*Le mardi 6 avril 2015, voilà le jour fixé où les cinéphiles congolais pourront visionner le long métrage ‘’ Simon Kimbangu’’ réalisé et produit par l’artiste comédien Masumu Debrindet. Cet artiste aux talents pointus l’a annoncé, le vendredi 13 mars dernier, à l’Hôtel Inter Matonge, en marge d’une conférence de presse. Séance tenante, il a tenu à conscientiser l’auditorium sur l’importance de cette œuvre cinématographique. D’où, a-t-il lancé un appel pathétique à tout congolais, en général, et aux autorités de la République des descendants entre autres de Kimbangu, en particulier, de porter un intérêt majeur à ce fruit mur qu’est cette réalisation artistique, en apportant, chacun, une contribution, quelle que soit la hauteur ou la nature du geste. Ceci permettrait, par exemple, d’assurer sa duplication sur DVD et sa promotion à travers la République ainsi qu’ailleurs. Ce film réalisé avec les moyens de bord de l’artiste comédien immortalise Simon Kimbangu, patrimoine national et personnage illustre de l’histoire de la République Démocratique du Congo.
Longtemps attendu, la recette est désormais prête. Pourtant, les contraintes d’ordre financier et logistique, quant à la multiplication sur DVD et la promotion du film ne sont pas encore exorcisées, selon le producteur dudit long métrage qui l’a dit et répété, au cours d’un entretien accordé aux fins limiers de La Prospérité, Quotidien de Mont Fleuri, le samedi 14 mars 2015. Ce cinéaste et acteur congolais, s’exprimant, en effet, le vendredi 12 mars 2015, devant un parterre des chevaliers de la plume, à l’Hôtel Inter Matonge, au cours d’une conférence de presse, avait crié haut et fort, son désarroi face au manque de soutien dont a été sujet la production de ce film. Œuvre cinématographique qui, pourtant, met en avant un des dignes fils du pays, le Prophète Simon Kimbangu. Dans ses confidences en La Prospérité, Masumu Debrindet alias ‘’Yala ka Yala’’ s’est étonné de voir un tel travail, fruit d’une longue lutte, de haute portée culturelle et qui, en sus, s’inscrit dans la vision du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, peut se voir refuser toute aide. Plus grave, elle subit l’électrochoc de l’affirmation répétitive dans divers milieux : ‘’pas de budget disponible’’. Il sied, ici, de rappeler que lors de son oral au congrès, le Raïs, avait mentionné, nommément cité, le Prophète Simon Kimbangu au panthéon des grands, aux premières loges des Héros, des pères l’indépendance de ce pays.
Quid du film
Réalisé pendant près de sept ans, aux dires du réalisateur et producteur, c’est à Kinshasa et au Bas-Congo que ce long métrage a été filmé, avec des vues de défilage prises notamment, à Matadi, Mingadi, Kimwenza, principalement. D’une durée maximale d’une heure et trente minutes, ce long métrage débute la vie de Simon Kimbangu, avec un point saillant sur son appel, son refus de l’appel de Dieu, sa fuite, son retour, son ministère et finis par sa condamnation. C’est en lingala que le film a été réalisé avec un sous-titrage en français. Il sied de signaler que Masumu Debrindet endosse, quant à ce long métrage, le rôle de producteur, de réalisateur et d’acteur ; car interprétant le personnage principal du film.
Leitmotiv
« Ce n’est pas pour des visées pécuniaires que ce long métrage a vu le jour. Mais, plutôt c’est motivé par le besoin de faire connaître ce personnage illustre d’une carrure internationale que nous nous sommes attelés à l’œuvre », dixit Masumu Debrindet. Il signale, par ailleurs, que c’est depuis 1988 qu’il a commencé à interpréter la vie et l’œuvre de Kimbangu. Et ce, dans un numéro spécial de théâtre joué largement dans des écoles Kimbanguiste et autres. Ce périple, révèle-t-il, a eu comme point de chute, une prestation au Palais du peuple. En 2008, il assure avoir encore entrepris la production de ladite pièce de théâtre. Il affirme, en outre, que c’est là qu’il a eu un déclic. « J’ai vu après cette prestation que j’évoluait en cercle fermé. D’où, je me suis dit qu’il fallait une œuvre plus ouverte et plus impérissable », a-t-il soutenu.
C’est en utilisant notamment, des livres et récits des contemporains sérieux de Kimbangu que Masumu Debrindet a pu reconstituer, avec une touche particulière, l’œuvre biographique de Simon Kimbangu, avec le quitus de l’église Kimbanguiste et de la famille biologique dudit personnage. Ayant conscience que Kimbangu est revendiqué par plusieurs avec des théories parfois contradictoires, l’artiste, en fin conciliateur, n’a retenu dans son long métrage que les convergences de vues, tout en laissant ainsi dans l’océan de l’oubli, tous les autres aspects accessoires.
Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, dit-on. Ce film est une opportunité de pérenniser la mémoire d’un des précurseurs, sinon, des façonniers de l’histoire de l’indépendance du Congo et donc, par conséquent, d’un des pionniers phares dans l’émancipation de ce pays du joug, évidemment, pesant du colon Belge. D’où, tout congolais averti se doit de soutenir une telle entreprise. Il n’est, jusqu’ici, qu’un véritable sacerdoce.
Qui dit mieux?
Danny Ngubaa
Le direct