Après la conférence ayant pour thème évocateur « Comment comprendre les groupes armés de la RDC », organisée le lundi 4 novembre 2013 à l’Hôtel Sultani, sous l’égide du Projet Usalama grâce au travail de recherche menée par l’Institut de la Vallée du Rift, les chercheurs et les acteurs de la Société civile se sont retrouvés hier au siège d’Osisa, pour débattre des voies et moyens pour lutter contre la persistance, mais aussi la prolifération des groupes rebelles et autres milices locales. L’atelier national consacré à cette profonde réflexion et auquel participent activement des membres des coordinations provinciales du Réseau de la réforme du secteur de sécurité et justice et autres structures, a eu pour thème central : « L’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération dans le contexte des problématiques des groupes armés et des enjeux de la réforme du secteur de sécurité en RDC ».
Le directeur-pays d’OSISA pour la RDC, Nick Elebe, a rappelé à cette occasion, les raisons principales de la tenue de cet atelier, notamment alimenter le débat sur l’étude des voies et moyens pour éradiquer les groupes armés qui écument tout l’Est de la RDC. Pour lui, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération signé dernièrement, va définir un nouvel engagement pour la RDC, et servir de balises sur la voie de la restauration de l’autorité de l’Etat. La société civile devra donc jouer son rôle d’arbitre, afin de rappeler aux uns et aux autres, leurs engagements.
Les deux jours de réflexion, a indiqué le directeur-pays d’OSISA en RDC, auront pour objectifs principaux, faire un état de lieux de la situation sécuritaire sur le terrain, et proposer des pistes de solution à la prolifération des groupes rebelles et des milices locales. Le coordinateur national du Réseau de la réforme du secteur de sécurité et justice, modérateur de cet atelier Emmanuel Kabengele wa Kalonji, s’est réjoui de relever qu’après la conférence sur les groupes armés, une réflexion serait engagée à la lumière de nombreuses publications des chercheurs de l’Institut de la Vallée du Rift, afin de produire des recommandations pouvant aider les pouvoirs publics à lutter efficacement contre ces forces négatives. Pour ce faire, il fallait non seulement comprendre le fonctionnement et l’organisation de différents groupes, mais également réfléchir sur le pourquoi de la persistance de ces groupes armés en relevant tous les défis, et formuler des recommandations claires dans le cadre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.
Le chef du projet Usalama a pour sa part, fixé les esprits sur l’impératif pour les forces de sécurité de restaurer la paix et la sécurité, après la disparition du M 23. Et de ne pas offrir de prétexte de vide sécuritaire aux milices locales. Des jours à venir, a fait remarquer Jason Stearns, des processus seront mis en œuvre dans le cadre de la consolidation de la paix, dont le programme de démobilisation et désarmement, réintégration et réinsertion. Avec la nouvelle donne sur le terrain, a noté le chef du projet Usalama, c’est le lieu de renforcer les réformes de l’armée et du secteur de sécurité. Il avait déploré la prolifération des différentes initiatives qui n’avaient pas abouti.
Pour susciter le débat sur cette question épineuse des groupes armés, Nicholson Kambale du Centre pour la gouvernance, et membre du RRSSJ, a présenté son étude sur ces milices, en rappelant leur historique, leurs liens avec des réseaux des élites à Kinshasa, leurs connexions avec les pays voisins. La faiblesse de l’Etat demeure à ses yeux, un facteur qui a favorisé les conflits locaux fonciers et identitaires, l’émergence des milices ethniques ou tribales et la question sur la nationalité. J.R.T.