Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, s’est exprimé ce mardi 11 mars sur l’annonce récente de négociations directes entre le gouvernement de la RDC et le mouvement rebelle du M23, sous médiation angolaise. Tout en reconnaissant l’initiative du président angolais João Lourenço, Muyaya a appelé à la prudence, soulignant que des précisions supplémentaires étaient nécessaires avant toute décision concrète.

Une initiative angolaise sous surveillance

L’annonce de négociations directes entre Kinshasa et le M23, faite par la présidence angolaise à l’issue d’une rencontre entre les présidents João Lourenço et Félix Tshisekedi, a suscité des réactions mitigées en RDC. Patrick Muyaya a rappelé le rôle clé de Lourenço dans le processus de Luanda, initié sous l’égide de l’Union africaine (UA) pour résoudre la crise dans l’Est de la RDC.

« Le président angolais, João Lourenço, avait une responsabilité dans le cadre de la Résolution 2773, car c’est lui le négociateur principal dans le cadre du processus de Luanda », a déclaré Muyaya. Il a également précisé que le président Tshisekedi avait été invité à Luanda pour être informé de cette initiative.

Cependant, le porte-parole du gouvernement a insisté sur la nécessité d’attendre des éclaircissements avant de se prononcer définitivement. « Il faut attendre dans les prochains jours les précisions qui pourront être faites, si seulement cette initiative devrait se faire », a-t-il indiqué, laissant entendre que la RDC reste dans une phase d’évaluation.

Attachement au processus de Nairobi

Malgré l’ouverture angolaise, le gouvernement congolais réaffirme son attachement au processus de Nairobi, un cadre de dialogue établi pour faciliter les discussions entre la RDC et les groupes armés, dont le M23. Tina Salama, porte-parole du président Tshisekedi, a rappelé cet engagement : « Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773. »

Cette déclaration souligne la volonté de Kinshasa de respecter les mécanismes déjà en place, tout en restant ouvert à des initiatives complémentaires, à condition qu’elles s’inscrivent dans une logique cohérente et respectueuse des accords existants.

Une prudence justifiée

La prudence affichée par le gouvernement congolais reflète les défis complexes auxquels fait face la RDC dans sa quête de paix. Le M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports internationaux, reste une source majeure d’instabilité dans l’Est du pays. Les négociations directes, bien que potentiellement prometteuses, doivent être abordées avec précaution pour éviter toute manipulation ou instrumentalisation.

L’Angola, en tant que médiateur, joue un rôle crucial dans cette équation. Cependant, la réussite de cette initiative dépendra de la transparence, de la bonne foi des parties prenantes et de la coordination avec les autres processus de paix en cours, notamment celui de Nairobi.

Prochaines étapes

Aucune date n’a encore été fixée pour les éventuelles négociations directes entre Kinshasa et le M23. Les prochains jours seront déterminants pour clarifier les modalités de cette initiative et s’assurer qu’elle s’inscrit dans une stratégie globale de résolution de la crise.

En attendant, la RDC reste vigilante, prête à explorer toutes les voies de dialogue tout en protégeant ses intérêts nationaux et en veillant à ce que les efforts de paix ne soient pas détournés à des fins politiques ou stratégiques.

Dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes, cette prudence est plus que jamais nécessaire pour garantir une paix durable et équitable dans l’Est de la RDC.

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