* En séjour au Katanga depuis deux semaines, le Raïs entend mettre un terme au malaise dans sa province d’origine.
Cela fait deux semaines que Joseph Kabila est au Katanga. Quand il n’est pas dans sa ferme de Kundelungu , il séjourne à Lubumbashi . Loin d’être une villégiature, la retraite du Raïs sur ses terres katangaises revêt une signification hautement politique. Si ce n’est pas une opération reconquête, ça y ressemble fortement.
Lundi de rentrée pas comme les autres à Lubumbashi. La capitale du Katanga va abriter, en ce premier lundi de 2015, une rencontre de « famille » dont les ressorts sont hautement politiques. Des notables katangais de tous horizons (dont une forte délégation est partie de Kinshasa le week-end) sont conviés à une espèce de barza sous la présidence de Joseph Kabila.
Pas besoin d’être voyant ou astrologue pour deviner l’objet de ces retrouvailles katangaises. C’est que ca vole bas dans le fief naturel du chef de l’Etat. Il y a deux semaines, la ville, la province et le pays ont assisté en live ou presque au retour triomphal -autant au propre qu’au figuré- du Gouverneur Moïse Katumbi.L’événement aurait été banal pour ce gouverneur très populaire s’il n’y avait pas eu au finish le meeting assorti d’un message sans équivoque articulé à haute et intelligible voix par le duo de choc Katumbi- Kyungu. Un discours coupe-gorge. En tout cas pas dans l’air de la kabilie. Hasard de calendrier, le Président se trouvait… au Katanga .
Pour nombre d’observateurs, la grand’messe du 23 décembre place Moïse Tshombe, au cœur du centre ville de Lubumbashi était la conséquence et non la cause du malaise katangais. Un malaise qui tire son origine notamment dans le déficit de gestion des ambitions et de considération envers les partenaires politiques. Deux jours avant le retour de Moïse Katumbi, il y avait eu le meeting d’un autre officiel katangais venu de Kinshasa. Une prestation très diversement appréciée. Longtemps avant, ce fut Jean-Claude Muyambo qui avait, le premier, fait entendre un son discordant par rapport à une éventuelle révision de la Constitution. Bref, ça faisait beaucoup.
D’autant qu’en cette année 2015, s’il veut se donner les moyens de gérer la grande « répétition générale » prélude à 2016, Joseph Kabila devrait d’abord rassembler. En commençant par les siens. Au sens provincial du terme. D’où l’importance vitale de la réunion de ce lundi à Lubumbashi. Comme s’il déclinait déjà le « Je vous ai compris » ou comme s’il entendait marquer son territoire – c’est selon- , le chef de l’Etat entouré de sa famille -dont le petit Mzee- a partagé son repas de fin d’année avec des enfants et surtout des têtes d’affiche des différentes associations socio-culturelles katangaises.
AU-DELA DU KATANGA
Alors, la rencontre de ce lundi 5 janvier suffira-t-elle pour laver les linges sales en famille ? Le premier test sera la participation. Si tous les poids lourds de la politique katangaise locale répondent présent, la réunion aura atteint son premier objectif.
Quant au reste, les problèmes sont autrement plus politiques qu’il requiert des solutions qui passent notamment par une clarification du cap présidentiel. Question pour les uns et les autres de savoir où l’on va. Cela passe aussi par une implication plus directe du chef de l’Etat dans le casting d’avant nomination au gouvernement et demain du Portefeuille ainsi que dans d’autres rouages de l’appareil d’Etat. Un coup d’œil sur la composition du Gouvernement révèle que certains membres de l’Exécutif se retrouvent aux « affaires » par la seule volonté des amis « hauts perchés ».
Symétriquement, des partis politiques ayant pignon sur rue, des personnalités de grande valeur ou des entités territoriales importantes du pays sont soit sous-représentées ou carrément absentes du Gouvernement. On le voit bien. Ces aspects-là du malaise débordent le strict cadre katangais. José NAWEJ
Le direct