L’heure a sonné pour l’envol décisif du Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le Genre et la construction de la paix dans la région des Grands Lacs, CERED-GL en sigle, dont l’idée a germé il y a bientôt dix ans dans la Déclaration de Dar-es-Salaam ayant sanctionné en novembre 2014 le Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays des Grands Lacs sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de leur sous-région.
Ayant reconnu l’importance du rôle et de l’implication des femmes dans la solution des crises qui ont agité leur sous-région, les dirigeants concernés avaient décidé de trouver une structure spécialisée chargée de canaliser les informations sur les apports des femmes à prendre en compte dans la formulation des politiques adéquates à suggérer à leurs Etats sur la promotion de cette implication de la non négligeable composante femme.
Un long processus a pris pratiquement une décennie pour enrichir cette idée et aboutir à sa concrétisation. Une première opportunité d’enrichissement de l’idée interviendra avec l’une des recommandations de la consultation organisée à Addis-Abeba par l’UNESCO dans le cadre de la promotion des droits des femmes vivant dans les zones post-conflit. Un pas important y fut franchi pour cette création du centre régional des pays des Grands Lacs.
Il y eut une autre déclaration cette fois de Kinshasa en juillet 2008 qui consacra le principe de création de ce centre tandis qu’à Mombassa il fut décidé en juin 2009 de l’implanter à Kinshasa. En décembre 2010 sera signé à Arusha l’Accord de siège entre l’UNESCO et la direction du Centre.
Depuis lors, tout est allé désormais très vite. Les dynamiques regroupements des femmes des Etats de la région chapeautées par des forums des ministres du Genre des Etats membres ont fait accélérer la matérialisation des structures projetées. En juin 2008 à Mombassa sera adopté le projet de réalisation du centre avec décision d’établir son siège à Kinshasa en RDC. En décembre 2010 il sera procédé encore à Arusha à la signature de l’Accord de siège sous le parrainage de l’UNESCO dont la Directrice générale Irina Bukova elle-même pèsera de son poids une fois de plus en janvier 2011 à Kinshasa pour implanter le centre à son siège dans la capitale de la RDC
Plusieurs forums des ministres du Genre et de la Famille des pays membres ont concouru à la mise en place des structures du centre, notamment son Conseil d’administration à la présidence duquel fut portée Mme Jaynet Kabila reconnue unanimement pour ses remarquables actions menées pour la cause de la promotion du Gender non seulement dans son pays la RDC, mais aussi dans le cadre de la sous-région.
Tout paraissait jusque-là un vœu pieux tant que les activités proprement dites du centre n’avaient pas encore démarré, puisque tous les animateurs des structures n’étaient pas encore en place.
C’est donc à cette tâche de fixer et les structures et leurs animateurs que la présidente du Conseil d’administration s’astreindra. Les réunions de ce conseil se sont succédées à cet effet, une première à Kinshasa, la suivante à Mambassa et la troisième à Arusha. Les membres du conseil d’administration ont été nommément désignés. Il s’est agi ensuite de fixer le logo du centre, puis le recrutement du Directeur général.
Enfin, pour faire démarrer comme prévu au début de janvier 2014 les activités du Centre CERED-GL, la présidente du Conseil d’administration, la ci-devant Honorable Jaynet Kabila, devait se mettre en devoir de mobiliser les ressources provenant des pays membres, conformément aux dispositions statutaires.
Bien évidemment comme le siège du CERED-GL est à Kinshasa la capitale de la RDC, il les autorités congolaises, notamment sa haute hiérarchie, s’est organisé à pourvoir aux frais des préalables modalités d’implantation. La présidente du Conseil d’administration reconnaît à cet effet avoir bénéficié d’un soutien total du Président Joseph Kabila.
Quant aux cotisations redevables par les pays membres, la présidente du Conseil d’administration a recouru à partir du siège du CERED-GL à Kinshasa aux autorités gouvernementales. Tardée par le temps pour faire démarrer les activités du centre au délai fixé à début janvier 2014, l’Honorable Jaynet Kabila n’avait de choix que d’engager une course contre la montre pour disposer des ressources de fonctionnement au moins avant la fin de l’année en cours de 2013, c’est-à-dire que d’ici le 31 décembre, dans deux semaines exactement, l’escarcelle du centre ne doit plus sonner creux et afficher de vide.
