Qui a vraiment tué le Colonel Mamadou Ndala Moustapha ?



Rendu célèbre depuis les succès militaires des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sur les rebelles du M23 durant le second semestre de l’année 2012, le colonel Ndala Mamadou est dans les esprits de la majorité des Congolais depuis sa mort brutale sur un terrain que l’on considérait comme son « jardin ». 

Son assassinat suscite un tas d’interrogations.
Pendant le week-end, des députés du Nord-Kivu ont réagi en exigeant la mise en place urgente d’une commission d’enquête. Cela rejoint du reste la préoccupation de l’ensemble de l’opinion nationale congolaise. Mais, pendant que l’on continue de s’interroger, deux suspects se trouvent déjà aux arrêts.
Il est à espérer que leurs témoignages, s’ils acceptent de parler franchement, pourraient apporter aux enquêteurs des réponses attendues par tout un peuple devenu inconsolable depuis l’annonce de la triste nouvelle de sa brutale disparition. Le mystère de sa mort exige d’être élucidé afin de permettre à des millions de compatriotes de savoir si le coup a été signé par ses propres frères d’armes ou des éléments de la fameuse « cellule dormante » du M23 portant le masque de l’ADF-Nalu.
Le flou qui persiste autour de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala fait d’autant mal que l’odieux crime est survenu dans une zone censée se trouver sous le contrôle des FARDC, en dépit de la présence, dans son périmètre, des groupuscules armés auxquels les unités d’intervention rapide de l’armée nationale, dont il était un des animateurs au Nord-Kivu, s’apprêtaient à s’attaquer.
Ce qu’il faut craindre est que l’absence de vérité dans la disparition de ce valeureux officier n’installe, au sein des troupes des FARDC déployées dans la partie Est du pays, un climat de méfiance tel que tout le monde pourrait commencer à douter de tout le monde. De son vivant, le colonel Mamadou avait eu le mérite de briser le cycle des trahisons à répétition par téléphonie cellulaire. A l’époque, on s’en souvient, on comptait dans les rangs des troupes loyalistes ou celles prétendues telles d’un côté des utilisateurs du Code 243 et, de l’autre, ceux qui étaient branchés sur le Code 250, propre à un des Etats voisins du Congo impliqués dans l’instrumentalisation du M23 et de plusieurs forces négatives internes et externes opérant au Nord-Kivu.
Grâce au regretté colonel Ndala Mamadou, un meneur d’hommes hors pair, le mythe de l’invincibilité de l’armée rwandaise et de ses pions du M23 était tombé.
Les engagements de Nairobi compromis ?
 Le gouvernement congolais et le M23 avaient séparément signé, le jeudi 12 décembre 2013 à Nairobi, des « Déclarations » contenant des engagements réciproques à respecter. Ceux-ci concernent l’amnistie au cas par cas des cadres politiques et militaires de ce mouvement rebelle ; la démobilisation et la réinsertion sociale de ses ex-combattants, le rapatriement et l’installation des réfugiés congolais présumés en exil en Ouganda, au Kenya, au Rwanda, au Burundi et en Tanzanie ; l’indemnisation des victimes des biens pillés, saisis ou détruits ; le financement des projets de développement communautaire dans les zones d’accueil des ex-combattants, réfugiés et déplacés internes ; la mise en place d’une commission conjointe de réconciliation nationale ; la mise en place d’un comité conjoint de suivi de l’exécution des engagements de Nairobi ; etc.
Si les enquêtes en gestation arrivent à démontrer que le M23, l’Ouganda et le Rwanda ont trempé dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, comme le laissent penser les rumeurs qui faisaient état, ces dernières semaines, de l’infiltration du territoire de Beni par des ex-rebelles du M23 réfugiés en Ouganda et de «nouvelles recrues» tirées des rangs de l’armée rwandaise, tout le montage politico-militaire monté à Nairobi par Yoweri Museveni deviendrait caduc. Aucun Congolais n’admettrait que ceux qui gouvernent le pays à partir de Kinshasa fassent la moindre concession à des individus perfides, prêts à fouler aux pieds la « Déclaration » à laquelle ils ont librement souscrit.
Il serait surtout impensable de voir des compagnons d’armes du colonel Mamadou Ndala, qui continuent de pleurer à chaudes larmes leur « frère », s’engager dans un quelconque processus de réintégration ou de réconciliation avec des membres du M23 ou des réfugiés dont la liste serait dressée par des responsables de cette force négative. Avec ce qui s’est produit en fin de semaine dernière à Beni, aucun Congolais digne de ce nom ne croit plus en la volonté de Sultani Makenga et consorts de faire amende honorable après la conclusion des pourparlers de Kampala par des « Déclarations » de Nairobi.
La mort de Mamadou doit unir…
            Le principal bénéfice que les patriotes congolais, civils comme militaires, devraient tirer du trépas du colonel Mamadou, c’est la consolidation de l’ «union sacrée » que ses hauts faits d’armes ont suscitée dans toutes les sphères de la vie nationale. Si le calcul machiavélique des ennemis de la paix dans la partie Est du pays était de démobiliser les FARDC et les populations civiles acquises à la cause de la paix, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, il y a lieu d’affirmer qu’il s’agit d’un coup manqué.
            Le sentiment des Congolais de vivre ensemble dans un Etat fort et uni va certainement susciter d’autres Mamadou Ndala et démontrer à ceux qui croient avoir décapité les unités d’intervention rapide des FARDC que rien n’arrêtera leur détermination à ne plus se laisser humilier par les armées ou des forces négatives de l’Ouganda ou du Rwanda.

                                    Kimp 

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