Par Hervé Ladsous et Martin Kobler
Le départ de la MONUSCO dépend du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé du maintien de la paix pense qu’à ce stade il ne faut surtout pas agir avec précipitation

Dans son discours à la Nation, ce lundi, le président Kabila a déclaré que la présence de 20 000 casques bleus dans son pays ne se justifiait plus.

Il faut envisager le retrait progressif. Ainsi, le Chef du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), Hervé Ladsous a, au cours d’un entretien avec BBC/Afrique hier mercredi 18 décembre, pour faire le point sur les missions de paix en Afrique. Sur la RDC, le diplomate Onusien était clair.

« J’ai entendu ce message. Oui il va falloir réduire, il va falloir discuter avec le gouvernement congolais d’une stratégie de sortie à l’horizon de trois ans, quatre ans, cinq ans.

Est-ce que je sais à ce stade ? Il ne faut surtout pas agir avec précipitation, ce qu’il ne faudrait pas en réduisant trop vite le volume des troupes de casques bleus qui sont sur le terrain, nous ne fragilisions tous ces acquis qui ont été coûteux à tout point de vue. C’est un processus que l’on va gérer dans le dialogue avec les autorités congolaises « , dit il.

Les vérités de Martin Kobler

Les Nations Unies se préparent toujours pour retirer ses troupes en RDC, mais le départ précipité risque de compliquer la situation sur terrain, dit Hervé Ladsous.

Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies n’a estimé que le retrait progressif des casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo tel que suggérer par Joseph Kabila dans son discours dépendra de discussions qui seront engagées entre le gouvernement congolais et le Conseil de Sécurité de l’ONU.

A Kinshasa, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler était du même avis qu’Hervé Ladsous. Pour lui, si la restauration de l’autorité de l’Etat est effective sur terrain, la MONUSCO pliera ses bagages. On ne veut pas laisser le pays dans un état fragile « , dit-il.

A en croire le chef de la Mission onusienne, la proposition de retrait de la MONUSCO revient au Conseil de sécurité en concertation avec le gouvernement de la RDC.

En effet, à travers la Résolution 2147 paragraphe 48, il y a une revue stratégique pour envisager le retrait progressif de la MONUSCO en RDC.

Aujourd’hui, la Mission onusienne soutient tout le programme du développement de la RDC, il est inadmissible que la force onusienne quitte le pays dans la précipitation compte de la situation sécuritaire incertaine qui prévaut dans l’Est du pays plus précisément à Beni, où plusieurs groupes armés et gangs de racketteurs sont actifs.

La MONUSCO déterminée à « éradiquer » les rebelles ougandais d’ADF

Au cours d’une conférence de presse d’hier depuis Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu, le général Jean Baillaud, commandant adjoint de la Force militaire de la Mission de l’Onu au Congo a indiqué que l’offensive conjointe Umoja lancée samedi contre ces Forces démocratiques alliées (ADF) va se poursuivre.

« Nous ne sommes pas encore arrivés au résultat attendu mais nous sommes vraiment déterminés et nous sommes sur la bonne voie », a-t-il assuré. Cette opération avait été interrompue pendant près de trois mois et demi en dépit des massacres attribués aux rebelles de l’ADF qui ont coûté la vie à plus de 260 personnes dans le territoire de Beni. Le général Baillaud a reconnu qu' »il y a une difficulté d’adversaire qui change en permanence de tactique, et un besoin encore affirmé d’être mieux renseigné ».

Un message très clair

Selon Thierry Vircoulon, directeur d’International Crisis Group (ICG) pour l’Afrique centrale, » l’ADF a toujours été très brutal et peu communicatif.

Avant, ils avaient l’habitude d’instaurer un périmètre de sécurité autour de leur zone en semant la terreur, en tuant les villageois qui ne respectaient pas ce périmètre et en exposant leur corps sur les routes.

Les attaques de Beni sont un message très clair adressé au gouvernement congolais qui a lancé une opération contre eux en début d’année : « Vous ne nous avez pas vaincus et nous pouvons semer la terreur où et quand nous le voulons. », dit il.

Par Godé Kalonji Mukendi
Le direct


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