Voilà pourquoi la démarche auprès du chef du gouvernement de la RDC, le Premier ministre Matata Ponyo, devait déclencher le processus de mobilisation des recettes. La présidente du Conseil d’administration du CERED-GL s’est effectivement présentée à l’Hôtel du Conseil le jeudi 12 décembre, en compagnie de la ministre du Genre, Famille et Enfant, Mme Geneviève Inagosi.
Les deux grandes Dames hôtes du Premier ministre n’ont rien caché du très positif résultat de leur démarche. Selon leurs propres déclarations, le chef de l’exécutif congolais s’est montré très attentif à leur requête de la cotisation due par la RDC au CEDER-GL, en allant même au-delà de leur attente.
La présidente du Conseil d’administration a indiqué, en effet, que le Premier ministre Matata Ponyo s’est engagé à faire débloquer rapidement la cotisation redevable par la RDC dont il a même doublé le montant, puisque en lieu et place de la souscription due par chaque pays d’une hauteur fixée à 68.000 USD, le locataire de l’Hôtel du conseil congolais a promis d’accorder la somme de 150.000 USD !
Et ce n’était pas tout. Le Premier ministre s’est aussi engagé à financer la mission de mobilisation des ressources que la présidente du Conseil d’administration a programmé d’entreprendre auprès des autres pays membres. L’Honorable Jaynet Kabila et la ministre Geneviève Inagosi si agréablement comblées ne pouvaient qu’applaudir des deux mains le remarquable geste posé par le Premier ministre Matata et surtout pour sa grande promptitude à accompagner et encourager le décollage du CERED-GL.
Sur ces entrefaites, la présidente du Conseil d’administration du CERED-GL s’est sentie stimulée dans une confiance plus résolue à aller de l’avant dans son programme d’action auprès des autres dirigeants des pays membres de cette structure spécialisée de promotion du Genre dans la sous-région des Grands Lacs.
Dès le lendemain de la démarche auprès du Premier ministre, la présidente du Conseil d’administration, toujours accompagnée de la ministre du Genre, mettra le cap sur Brazzaville, la capitale de la République du Congo voisin, juste de l’autre côté du fleuve Congo, à rejoindre par une simple traversée d’une vingtaine de minutes sur le Pool Malebo.
Le grand leader chinois Mao-zé-Dong a dit que le plus grand voyage commence par un premier petit pas. Eh bien, c’est par ce premier pas de périple de mobilisation des ressources du budget convenu de fonctionnement CERED-GL que la présidente du Conseil d’administration Jaynet Kabila a effectué le vendredi 13 décembre en se rendant auprès des autorités de la République du Congo à Brazzaville.
La traversée du Pool Malebo a même été une plaisante et agréable petite randonnée fluviale pour la petite équipée de la suite de l’Honorable Jaynet Kabila. La délégation était composée, outre la présidente du Conseil d’administration, de la ministre du Genre Geneviève Inagosi, de la Directrice a.i. du Centre, Mme Marthe Kande, et de l’équipe des collaborateurs directs de l’Honorable Jaynet Kabila.
Au débarcadère du beach de Brazzaville, la délégation fut chaleureusement accueillie par la ministre en charge de la Promotion du Genre et du Développement de la République du Congo, ci-devant Mme Catherine Embondza Lipiti à la tête d’une suite comprenant la membre du Conseil d’administration et Représentante pays du CERED-GL au Congo-Brazzaville en la personne de Mme Joséphine Nseka, les cadres du ministère du Genre à Brazzaville et par l’Ambassadeur de la RDC en RC, M. Christophe Muzungu.
La mission à Brazzaville a été centrée sur une action de plaidoirie pour la mobilisation des ressources du CERED-GL auprès des autorités de la République du Congo. La ministre Catherine Ebondza Lipiti a bien organisé le programme de cette mission en prévoyant une séance de travail réunissant les membres de la délégation de ses hôtes de la RDC, les cadres collaborateurs et collaboratrices de son propre ministère et les autres experts concernés par les questions du Genre et de promotion de la femme au Congo-Brazzaville.
Plaidoirie bienvenu
Le cadre choisi pour cette séance de travail fut la salle des conférences du ministère des affaires étrangères de Brazzaville. Le programme à l’ordre du jour avait prévu des adresses de présentation des activités du CERED-GL suivi d’un échange d’éclaircissement du sujet pour bien faire connaître la structure au centre d’intérêt du jour.
