On ne se rappelle même plus le tout dernier point de presse tenu par ce parti, ou une déclaration politique, pour donner une quelconque position par rapport à une question d’actualité, alors qu’il totalise aujourd’hui 17 ans

Né dans un contexte de guerre, un certain 2 août 1998, pour renverser M’Zée Laurent-Désiré Kabila, qui venait fraichement de chasser, une année auparavant, le dictateur Mobutu, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) est aujourd’hui l’ombre de lui-même.

C’est le plus grand absent des partis politiques dans les évènements historiques quant à la lutte pour la démocratie et l’état de droit, alors qu’il se réclame de l’Opposition.

Le RCD n’est présent ni dans les manifestations organisées par la Majorité présidentielle pour soutenir Joseph Kabila, ni dans les meetings ou autres rencontres de l’Opposition politique pour dénoncer le non respect des droits de l’homme, les tentatives de modifier les textes sensibles pour le maintien au pouvoir de Kabila au-delà de 2016… On ne se rappelle même plus le tout dernier point de presse tenu par ce parti, ou une déclaration politique, pour donner une quelconque position par rapport à une question d’actualité donnée, alors que les occasions n’ont jamais manqué, surtout depuis les élections de novembre 2011.

Des opposants sont injustement arrêtés et jetés en prison, des contrats léonins signés par les autorités congolaises, des fosses communes découvertes ça et là, des organisations internationales tirent la sonnette d’alarme pour condamner les dérapages qui ont entouré l’opération » Likofi « … alors que le RCD ne dénonce rien, ni ne commente publiquement.

Une apparition et puis s’en va

Une apparition en 2013, c’était lors des concertations nationales du 7 septembre au 5 octobre, forum boudé par la plupart des partis et personnalités de l’Opposition. Le RCD était présent à ces assises. En cette année 2015, son président national, Me Azarias Ruberwa, a été consulté par le président de la République, Joseph Kabila, dans la perspective d’un probable dialogue. Une démarche soutenue par le RCD, à en croire son leader.

En dehors de ces deux rendez-vous, on n’a jamais senti cette formation politique se manifester publiquement. Même lors des évènements des 19, 20 et 21 janvier dernier contre la révision de la loi électorale, Ruberwa et ses amis ont gardé silence. Heureusement que le sénateur Moïse Nyarugabo s’est démarqué lors du débat sur la loi électorale suicidaire à la chambre haute, se rangeant ainsi du côté de la population.

Et cette dernière a apprécié ses interventions. On se rappelle également des apparitions sporadiques de Me Hubert Efole, qui s’invite dans les médias pour prendre part aux débats politiques. Mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour pallier à cette insuffisance.

Plusieurs Congolais considèrent le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) comme un parti proche du Rwanda, alors que ce pays est à la base de la déstabilisation de la république démocratique du Congo, surtout dans sa partie-Est où le sang a beaucoup coulé. Ils doutent, de ce fait, de son appartenance à l’Opposition, car absent dans toutes les réunions de cette classe politique, et affiche un mutisme complice lors de certains évènements.

D’aucuns estiment que beaucoup de cadres de cette formation politique sont des conseillers obscurs de plusieurs dirigeants de ce pays, raison pour laquelle ils préfèrent garder le silence face à certaines situations.

Chauve-souris!

Ce sont des lacunes qu’il faudrait impérativement combler si l’ont tient encore à l’existence de ce parti. Pour preuves, Azarias Ruberwa n’a presque pas de représentants à l’Assemblée nationale ni aux différentes Assemblées provinciales, incapables de se faire élire même au Nord-Kivu, où le parti est basé. Pourtant, il a une chaîne de télévision et une radio, deux grands instruments de communication que d’autres n’ont pas.

A 16 mois de la tenue des élections législatives nationales et présidentielle en République démocratique du Congo, les Congolais ne savent même plus où se trouve Me Azarias Ruberwa.

A l’Eglise en train de prêcher ou dans son bureau de travail ? Est-il à Kinshasa ou à l’extérieur du pays ? Difficile de répondre. Que pense-t-il de la situation actuelle du pays ? Pas de porte-parole pour donner le point de vue du parti. Est-ce que le parti a encore une base à Kinshasa ou ailleurs ? Pas certain, au regard de la cassure qu’il y a entre les cadres et le peuple.

Par Lefils Matady


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