La Banque Mondiale a publié, hier mercredi 10 décembre, son deuxième rapport sur la situation économique et financière de la RDC. Il en ressort que, grâce au dynamisme des produits miniers, la situation macroéconomique a connu une nette progression, soit 7,4% par an. 

Une croissance qui se traduit, selon Emmanuel Pinto Moreira, Economiste en chef de la BM, à travers les recettes minières. En dépit du fait que 14 % seulement de la valeur d’exploitation minière se dégage dans le budget national. Alors que le taux d’exécution du budget atteint près de 56 %. Par ailleurs, la BM juge la situation vulnérable et fragile à cause de la pauvreté et des difficultés du pays à réhabiliter les infrastructures. Environ 52 % des Congolais ont difficile d’accéder aux services sociaux de base qui coûtent cher.

Pendant ce temps, l’activité minière est perçue de façon ambivalente par la population congolaise. D’après la BM, 20 % des Communes urbaines de la RDC ont une mauvaise image des services miniers qui engendreraient des conflits.

La solution, si l’on en croit les experts de la BM, c’est de poursuivre la réforme du secteur minier en vue de l’assainissement du climat des affaires. Il faudrait mettre en place une politique de soutenabilité de la performance. Emmanuel Moreira propose que les autorités congolaises définissent une stratégie de développement unique, claire, fédératrice et cohérente. Il suggère aussi que soit mise en place des institutions fortes. L’Economiste en chef de la BM met également l’accent sur le développement des ressources humaines. Les meilleurs éléments doivent être envoyés au Gouvernement. Si le Gouvernement congolais ne stabilise pas dans la durée le cadre macro-économique, n’accélère pas les réformes structurelles dans le secteur minier, si les recettes minières ne soutiennent pas le budget de l’Etat, la Banque Mondiale est pessimiste pour l’avenir du pays qui ne pourra pas atteindre l’émergence.

Lors de la présentation du rapport, Chadi Bou Halib, Economiste principal du Département de réduction de la pauvreté et gestion économique Région Afrique, a démontré comment les ressources naturelles peuvent servir de levier du développement. Il faut avant tout que les ressources naturelles soient transformées pour produire de la plus-value. Ce n’est pas avec une gouvernance chaotique qu’on y parviendra. L’analyse du secteur minier congolais, faite par la BM, dénote des problèmes structurels de fond. D’où, l’absence de mobilisation soutenue des revenus issus des ressources naturelles. La contribution des recettes du secteur minier ainsi que celles du pétrole au budget de l’Etat représentent près de 98 % des exportations du pays, soit 32 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Pour la BM, cela demeure encore insuffisant face au défi de développement de la RDC.

La faiblesse de la mobilisation des revenus dans le secteur des ressources naturelles a une incidence à la fois politique et sociale. C’est même l’une des causes de la fragilité du pays.

Les Concertations Nationales devraient apporter un soutien politique aux opérations de démobilisation, réconciliation et reconstruction.

Du rapport de la Banque Mondiale, il se dégage également que grâce au dynamisme du secteur minier, la RDC pourrait continuer à enregistrer les mêmes taux de croissance élevée au cours des prochaines années. Néanmoins, le déficit du compte courant risque de s’accentuer à cause de l’augmentation des flux sortants des revenus des capitaux. Ce qui explique que, la hausse prévue des investissements, notamment dans le secteur minier, aboutirait à des sorties de revenus plus élevées pour rémunérer les détenteurs des capitaux. En outre, la hausse des prix internationaux des produits alimentaires pourrait menacer l’objectif d’inflation à un chiffre de la Banque Centrale du Congo.

Du point de vue développement humain, accessibilités financières et physiques aux services sociaux, il y a une dichotomie au niveau des services sociaux de base en milieu rural et urbain. Les difficultés financières constituent un obstacle majeur à l’utilisation des services de santé et de scolarisation.

Pour clôturer l’activité, le rapport a été remis officiellement à Vincent Ngonga, Directeur de Cabinet Adjoint en charge des Questions économiques, financières, monétaires, techniques et d’infrastructures du Premier Ministre.

