Décidément, le M23 est un bateau qui prend de l’eau dans tous les sens. Alors qu’on en était déjà à l’étape de la signature, bien que ratée, d’une déclaration ou, même, d’un ‘’accord’’ de Kampala, voici que Sultani Makenga tenterait, contre vents et marées, de se refaire la santé, depuis le territoire ougandais, pour un nouvel assaut contre la RDC. Pendant ce temps, Serge Kambasu Ngeve, lui, fort de ses fonctions de Secrétaire Permanent du M23, ne veut nullement se prêter au jeu de vocabulaire, quant à la forme du texte à signer avec Kinshasa, devant Yoweri Museveni et les Envoyés Spéciaux de l’Onu, des USA, de l’UE et de l’UA, sans oublier du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Depuis hier, à Kampala, Serge Kambasu et une cohorte de cadres du M23, se disant réalistes et majoritaires, acceptent, enfin, la proposition gouvernementale, pour décrisper la situation et donner ainsi la chance à la paix.
Derniers faits
‘’En notre qualité de Secrétaire Permanent du Bureau Politique du M23, Gestionnaire au quotidien des activités politiques du Mouvement et Négociateur principal du M23 aux pourparlers de Kampala, appuyé par des hauts cadres du Mouvement et d’autres négociateurs ici présents dont le Chef de Département des Affaires Politiques, nous avons pris une décision historique, en vue de décrisper cette crise qui a trop duré et donner une chance à la paix dans notre pays. (…) vous conviendrez avec nous que le seul point de divergence ayant conduit au blocage reste le titre à attribuer au document sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala. La délégation de notre Gouvernement, au vu de l’évolution opérée sur le plan militaire et d’autres considérations sociopolitiques du moment, propose le terme Conclusions des pourparlers de Kampala entre le Gouvernement de la RDC et le Mouvement du 23 mars [M23] tandis qu’ une minorité dans notre organisation tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, mettant ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation’’, déclare Serge Kambasu Ngeve, dans un communiqué signé, hier, à Kampala.
Abas le jeu de vocabulaire !
Pour lui, en effet, ‘’ce jeu de vocabulaire, certes, avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent. Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent.
Adhésion à l’évidence
« Réalistes, nous avons ainsi décidé, devant l’histoire et devant notre propre conscience, de soutenir résolument la position émise par le Gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maitrise tous les paramètres sociopolitiques du moment », a-t-il annoncé.
Chance à la paix
Ceci donnerait, à son avis, « une chance à la paix et de permettre à la Communauté Internationale qui appuie ce Processus de s’atteler sur d’autres questions importantes telles que la traque de toutes les forces négatives étrangères et nationales, en appui à notre Gouvernement, en vue de sécuriser définitivement l’Est de la RDC , d’aider à la mise en place des structures et des mécanismes convenus lors des pourparlers de Kampala et dans l’Accord cadre d’Addis-Abeba et ainsi permettre le retour dans la dignité de nos compatriotes réfugiés et déplacés internes, gage important pour la reconstruction de notre pays et la paix dans la Région des Grands Lacs ».
Lisez, plutôt, cette déclaration de Serge Kambasu Ngeve, Secrétaire Permanent du M23. Elle place certainement les envoyés spéciaux et l’ensemble de la communauté internationale dans l’embarras. Faudra-t-il suivre Makenga, dans sa fatuité ? Faudra-t-il suivre Bertrand Bisimwa, dans ses dernières postures fragiles ? Faudra-t-il suivre Serge Kambasu Ngeve sur la voie escarpée du réalisme ? Telles sont les questions.
Communiqué
Mesdames et Messieurs de la presse,
Bonjour !
Nous avons tenu à vous inviter ce jour pour partager avec vous un sujet brûlant d’actualité qui cadre avec le blocage du Processus de paix initié à partir du 24 novembre 2012 suite à la Déclaration des Chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs recommandant une approche politique à la crise à l’Est de la RDC qui oppose le Gouvernement de la RDC au Mouvement du 23 mars [M23 ].
Cette recommandation salutaire a conduit aux pourparlers de Kampala qui tiennent en suspens jusqu’à ce jour la vie de toute une Nation, tout un peuple.
En notre qualité de Secrétaire Permanent du Bureau Politique du M23, Gestionnaire au quotidien des activités politiques du Mouvement et Négociateur principal du M23 aux pourparlers de Kampala, appuyé par des hauts cadres du Mouvement et d’autres négociateurs ici présents dont le Chef de Département des Affaires Politiques, nous avons pris une décision historique, en vue de décrisper cette crise qui a trop duré et donner une chance à la paix dans notre pays.
Mesdames et Messieurs de la presse, vous conviendrez avec nous que le seul point de divergence ayant conduit au blocage reste le titre à attribuer au document sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala.
La délégation de notre Gouvernement, au vu de l’évolution opérée sur le plan militaire et d’autres considérations sociopolitiques du moment, propose le terme Conclusions des pourparlers de Kampala entre le Gouvernement de la RDC et le Mouvement du 23 mars [M23] tandis qu’ une minorité dans notre organisation tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, mettant ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation.
Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent.
Réalistes, nous avons ainsi décidé, devant l’histoire et devant notre propre conscience, de soutenir résolument la position émise par le Gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maitrise tous les paramètres sociopolitiques du moment afin de donner une chance à la paix et de permettre à la Communauté Internationale qui appuie ce Processus de s’atteler sur d’autres questions importantes telles que la traque de toutes les forces négatives étrangères et nationales, en appui à notre Gouvernement, en vue de sécuriser définitivement l’Est de la RDC , d’aider à la mise en place des structures et des mécanismes convenus lors des pourparlers de Kampala et dans l’Accord cadre d’Addis-Abeba et ainsi permettre le retour dans la dignité de nos compatriotes réfugiés et déplacés internes, gage important pour la reconstruction de notre pays et la paix dans la Région des Grands Lacs.
Nous remercions sincèrement le Président de la République sœur de l’Ouganda, son Excellence YOWERI KAGUTA MUSEVENI, Médiateur dans les pourparlers de Kampala, pour ses efforts inlassables et son hospitalité pendant toute la durée des négociations. Sa grandeur d’âme aura été d’une grande importance pour un aboutissement heureux de ce processus, nonobstant nos imperfections et, ou, nos insuffisances. Nous lui demandons pardon.
Nous prions la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, la SADC, bref toute la Communauté Internationale qui a dépêché des Envoyés Spéciaux dans cette Région, que nous remercions pour leur détermination, leur accompagnement et leurs conseils pour la paix dans la Région des Grands Lacs, de soutenir ce sursaut patriotique pour un atterrissage en douceur des pourparlers de Kampala afin que vivent à jamais la PAIX, la JUSTICE et le TRAVAIL dans notre pays.
Que vive la Région des Grands Lacs,
Que vive la RDC,
Que vivent la paix et la cohésion nationale,
Que vive le Mouvement du 23 mars,
Je vous remercie.
Fait à Kampala, le 13 Novembre 2013
Serge KAMBASU NGEVE,
Secrétaire Permanent