Kinshasa, 21 avril 2025 – Le décès du pape François à 88 ans résonne particulièrement en République démocratique du Congo, où son passage historique en janvier 2023 avait marqué les esprits par des prises de position sans équivoque contre le néocolonialisme économique et les violences persistantes à l'Est du pays.
« Retirez vos mains de la RDC ! » : Un cri prophétique
Devant les autorités congolaises au Palais de la Nation, le pape avait livré un réquisitoire cinglant :
« Cessez d'étouffer l'Afrique : elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser. »
Comparant le pays à un « diamant ensanglanté » par la cupidité étrangère, il avait dénoncé le paradoxe d'une nation riche en ressources mais accablée de misère.
Un allié de l'Église congolaise engagée
Le pontife avait soutenu sans réserve :
✔ Le cardinal Ambongo, archevêque critique du pouvoir, convoqué en 2024 pour avoir dénoncé l'insécurité à l'Est
✔ La jeunesse congolaise, exhortée à rejeter tribalisme et corruption lors d'une messe géante au stade des Martyrs
✔ Les oubliés des conflits, rappelant que « des millions sont morts dans l'indifférence »
Un héritage spirituel et politique
François laisse en RDC le souvenir d'un pasteur qui :
→ Mêlait foi et justice sociale, citant saint Augustin : « Sans justice, les États ne sont que des bandes de voleurs. »
→ Dénonçait les abus de pouvoir, soulignant que « gouverner, c'est servir »
→ Offrait une tribune mondiale aux souffrances congolaises, contrairement à la communauté internationale souvent silencieuse
Pourquoi son message reste crucial
Alors que :
• L'Est du pays subit toujours l'occupation du M23
• Les ressources naturelles continuent de nourrir des conflits
• L'Église locale joue un rôle pivot face aux défaillances de l'État
Le pape disparu laisse une provocation vivante : comment honorer sa mémoire sans traduire en actes ses appels à la justice ?