Pour sa part, le Directeur de Cabinet Adjoint du Premier Ministre a remercié la BM quant à la qualité de ce partenariat, car ce rapport dresse l’état de lieu et a le mérite d’apporter une grande visibilité de la politique que l’Etat met en œuvre. Ngonga estime que le contenu du document de référence de la Banque Mondiale est en phase avec les diagnostics formulés et les thérapeutiques proposées par les différentes instances et structures de la politique économique du Gouvernement. Sur la question de la pauvreté, il a expliqué que ce n’est pas en 3 ou 5 ans que se gagne la bataille contre la pauvreté.

Judith Asina

MOT DE CIRCONSTANCE DE MONSIEUR LE DIRECTEUR DE CABINET ADJOINT DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE A L'OCCASION DE LA PRESENTATION PAR LA BANQUE MONDIALE DU RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIÈRE DE LA RDC EN 2014



EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE,

MESDAMES ET MESSIEURS,

DISTINGUES INVITES EN VOS QUALITES ET TITRES RESPECTIFS,

A la fin de ce riche et intéressant atelier portant sur la présentation du rapport de suivi de la situation économique et financière de la RDC, je voudrais commencer par remercier, au nom de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, la Banque Mondiale, au travers du Docteur EMMANUEL PINTO MOREIRA, représentant résident ad intérim, la production de cet opus par l'équipe ad hoc constituée à cet effet.

Par la même occasion, je salue la qualité du partenariat existant entre cette institution financière internationale et la République Démocratique du Congo.

C'est ici le lieu de mettre en évidence la noblesse et l'importance de cette initiative qui est en sa deuxième édition. En effet, ce rapport de suivi de la situation économique et financière dresse l'état de développement de la RDC. Il a le mérite et l'avantage d'apporter une plus grande lisibilité aux politiques économiques que le Gouvernement met en œuvre. En cela, non seulement il permet de les recadrer, d'en améliorer la qualité ou d'en renforcer le dispositif instrumental, stratégique et institutionnel mais aussi, il peut se révéler comme une source d'inspiration et un support pédagogique de recherche touchant aux questions d'analyse et de politiques économiques.

S'agissant du contenu du document de référence que la Banque Mondiale met à la disposition du public, il résulte de nos analyses, de manière générale, les conclusions auxquelles il aboutit, suscite peu de remarques de la part du Gouvernement. En effet, elles sont en phase avec les diagnostics formulés et les thérapeutiques proposées par les différentes instances et structures de la politique économique du gouvernement.

Plus concrètement, l'économie congolaise est entrée depuis 2002 dans une phase d'expansion, laquelle se poursuit à ce jour, dans un contexte d'inflation modérée, entre 2002 et 2011 et faible depuis 2012.

Si l'incidence de la pauvreté et le taux de chômage demeurent préoccupants, il importe de relever que la stabilisation macroéconomique et la croissance doivent s'inscrire sur la durée pour vaincre notamment la pauvreté. Les expériences dans tous les pays ont prouvé que ce n'est pas en 3 ou 5 ans que la bataille contre la pauvreté se gagne.

C'est pourquoi, le Gouvernement a inscrit son action dans le cadre global de mise en œuvre d'un plan national stratégique toutes les initiatives cohérentes en matière de réduction de la pauvreté et d'atteinte des objectifs du millénaire. Ce plan intègre toutes les initiatives cohérentes en matière de réduction de la pauvreté et d'atteinte des objectifs du millénaire.

En termes de priorités de développement, le Plan attache une importance particulière au développement de l'agriculture, à la mise en place d'une plate-forme structurée des infrastructures, à l'amélioration de la qualité du capital humain, à un ensemble des réformes critiques (administration publique, entreprises publiques, secteur financier et bancaire, mines, hydrocarbures, énergie électrique, transport, climat des affaires…).

C'est dans ce contexte que rentrent les politiques sectorielles suivantes: les projets des parcs agro-industriels, le programme de la Réunification de la République par la voie Routière (RRR), la création et la réhabilitation tant des infrastructures scolaires que sanitaires…..

Monsieur le Représentant résident de la Banque Mondiale,

Mesdames et Messieurs,

Il reste que la production d'un tel rapport devrait constituer pas seulement un exemple à suivre par les différents acteurs intervenant dans la mise en œuvre des politiques économiques mais un modèle. En effet, l'exemple est ponctuel et le modèle est permanent. C'est ainsi que ce rapport doit devenir un exercice permanent.

Sur cette note, le déclare clos l'atelier sur la présentation de l'édition 2 rapport de suivi de la situation économique et financière de la RDC élaboré par la Banque mondiale.

Je vous remercie.



Le direct




LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top