Les Consultations du Président Joseph Kabila tirent à leur fin. C’est le moment que choisit Lisanga Bonganga, leader du Front Populaire contre la Révision Constitutionnelle (FP), pour donner de la voix. Pour ce faire, il a convoqué, le 12 juin courant, les professionnels des médias. Il juge, comme on pouvait s’y attendre, ces consultations redondantes et, donc, inopportunes. En lieu et place, Lisanga Bonganga aurait aimé l’organisation du dialogue national, conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et aux Résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU. S’en tenant au souci d’équité et d’éthique, il estime que le Président de la République ferait mieux de s’interdire de conduire le dialogue, parce qu’il est l’Initiateur et l’Autorité morale du PPRD, parti majoritaire au pouvoir. Lisanga est d’avis que l’organisateur du dialogue politique exige neutralité et impartialité. Revenant sur les Concertations nationales de 2013, il note que ces assises avaient pour objectif de contourner le vrai dialogue. Ces Concertations, dit-il, loin d’être un succès, ont été une occasion pour diviser l’opposition. En prévision du dialogue, le leader du Front Populaire conseille au Président Kabila de réunir sa famille politique pour préparer un cahier des charges. Côté opposition, il reconnaît à Etienne Tshisekedi le pouvoir de rassembler tous les opposants. L’idée étant de rechercher l’unité de l’opposition. Une unité sans laquelle il est impossible d’affronter les défis. Pour Lisanga Bonganga, le président national de l’UDPS est le leader historique de l’opposition. Néanmoins, une position commune est nécessaire avant d’aller au dialogue. Le cahier des charges devrait être défini à l’issue d’une rencontre présidée par Etienne Tshisekedi. En attendant, le Front Populaire a déjà sa position sur les matières à traiter au dialogue. Il faudrait, d’abord, respecter strictement la constitution et tous les délais qu’elle impose. Comme quoi, en aucun cas, ces assises à venir devraient constituer un prétexte pour retarder les élections. A l’occasion de ce dialogue, circonscrit Lisanga Bonganga, il ne sera exclusivement question que de l’organisation des élections, notamment de l’audit du fichier électoral, son actualisation pour prendre en compte les jeunes arrivés à l’âge de voter, du calendrier électoral, du financement des élections, ainsi que de l’organisation et du fonctionnement de la CENI. Pour rien au monde, la vigilance de Lisanga ne sera prise à défaut par les adeptes du glissement qui se recrutent aussi bien du côté de la majorité que de l’opposition. Il considère que dans le camp du glissement, les cabinets noirs travaillent sur plusieurs scénarios, dont le manque de moyens pour financer les élections reste le plus en vue et annoncé à la presse en grande pompe par l’un des représentants le plus authentique du camp glissement. Aux adeptes du glissement, le leader du Front Populaire fait remarquer qu’en glissant, on peut couler et se noyer. Glisser, ajoute-t-il, ce n’est pas bon parce que l’on peut chuter et se noyer ; on peut faire la glissade et se tordre la cheville.
La Pros.