Toutes les dames intervenantes ont épinglé et salué la création du CERED-GL présentée comme l’aboutissement des démarches convergentes des ministères, structures et organisations de promotion de la cause et des droits de la femme dans les pays de la sous-région des Grands Lacs, ainsi que de la nécessité de faire aboutir les objectifs du centre dans la mesure où ce dernier est appelé à fournir des outils d’une politique adéquate à proposer aux Etats membres pour mieux impliquer la femme dans la solution des problèmes qui se posent à l’ensemble de leurs pays en vue d’y instaurer la paix, la cohabitation entre les peuples et au finish y assurer le développement intégral auquel aspirent les peuples de cet espace continental.
La première intervenante à la tribune de la plaidoirie du jour fut Mme Joséphine Nsika qui a prononcé la première adresse débutée par des mots de bienvenue d’usage à l’endroit des hôtes de Kinshasa.
La deuxième intervenante fut la ministre Catherine Embondza qui débutera aussi son speech par des mots de bienvenue avant d’entrer le vif du sujet pour indiquer notamment que « La création du CERED-GL basé à Kinshasa en RDC a trouvé sa justification dans le fait que la prise en compte du Genre dans l’élaboration de mise en œuvre et l’évaluation des politiques nationales est un élément primordial pour la construction de la paix dans la région des Grands Lacs ».
« Or, fera remarquer la ministre de la RC, il s’avère aujourd’hui que la recherche scientifique demeure encore le maillon faible de notre continent et la faiblesse ou l’inexistence des données fiables sue la contribution des femmes constitue un frein à l’élaboration des politiques pour un développement humain, équitable et durable ».
« Aussi, nous osons croire que le Centre régional fournira aux Etats membres des données qui nous permettront d’intégrer les besoins spécifiques et les intérêts stratégiques des filles et des femmes qui seront pris en compte dans le processus de prévention et de résolution des conflits ainsi que dans la reconstruction post-conflit ».
Saluant ensuite les avancées du CERED-GL, notamment sa feuille de route autour de la fixation de son sigle et du recrutement du Directeur du centre attendu pour démarrer les activités, la ministre Catherine Embondza a exprimé la foi et la confiance en « l’assurance que dans cette dynamique les différentes structures scientifiques ‘des pays membres) s’impliqueront ainsi davantage dans la mise en œuvre du Plan d’action du Centre régional qui nous sera soumis dans les prochains jours.
Quant à la cotisation de la République du Congo, la ministre Catherine a révélé que son pays qui avait entamé bien avant la création du centre un programme de valorisation du combat de la femme avec la création même d’un centre de recherche au sein de la structure Maison de la femme sous la tutelle de son ministère souscrit totalement au plan d’action du Centre régional.
La République du Congo dont le Chef de l’Etat, le président Denis Sssou Nguesso se révèle un haut défenseur de la promotion du Genre n’a jamais ménagé d’efforts pour appuyer les actions qui y concourent. Pour le cas de la cotisation au Centre régional, la ministre annoncera que le gouvernement du Congo-Brazzaville a déjà inscrit une ligne de crédit dans son budget 2014 pour lui permettre de s’acquitter de cette obligation.
Des éloges aux présidents Denis Sassou Ngueso et Joseph Kabila
Pour faire constater ce soutien de la haute hiérarchie de la RDC, La ministre Catherine Embonda déclarera dans son adresse ce qui suit : « Nous saurons également compter sur l’appui de Son Excellence Denis Sassou Ngueso, Président de la république et Chef de l’Etat dont l’implication personnelle dans la résolution des conflits et au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région n’est plus à démontrer ».
« Par la même occasion nous adressons nos vifs remerciements et félicitations à Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la république, Chef de l’Etat, pour avoir mis fin aux souffrances des filles et de femmes de l’Est de la RDC ».
« Par ailleurs sa contribution et son implication personnelles au fonctionnement du Centre régional depuis sa création est l’expression de la reconnaissance du rôle et de la place de la femmes dans la région des Grands Lacs ».
« Que nos deux Chef d’Etat trouvent ici, par ma voix, l’expression de la reconnaissance de toutes les femmes de la région des Grands Lacs ».
La présidente du Conseil d’administration du CERED-GL se devait pour sa part expliquer le but de la mission, ce pour lequel elle transmettra le message suivant à l’assistance : « La raison de notre visite est la mobilisation des fonds pou le Centre régional. C’est pourquoi nous somme ici aujourd’hui avec la ministre de la RDC en charge du Genre, de la Famille et Enfant ».
