*Si dure aura été l’épreuve, mieux l’unité redevient nécessaire. Telle est, apparemment, la trame qui sous-tend les échanges, en casting, entre Russ Feingold, l’Envoyé Spécial des USA dans la Région des Grands Lacs, et quelques leaders de l’Opposition, à Kinshasa. 




Il s’est dégagé, en effet, un fil conducteur calqué sur l’essentiel de ce qui pourrait être considéré comme la contre-proposition face à la démarche de l’actuelle Majorité dont Joseph Kabila incarne, jusqu’à preuve du contraire, l’autorité morale. Deux visions parallèles, deux mondes rivaux. 

C’est le soleil et la lune, en perspective. Autant dire que deux camps irréductibles se dessinent désormais, en rapport avec l’épineuse question du calendrier de Malumalu, plus particulièrement, l’affaire de l’ordre du déroulement des élections urbaines, municipales et locales avant les provinciales, législatives nationales et la présidentielle, la révision constitutionnelle adoptée et coulée sous forme de proposition de loi et, enfin, la fin du mandat présidentiel, à la saison fatidique, en 2016. Dos-à- dos, Majorité –Opposition creuseraient lentement mais sûrement, un dangereux fossé. De leurs empoignades impitoyables, elles sacrifieraient, forcément, l’herbe sous les pieds, quelle que soit la nature du sol. Que faire ? A l’ombre des Envoyés Spéciaux, se cache une kyrielle d’agendas. 

 Toutes proportions gardées, il faut avouer que les craintes et scepticismes se mêlent et s’enchevêtrent face aux défis de réalisation d’un difficile processus électoral qui, pourtant, aurait dû être un petit exercice citoyen, patriotique et national pour le bien de tous les congolais.

Mercredi 4 juin 2014, des opposants invités, en casting, ont pris langue avec Russ Feingold, l’Envoyé Spécial des USA dans la Région des Grands Lacs, de passage à Kinshasa, capitale de la RD. Congo. Autour d’une même table, Kamerhe toujours Vital, Président de l’UNC, Azarias Ruberwa Manywa, le leader du RCD et ex-Vice-Président de la République, sous l’empire 1+ 4, Samy Badibanga, le Président du Groupe Parlementaire Udps & Alliés et, enfin, Thomas Luhaka Losendjola, le Secrétaire Général du Mlc, le parti du Chairman Jean-Pierre Bemba, placé, depuis quelques années, sous l’œil d’un geôlier, à la CPI, aux Pays-Bas. Qu’ont-ils dit à Russ Feingold ? 

Quel a été, au fait, le menu de ce casting axé notamment, sur le processus électoral ? Il nous revient de bribes d’informations glanées et croisées que ces opposants qui sont parmi ceux qui comptent, en termes de têtes grises, ont, unanimement, marqué leur disponibilité à dialoguer, pour dégager un calendrier électoral consensuel et acceptable par tous. D’une manière générale, ils ont réitéré leur volonté à ne participer à ce processus que si et seulement si, le consensus permettait de donner de la chance à l’organisation des élections apaisées. ‘’Non aux élections locales avant les provinciales. Ou, à la limite, oui aux élections locales et provinciales combinées. Pas toucher à la Constitution et, surtout, au 220. 

Rejet catégorique du recensement, comme préalable à l’organisation de la présidentielle et des législatives 2016. Ils ont, enfin, compté le temps. A ce jour, 28 mois restent d’ici le 20 décembre 2016. Avec l’actuel calendrier de Malumalu, 16 mois sont réservés aux élections locales alors que les 12 mois restants sont, probablement, pour les élections provinciales, sénatoriales, des gouverneurs et vice-gouverneurs, y compris les législatives et la présidentielle 2016. D’où, l’idée évoquée, lors de ces échanges, de prévenir le risque d’un glissement, au-delà des échéances constitutionnelles. L’exigence d’un calendrier global serait-elle la conséquence d’une telle lecture des faits ? Tout porte à croire, en tout cas, qu’elle n’en est pas moins la résultante de tous ces calculs nocturnes et diurnes, dans des salons ouatés ou, même, à ciel ouvert.

Mais, le train ?

Peu importe, la CENI avance. Elle va s’exécuter, selon le calendrier publié, le 26 mai, a rappelé, dernièrement, Malumalu. Le Gouvernement, lui, a adopté une série de propositions des lois dont une porte sur la révision de quelques articles de la Constitution. Entre-temps, l’accréditation des observateurs à long terme à Shaumba, un site choisi par la CENI, a commencé en vue des élections locales, municipales et urbaines. Mende et Luzanga intervenant, chacun, sur des antennes des télévisions, se complètent merveilleusement sur ces champs de discussions déchaînées, pour brandir les vues de la Majorité au pouvoir. Le Porte-parole du gouvernement a dit, par exemple, que le consensus recherché sur le calendrier électoral est, aujourd’hui, une pure illusion. Consensus dans quel cadre ? S’interrogeait-il, dans une production de Nouvelle Donne, une des émissions de la Rtnc.

 ‘’Allez au Parlement, peut-être. Mais, pas en dehors des institutions républicaines ! Ceux-là qui réclament aujourd’hui un nouveau dialogue, avaient refusé les concertations nationales, autrefois. Le train est parti. Ceux qui n’y ont pas pris part, vont se marginaliser’’, réaffirmait-il, sur une note d’espoir que, tôt ou tard, ces opposants entendraient son appel au respect de la souveraineté et des institutions établies.

Bout du tunnel ?

Il y a là, les bases du fossé sans cesse dangereux entre les deux faces de la réalité politique congolaise. Entre l’agir du gouvernement et l’offre du dialogue de l’opposition, les perspectives de paix sont vraisemblablement teintées d’escarmouches en RDC. Il ne serait pas exagéré de parler d’un hiatus abyssal où seuls les rapports de forces présideront à la raison, avec toutes les distensions dues aux incompréhensions. Mais, comment voir, dans ces conditions-là, le bout du tunnel ? L’espoir est-il encore permis ? Rien n’est impossible en politique. Dans tous les cas, le ciel ne tombera pas…sur les têtes des congolais, eux qui, en définitive, seront appelés à trancher.La Pros. 


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