Scandale hier au Palais du peuple
Cette affaire divise tellement l’hémicycle qu’elle s’est terminée dans une bagarre rangée entre députés membres de la Majorité


Le député Valentin Senga a reçu des coups de points hier lundi 10 novembre dans la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du parlement de la République, où se déroulait la séance plénière de l’Assemblée nationale, consacrée à l’examen et au vote de la motion de défiance initiée contre le ministre de l’Industrie, de petites et moyennes entreprises.

Le président du Caucus des députés de la Province Orientale venait de présenter à l’assemblée plénière une liste de 18 de ses collègues députés qui, de son avis, avaient retiré leurs signatures de cette motion initiée par leur collègue Alphonse Awenze.

A sa descente de la tribune pour regagner son siège, un groupe de députés originaires de cette même province s’est approché et a commencé à lui donner des coups.

Valentin Senga a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’autres députés de la Majorité présidentielle, qui lui ont permis de quitter la salle des Congrès.

En dehors de cette salle, les députés membres du Caucus de la Province Orientale ont exprimé leur grande surprise de voir leur collègue pour qui ils avaient beaucoup de considérations poser un acte pareil, sans leur consentement.

Ils ont convenu de se réunir urgemment afin de prendre des mesures nécessaires, en racontant à quiconque voudrait l’entendre que le président de leur Caucus a été corrompu, pendant que chacun d’entre eux avait refusé de prendre l’argent qui a été proposé.

Pour sa part, le bureau de la chambre basse, à travers le 1er vice-président Charles Mwando Simba qui dirigeait la séance plénière, a pris acte du retrait des signatures.

De ce fait, contenant préalablement 63 signatures, la motion de défiance contre le ministre Rémy Musungayi n’avait plus que 45 signatures.

Elle a donc été rejetée, car le règlement intérieur de l’Assemblée nationale requiert au moins 50 signatures pour que cette procédure de contrôle parlementaire soit valable.

Cette scène honteuse et dénigrante a eu lieu au sein de la famille politique chère au président de la République, au moment où les députés membres de l’Opposition politique avaient déjà quitté la salle des Congrès.

Ils protestaient contre la position de leurs collègues membres de la Majorité présidentielle, visiblement déterminés à épargner de la motion de défiance le ministre délégué aux Finances.

Paradoxe

En tout cas, à la lumière de la séance plénière d’hier, les observateurs sont tentés d’affirmer que » les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets « .

Si les élus du peuple ont retenu le retrait des signatures comme le seul argument percutant pour rejeter la motion de défiance initiée contre le ministre Rémy Musungayi, les mêmes élus ont, le même jour et au cours de la même séance plénière, admis que ce même argument était immoral et, par ricochet, une cabale montée de toutes pièces pour couler le ministre délégué aux Finances.

Ce paradoxe a été observé lorsque, dans une motion incidentielle présentée à l’assemblée plénière, le député national Henri Thomas Lokondo a expliqué que la motion de défiance initiée contre le ministre Patrice Kitebi était non réglementaire, illégal et immoral.

De l’avis de ce membre de la représentation nationale, cette motion de défiance revêt des aspects immoraux à raison du retrait des signatures par certains députés qui avaient pourtant signé en âme et conscience, et ne devait pas être soutenue.

Avec pareille argumentation, la motion incidentielle de Henri Thomas Lokondo a été appuyée, et la motion de défiance contre Patrice Kitebi rejetée.

Ce ministre devait justifier le décaissement des fonds alloués au fonctionnement de l’Opposition dans le budget 2013, au moment où le porte-parole de cette famille politique qui est habilité à gérer ces fonds n’est pas encore désigné.

Les députés ont enfin considéré que le rapport des travaux en cours à la commission économique, financière et de contrôle budgétaire (ECOFIN) pourrait permettre de faire la lumière sur cette question.

Par Marcel Tshishiku

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