La  crise  politique  qui prévaut  dans notre  pays  et ses conséquences multiformes ont été au  centre  d'une réunion  que le mouvement  Lumumbiste progressiste, M.L.P  parti  cher  au député  national  de l'opposition  Francf  Diongo  Shamba, a tenue  en  son  siège  de l'avenue  de l'Enseignement, dans  la commune  de Kasa Vubu,  le samedi  12  octobre  2013.
Rencontre  au terme  de  laquelle le M.L.P  a, à travers  une déclaration,  relevé l'illégitimité  du sénat  issu des élections  législatives  de 2006  dont   le  mandat a expiré  en 2011.
Pour  le parti  de Franck  Diongo, le sénat existe  pas politiquement. Et sur le plan  juridique,  le sénat  d'aujourd'hui ne doit  plus voter des lois, ni engager l'Etat soit  de manière isolée, encore  moins  en congrès.
Au regard  de cet  argumentaire, le M.L.P DEMANDE  0 Joseph Kabila de s'abstenir, " au  risque  de voler  la constitution,  de s'adresser  à l'Assembler  Nationale  et au défunt  sénat  réunis, car  ce dernier  de même que le Congrès  n'existent pas ".
Ci-dessous, la déclaration du M.L.P :

Déclaration  politique  du comité  Exécutif  du M.LMP
Réuni  en date  du  12/10/13 au siège  du parti  situé  sur  l'avenue  de  l'Enseignement  n° 19  dans la commune  de Kasa-Vubu  sous  la  présidence  de l'honorable  Franck  Diongo, président  du parti.
Le  M.L.P  s'est  longuement  penché  sur  la crise  que traverse la RDC  et les  institutions  hors  mandat  comme le sénat. Il ressort  ce qui suit :
La crise  politique  qui prévaut  dans notre  pays  depuis les élections  de  2011  a des conséquences  multiformes : outre  l'absence  de la  cohésion   nationale, elle touche  gravement  les institutions  politiques  notamment  la  légitimité de bicaméralisme  parlementaire. C'est  cette dernière  qui  intéresse la présente  contribution (I).
Tout  se passe comme si la majorité  Kabiliste élargie  à la faveur  de  concertations nationales  (2013) socialise  politiquement  les congolais  à  accepter  les institutions  sans mandat  ni légitimité  démocratique (II). Il  est fort  dommage  de constater  que  l'Elite  en général  et les savants  congolais  en particulier  s'en  accommodent  et se taisent  (III).
I.    Illégitimité  et illégalité  du  Sénat  privent  les congolais  du  congrès.
La constitution  du 18  février  2006  a institué  le bicaméralisme  parlementaire  aux  dispositions  des articles  100, 77, et 119. Faute  de renouvellement  du sénat  en 2011, la RDC  est aujourd'hui  rentrée dans un système  parlementaire  monocaméral  de fait. Les  raisons  politiques  et juridiques  ci-dessous  le prouvent :
1.    -politiquement, le sénat  actuel  a perdu  son  mandat  et sa légitimité  démocratique  de 2006. Le mandat  étant  fixé  à 5 ans, et  faute  d'élections  pour le  renouvellement  de mandat  en 2011   (contrairement  à  la chambre  des députés), le sénat  ne peut  plus  engager ni  directement  les provinces, ni  indirectement  le peuple  congolais.
Elu  au  suffrage  universel  indirect  en 2006, le mandat  de  la haute  chambre  a expiré  en 2011. Nous  nous  retrouvons  devant  la situation   du mandataire  sans  mandat ni  mandat.
Le  corps  électoral  congolais  de 2006 (mandat)  est  différent  de celui  de 2011  en nombre, en identité, en valeurs  et en aspirations. Le  sénat  actuel est le mandataire  du peuple  mandat  de 2006  à  2011 ;  celui  de 2011  à 2016  ne se reconnaît pas en lui. Le  contraire  fausserait  l'esprit, la lettre et la pratique  de la démocratie représentative ;  étant  donné  qu'en démocratie  seule  l'élection  qui  confère  le mandat  et la légitimité. Aujourd'hui  donc, les congolais  n'ont  qu'une seule  chambre  légitime, l'Assemblée nationale.
