Tina Salama, porte-parole du président Félix-Antoine Tshisekedi, a annoncé que les discussions entamées à Doha entre les présidents congolais et rwandais se poursuivront afin de consolider les processus de paix de Nairobi et de Luanda. Lors d’une interview accordée à Radio Okapi, elle a souligné que la priorité pour la RDC est d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et de réaffirmer son engagement envers les initiatives de paix régionales.
Une initiative qatarie saluée
Tina Salama a rappelé que la rencontre de Doha a été organisée à l’initiative de l’émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, dans le cadre des efforts visant à trouver des solutions durables à la crise dans l’est de la RDC. « Ce qui compte le plus pour nous, c’est que nous avons obtenu un cessez-le-feu immédiat. Les chefs d’État ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », a-t-elle déclaré.
Cette réunion trilatérale, qui a réuni Félix Tshisekedi, Paul Kagame et l’émir du Qatar, marque la première rencontre directe entre les deux présidents africains depuis l’escalade de la violence dans l’est de la RDC. Les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon Kinshasa, ont pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques, dont Goma et Bukavu, exacerbant une crise humanitaire déjà critique.
Renforcer les processus de Nairobi et de Luanda
Tina Salama a insisté sur l’importance de renforcer les processus de paix de Nairobi et de Luanda, qui visent à instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs. Elle a salué les avancées réalisées lors du sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenu à Dar es Salaam le 8 février 2025.
« Les chefs d’État ont également salué les avancées des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que celles issues du sommet conjoint EAC-SADC », a-t-elle ajouté. Ces processus, qui incluent des négociations directes entre les parties prenantes, visent à résoudre les causes profondes du conflit et à rétablir la stabilité dans la région.
Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel
L’un des principaux résultats de la rencontre de Doha est l’engagement des deux présidents en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Cet engagement représente une étape cruciale vers la désescalade des violences dans l’est de la RDC, où les combats entre les FARDC, les groupes armés et les rebelles du M23 ont provoqué des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire majeure.
Tina Salama a souligné que la RDC reste déterminée à protéger son intégrité territoriale et à garantir la sécurité de ses citoyens. Elle a également appelé à une plus grande coopération régionale et internationale pour soutenir les efforts de paix.
Les défis à venir
Malgré les avancées diplomatiques, les défis restent immenses. Le retrait du M23 des négociations de Luanda, en raison des sanctions européennes contre certains de ses dirigeants, complique davantage la situation. Par ailleurs, la présence présumée des troupes rwandaises en RDC continue de susciter des tensions entre Kinshasa et Kigali.
Pour que les engagements pris à Doha aboutissent à des résultats concrets, il sera essentiel que toutes les parties respectent leurs promesses et que la communauté internationale continue à soutenir les efforts de paix. Les populations de l’est de la RDC, prises au piège de ce conflit, attendent toujours une issue qui leur apporterait enfin la stabilité et la sécurité dont elles ont tant besoin.
Une lueur d’espoir
La rencontre de Doha offre une lueur d’espoir pour les populations de l’est de la RDC, qui endurent depuis des années les conséquences dévastatrices du conflit. Cependant, pour que cette avancée diplomatique aboutisse à une paix durable, il sera essentiel que toutes les parties respectent leurs engagements et que la communauté internationale continue à soutenir les efforts de paix.
En attendant, les populations de l’est de la RDC, prises au piège de ce conflit, attendent toujours une issue qui leur apporterait enfin la stabilité et la sécurité dont elles ont tant besoin. La rencontre de Doha pourrait marquer le début d’un nouveau chapitre dans la quête de paix en RDC, mais son succès dépendra de la volonté politique des parties impliquées et de leur capacité à surmonter les divergences profondes qui alimentent le conflit.