Du 2 au 5 mars 2025, Johan Borgstam, représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs, a effectué une mission en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d’une tournée régionale incluant également le Rwanda, l’Éthiopie, la Tanzanie et le Burundi. Cette visite visait à renforcer le soutien européen aux initiatives de paix dans la région et à réaffirmer l’engagement de l’UE en faveur d’une résolution durable du conflit dans l’est de la RDC.
Rencontres à Kinshasa : un appel à la paix et à la cessation des hostilités
À Kinshasa, l’ambassadeur Borgstam a rencontré le président Félix Tshisekedi pour discuter des dernières décisions politiques de l’UE, notamment les perspectives de sanctions contre le Rwanda et les mesures envisagées en réponse à la violation flagrante de l’intégrité territoriale de la RDC. Il a souligné l’urgence pour toutes les parties au conflit de cesser les hostilités et de créer les conditions nécessaires pour un retour à la table des négociations.
« Je suis très préoccupé par l'escalade du conflit à l'Est du pays, ses conséquences humanitaires désastreuses et les risques d'un embrasement régional. Je tiens à souligner que l'UE soutient les efforts régionaux en faveur d'une solution pacifique du conflit et exhorte toutes les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu. J'appelle aussi le Rwanda à retirer ses forces de la RDC », a déclaré Johan Borgstam.
Un engagement renforcé en faveur des populations affectées
L’ambassadeur a réitéré l’engagement de l’UE à intensifier ses efforts pour soulager la souffrance des populations affectées par le conflit. Cette déclaration intervient dans un contexte où des milliers de civils sont déplacés, des infrastructures détruites et des besoins humanitaires croissants dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
L’UE soutient déjà plusieurs initiatives humanitaires dans la région, mais Borgstam a insisté sur la nécessité de renforcer ces efforts pour répondre à l’urgence grandissante. Il a également appelé à une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires et les autorités locales pour garantir une aide efficace et ciblée.
Dialogue politique et soutien aux processus de paix
En plus de sa rencontre avec le président Tshisekedi, Johan Borgstam a eu des échanges avec plusieurs figures politiques clés, dont la Première ministre Judith Suminwa, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba, et le Haut représentant du président pour le processus de Luanda, Sumbu Sita. Il a également rencontré Martin Fayulu, ancien candidat à la présidentielle, ainsi que des représentants des caucus des députés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Ces discussions ont porté sur les efforts diplomatiques en cours, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, qui visent à instaurer un dialogue inclusif entre les parties au conflit. L’UE a réaffirmé son soutien à ces initiatives régionales tout en appelant à une mise en œuvre effective des engagements pris.
Un appel au retrait des forces rwandaises
L’un des points centraux des discussions a été la demande insistante de l’UE pour un retrait immédiat des forces rwandaises du territoire congolais. L’UE, comme d’autres acteurs internationaux, accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, ce qui aggrave la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC.
Borgstam a rappelé que la présence de troupes rwandaises en RDC constitue une violation flagrante de la souveraineté congolaise et un obstacle majeur à la paix. Il a exhorté Kigali à respecter les résolutions internationales et à cesser son ingérence dans les affaires congolaises.
Conclusion : une crise qui exige une réponse régionale et internationale
La visite de Johan Borgstam en RDC souligne l’engagement continu de l’UE en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs. Alors que le conflit dans l’est de la RDC continue de s’aggraver, l’UE réitère son soutien aux initiatives diplomatiques régionales et appelle à une cessation immédiate des hostilités.
L’UE reste déterminée à intensifier ses efforts humanitaires pour soulager les souffrances des populations affectées, tout en exigeant que toutes les parties respectent les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale. La crise dans l’est de la RDC reste une priorité pour la communauté internationale, et l’UE joue un rôle clé dans la recherche d’une solution durable.