-Juridiquement : non seulement  que le sénat  n'existe  pas politiquement, mais  encore  juridiquement  à la lumière  de l'argumentaire suivant :
a)    Contrairement  à l'interprétation  erronée  et fausse  des dispositions  de l'article  105, en son alinéa2,  de la constitution  du 18  février  2006, selon  lesquelles, " le mandat  de sénateur  commence  à la  validation des pouvoirs  par le sénat  et expire à l'installation  du  nouveau  sénat ", le pouvoir  constituant  originaire  (congolais)  a eu conscience  des délais  limites des institutions d'intérim ou de suppléance  en droit public congolais.
En droit  administratif, délais ne dépassent  pas trois mois ; en droit  constitutionnel ils varient entre deux et quatre mois au maximum. Les dispositions  des articles 75 et 76 en sont  claires, lorsqu'elles stipulent  que : " En cas  de vacance pour cause  de décès, de démission  ou pour toute autre cause d'empêchement  définitif, les fonctions  de président de la République, à l'exception de celles mentionnés aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement  exercées par le président du sénat.
La vacance de la présidence  de la République est déclarée par la cour constitutionnelle  saisie  par le gouvernement. Le président  de la République par intérim veille à l'organisation  de l'élection du nouveau  président  de la république  dans les conditions et les délais prévus par la constitution.
En cas de vacance ou lorsque l'empêchement  est déclaré  définitif par la cour constitutionnelle, l'élection du nouveau président a lieu, sur convocation de la commission Electorale Nationale Indépendante, soixante jours au moins et quatre-*vingt-dix  jours au plus, après l'ouverture de la vacance ou de la déclaration du caractère définitif  de l'empêchement. En cas de force majeure, ce délai peut être saisie par la commission électorale nationale indépendante ".
Ce qui est vrai pour le président de la République l'est également pour toute autre institution. Encore que le sénat soit constitutionnellement et hiérarchiquement moins grand que le chef de l'Etat.
En droit, il existe un principe selon lequel, " ce qui peut le plus peut le moins " comment expliquer qu'aujourd'hui (en 2013), nous en sommes à plus de 2 (deux) ans que le sénat exerce l'intérim au nom de la fausse interprétation du principe de continuité  de l'Etat . Le constituant  originaire a été clair, l'intérim ne peut pas dépasser 4 mois (120 jours) même dans l'hypothèse de " force majeure ".
On entend par force majeure, un événement involontaire, fortuit et durable perturbant le cours normal des institutions. b)Au nom du vrai principe de continuité de l'Etat ou du service public, il ne resterait au sénat, n'ayant pas été réélu qu'à " expédier les affaires courantes " : l'expédition des affaires courantes qui est d'origine jurisprudentielle française, est un principe selon lequel, au nom de la continuité de l'Etat, l'autorité administrative désinvestie par la révocation, la fin de mandat, de transfert, etc. a le droit de gérer, de dicter des mesures courantes c'est-à-dire de la vie quotidienne et comme telle, ne peuvent l'opposer à l'autorité nouvellement compétente, jusqu'à la prise du pouvoir par celle-ci.
Le paiement des agents, la tenue des correspondances, la régulation de la carrière, les mesures disciplinaires sont là quelques unes des affaires courantes. Ces  dernières excluent toute mesure notamment politique qui soit susceptible d'opposer l'autorité entrante à l'autorité sortante.
Il est donc hors question pour le sénat d'aujourd'hui, de voter les lois, les résolutions politiques ou d'engager l'Etat soit de manière isolée, soit surtout en Congrès. A ce niveau le travail se fait sur base de Règlement d'Ordre Intérieur issu  du vote commun de deux chambres.
Le Règlement d'Ordre Intérieur n'existe plus. L'actuelle Assemblée Nationale élue en 2011 doit attendre l'élection des députés provinciaux qui donnera naissance à un nouveau sénat lequel aura une nouvelle légitimité en harmonie avec celle de la Chambre basse. L'assemblée Nationale élue en 2006 avait disparu et cédé la place à celle de 2011.