S’agissant des réalisation du centre depuis l’installation en septembre 2011 du Conseil d’administration dont ; a-t-elle rappelé, Mme Joséphine Nsika est membre représentant la République du Congo l’Honorable Jaynet Kabila déclarera que : « Nus avons adopté notre Règlement Intérieur, nous avons organisé le concours d’adoption également du logo du centre, nous avons travaillé sur les préparatifs de construction du siège social, c’est-à-dire la plan de construction que notre gouvernement (de la RDC) va financer ».
S’agissant des activités du Conseil d’administration, la présidente de cette structure révèlera que : « Jusqu’à maintenant nous avons eu trois réunions du Conseil conformément à l’Acte constitutif du Centre régional. C’est dans ce cadre là que nous avons procédé au recrutement du Directeur général qui, en principe, devra commencer le travail le 1er janvier 2014, ou tout au moins le 5 janvier 2014.
Il nous faut à cet effet mobiliser les fonds parce qu’il y a les besoins de payement de notre Directeur général et bien sûr de pourvoir au fonctionnement du Centre. Nous avons eu une réunion avec els ambassadeurs des pays membres sans oublier l’UNESCO qui est aussi membre pour les sensibiliser sur les contacts à prendre autour de la mobilisation des ressources.
Nous nous réjouissons qu’à cet effet, dans le cadre de l’actuel premier déplacement de concrétisation de cette mobilisation pour les ressources, nous réitérons nos remerciements à la ministre Catherine Embondza pour la promptitude qu’elle a manifesté à répondre dans un bref délai à notre demande de rencontre.
S’agissant de l’importance du centre, la présidente du Conseil d’administration a appuyé son importance telle relevé avant elle par le ministre Catherine Embondza en se permettant d’ajouter qu’il se présentait beaucoup de travail de recherche auquel sont vivement conviés les chercheurs et experts pour disposer de la documentation en base de données facilitant la formulation des programmes politiques, sociaux, économiques pour la région ».
La ministre Inagosi est aussi intervenue pour présenter la grande implication de la haute autorité et du gouvernement de la RDC qui n’ont ménagé les efforts dans la mise en œuvre et la concrétisation du lancement du Centre. Elle rappellera que la veille même de la mission de Brazzaville, la présidente du Conseil d’administration et elle-même venaient d’être reçues par le Premier ministre de la RDC qui a vite marqué son accord d’accompagnement du Centre en décidant d’apporter le double de la cotisation due par le pays.
Quant à la suite de la mobilisation des ressources auprès des autres pays membres, la ministre Inagosi indiquera qu’il était tout à faut normal que le périple de cette campagne de mobilisation soit entamée par la République du Congo, pays frère et voisin de la RDC avec sa capitale voisine et très rapprochée de Kinshasa comme pas d’autres capitales ne le sont au monde.
Bref séjour terminé en beauté à Brazzaville pour gager du succès au étapes suivantes
Les échanges avec l’assistance des cadres et experts des deux parties de la RC et de la RDC réunis à cette plaidoirie ont encore mieux éclairci la situation du Centre et catalyser l’attention pour comprendre son programme d’action et y souscrire.
Finalement la première étape de Brazzaville du périple de mobilisation des ressources du centre s’est révélé un point de départ décisif augurant d’un confiant aboutissement de cette démarche. Les deux parties réunies des deux Congo n’ont pas tari en compliments et remerciements respectifs dans une effusion même de cordialité tout au long de ce bref séjour des membres de la délégation de la RDC notamment au déjeuner auquel leurs hôtes leur ont offert dans le magnifique cadre du restaurant du ministère des Affaires étrangères.
Des cadeaux ont même été remis aussi bien par la ministre de la RC que la membre du Conseil d’administration Représentante pays du Centre au Congo-Brazzaville, Mme Joséphine Nsika à leurs hôtes de Kinshasa qui ont aussi réciproqué ce geste de boniments.
Avant de regagner Kinshasa, l’ambassadeur de la RDC au Congo-Brazza, M Christophe Muzungu qui ne pouvait faire prolonger l’agréable séjour de la délégation de l’Honorable Jaynet Kabila à son poste d’affectation a tenu au minimum de lui faire visiter rapidement la chancellerie de la RDC à Brazzaville, ce qui a ajouté un plus de clôture en beauté dans cette capitale voisine de Kinshasa le mémorable passage de la présidente du Conseil d’administration de CERED-GL manifestement stimulée et encouragée à engagée la suite du périple auprès des autres pays membres, comme gage de succès à ces prochaines étapes.
Daniel Nzuzi/MMC