Lors du vote de la nouvelle loi électorale à l’Assemblée Nationale, tous les Députés MSR et alliés, une quarantaine au total, s’étaient abstenus. En cause, le fameux article 8. L’abandon de l’alinéa 3 est considéré comme une victoire de l’ailée modérée sur les faucons. On juge le courant incarné par le Mouvement Social pour le Renouveau plus réaliste et très proche du peuple. Selon toute vraisemblance, les revendications de l’Opposition n’auraient pas eu tant d’échos si, en amont, les conseils du MSR avaient été écoutés et suivis. Et, maintenant que la rue ainsi que plusieurs acteurs politiques s’y sont mêlés, que va-t-il se passer pour la suite des événements, pour les exercices 2015 – 2016 ? Quelle sera la nouvelle orientation à prendre pour relever les défis de la conservation du pouvoir ? Encore une fois, un débat franc, sincère et constructif s’impose à l’interne.

L’examen de la loi électorale à l’Assemblée Nationale comme au Sénat a révélé au grand jour les divergences qui existent au sein de la Majorité Présidentielle (MP) sur la meilleure façon d’atteindre un même objectif, celui de conserver le pouvoir. Deux courants s’affrontent à l’interne. D’un côté, les faucons qui ont proposé toute sorte de pistes : révision de la Constitution, modification de la loi électorale en y introduisant quelques impératifs, glissement du calendrier, référendum et autres. De l’autre, l’aile modérée convaincue qu’une victoire de la Majorité à la régulière est possible. Au regard des positions exprimées publiquement par les uns et les autres, on peut aisément constater que le PPRD, tête d’affiche de la Majorité Présidentielle, était favorable à un passage en force. Le 22 août 2014, les cadres du PPRD, qui se réunissaient au siège du parti sur Pumbu à la Gombe, avaient opté pour un référendum constitutionnel. L’idée du départ étant de faire sauter tous les verrous érigés par les belligérants à Sun City, disait-on. La simple évocation de l’hypothèse d’une révision constitutionnelle avait soulevé un tollé tant au niveau national qu’international. En septembre 2014, à Washington, en marge du Sommet USA-Afrique, les politiciens congolais de tout bord ont déplacé leurs hostilités sur le territoire américain.

Le peuple a grondé

Au finish, l’idée de la révision de la Constitution a été abandonnée. Le Président de l’Assemblée Nationale l’a réaffirmée hier, dimanche 25 janvier 2015. Aubin Minaku, du haut du perchoir, a clairement fait savoir que la Constitution ne sera pas révisée, ni contournée. La piste de la loi électorale n’a pas donné les résultats escomptés. Le retrait de l’alinéa 3 de l’article 8 de la loi électorale, qui conditionnait l’organisation des élections législatives et présidentielle aux conclusions du recensement et de l’identification de la population, n’est pas pour arranger les choses dans le camp des radicaux de la Majorité. Il ne pouvait en être autrement du moment que le peuple a grondé. Message entendu.

L’aile modérée avec le MSR

Le deuxième courant de la Majorité Présidentielle, qualifié de modéré, est piloté par le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), deuxième force politique. Lors du vote de la nouvelle loi électorale à l’Assemblée Nationale, tous les Députés MSR et alliés, une quarantaine au total, s’étaient abstenus. En cause, le fameux article 8. L’abandon de l’alinéa 3 est considéré comme une victoire de l’ailée modérée sur les faucons. On juge le courant incarné par le Mouvement Social pour le Renouveau plus réaliste et très proche du peuple. En effet, la position du MSR rencontre, dans une certaine mesure, les préoccupations de l’Eglise catholique, de la Communauté internationale, de l’UNAFEC de Gabriel Kyungu et de l’UNADEF de Mwando Nsimba. Selon toute vraisemblance, les revendications de l’Opposition n’auraient pas eu tant d’échos si le MSR avait été écouté et suivi.

Que va-t-il se passer ?

Une question revient sur les lèvres des observateurs politiques. Maintenant que toutes les options des jusqu’au-boutistes de la Majorité Présidentielle ont été taillées en pièces, quelle sera la démarche de Kabila, l’Autorité morale ? Plusieurs hypothèses sont plausibles. L’approche la plus crédible consisterait à ce que le Président de la République revienne vers les positions, autrefois battues en brèche, de l’aile modérée de sa famille politique. Un débat démocratique à l’interne s’avère, alors, nécessaire afin de réorganiser la Majorité Présidentielle qui connaît, depuis un certain temps, une désintégration progressive. L’essentiel du travail politique devrait, dans ce cas, porter sur la préparation des élections. Et, le moment venu, la problématique de l’alternance à l’interne reviendrait à la surface à la faveur d’une consultation profonde. Ceci permettrait de remettre dans les rangs, tous les partisans de la Majorité d’hier et d’aujourd’hui, y compris toutes les brebis scrofuleuses.

La Pros.




Le direct


LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top