Les deux chambres ne peuvent donc se réunir aujourd'hui en Congrès ; ce serait un mariage de contre nature. Le sénat de 2006 n'existe plus. L'Assemblée Nationale est régie par la loi électorale de 2011 alors que le sénat actuel par celle de 2005/
b)    Dissolution de fait : faute de remise et reprise entre le sénat de 2006 et celui qui sera élu, dans le cadre de la loi électorale de 2011, le sénat de 2006 s'est de fait automatiquement dissout. Preuve, ses membres ont perçu leurs droits pécuniaires liés aux indemnités de sortie au même titre que leurs collègues de l'Assemblée Nationale de 2006.
Comme toute personne morte, le sénat de 2006 n'est plus un sujet de droit, par conséquent, il ne peut prétendre à aucun droit  ni obligation, ni encore Esther en justice. La personne morte ne jouit nullement d'aucune personnalité, qu'elle soit physique ou morale.
II.    Majorité kabiliste élargie à la faveur des concertations nationales et la socialisation politique négative et destructive de la société.
On attend des responsables politiques et de l'Etat, dans les sociétés modernes à être exemplaires et surtout à transmettre de bonnes manières ou habitudes liées à la culture démocratique et civique, diraient les politologues. Et cela, par le biais de l'éducation à la citoyenneté ou mieux de la socialisation politique. Qu'en est-il de la majorité kabiliste élargie ?
Celle-ci socialise négativement les populations congolaises au regard des pratiques inhérentes à la gouvernance politique. En montrant au peuple que l'on peut gouverner sans mandat démocratique, cette majorité tente de détruire les acquis démocratiques obtenus, au prix de haute lutte, le 24 avril 1990.
-D'abord, alors que les Accords conclus à Sun City ont préconisé l'organisation des élections à tous les niveaux, en commençant par les instances locales, la C.E.I a inversé la pyramide et la petite territoriale, les entités locales et urbaines ont été volontairement oubliées. Elles sont de 2006 à ce jour, gérées par les personnalités de la majorité kabiliste non élues, mais nommées ou désignées unilatéralement conformément à la logique clientéliste.
-Ensuite, alors que les provinces ont connu en 2006-2011, des autorités exécutives (élues au second degré) et législatives (élues au suffrage indirect), elles continuent à être gérées aujourd'hui (2013) bien que leurs mandats soient arrivés à fin depuis 2011.
C'est la même situation qui prévaut  au sénat (cfrr supra). Aujourd'hui, sur les six niveaux à savoir local, urbain, provincial, sénatorial, assemblée nationale et présidentiel, seuls deux niveaux (Assemblée Nationale et président de la République) ont vu, au moins dans la forme (principe) les élections organisées. Quatre niveaux restants (sénat, province, local et urbain) sont sans mandat ni légitimité démocratique.
Notre crainte de voir les deux niveaux de la députation et de l'institution présidentielle emboiter le pas aux quatre autres et il est fort dommage de constater qu'en dépit des plans de recul comme l'absence de légitimité de nombre d'institutions politiques nationales (sénat) et provinciales, les penseurs congolais se taisent et s'en accommodent !
Il n'est jamais trop tard pour mieux faire : réveillez-vous et prenez et tirer la masse congolaise vers le haut. L'histoire ne vous en pardonnera  pas, en cas d'attitude amorphe.
Compte tenu de ce qui précède et pour la sauvegarde de la paix sociale, des acquis démocratiques et de la cohésion      nationale, le M.L.P propose ce qui suit :
1.    Que le chef de l'Etat s'abstienne, au risque de violer la constitution, de s'adresser à l'Assemblée Nationale et au défunt  sénat  réunis car ce dernier de même que le Congrès n'existent pas ;
2.    Que le processus électoral soit relancé sans délai en couplant les élections provinciales avec les élections locales afin de combler urgemment le vide institutionnel sénatorial. Ledit processus doit être total, transparent, démocratique et sans discontinu ;
3.    Que tous les arriérés électoraux de 2011 soient liquidés avant 2016. Le M.L.P rejette le schéma issu des concertations et de la CENI accordant la priorité aux élections locales ;
4.    Que le délai concernant les intérims de toutes les institutions nationales, provinciales et locales soient expressément délimitées comme il en est le cas de l'institution président conformément aux articles 75 et 76 de la constitution ;
5.    Au gouvernement et la CENI de tout faire pour que les élections présidentielles et parlementaires soient organisées en 2016, dans le strict respect des mandats de 5 ans.
Pour le Comité exécutif national,
Honorable Franck Diongo
Président
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