* Porte-parole du parti cher à Tshisekedi, Joseph Kapika répond à Franck Diongo.
Depuis la semaine dernière, des informations font état d’une réunion de pré-dialogue dans un lieu non précisé entre les délégués de Joseph Kabila, chef de l’Etat et ceux de l’Udps d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Lundi dernier, c’est le député de l’Opposition Franck Diongo, élu de Kinshasa et Président du MLP qui y est allé de ses « révélations » sur une radio périphérique.
Franck Diongo tire à boulets rouges et s’en prend vertement au Lider Maximo de l’Udps qui se prépare, par ses émissaires interposés, à un pré-dialogue avec Joseph Kabila par ses représentants, aujourd’hui mercredi en Italie. Diongo considère une telle rencontre comme une trahison et conseille l’Udps à le boycotter puisque servant les intérêts du seul Kabila à la recherche d’un « glissement » à son mandat actuel.
Il ne fait pas ces dénonciations au hasard et dit détenir des informations précieuses sur ce pré-dialogue Kabila-Udps en Italie avec 13 participants pour chacune des deux parties. Diongo va même plus loin en donnant quelques noms de certains délégués côté Joseph Kabila tout comme côté Udps entre autres Me Nkulu Kilombo, Kalev Mutond ou Néhémie Mwehamya et Bruno Mavungu, Bruno Tshibala, Dr Mbuyi, Dr Mutombo etc.
Mais hier, Joseph Kapika, le porte-parole de l’Udps a apporté un cinglant démenti à cette information de Franck Diongo qu’il a qualifiée de mensongère. C’est une invention pure et simple de " son ami Diongo ", tranche Kapika. Car, à ce jour il n’est prévu aucune rencontre de ce genre entre le pouvoir de Joseph Kabila et l’Udps en Italie ou en quelque lieu que ce soit. Faux et archifaux.
L’UDPS EST POUR LE DIALOGUE AVEC UN MEDIATEUR INTERNATIONAL
Cependant l’Udps reste ouverte au dialogue sous les mêmes conditionnalités connues de tous notamment un Médiateur désigné par la Communauté internationale. Pour la 10ème Rue/Limete, si pré-dialogue il y a, ce doit être sous la convocation d’un tel Médiateur comme ce fut le cas avec Ket Masire pour le pré-dialogue de Gaborone au Botswana.
D’où, Joseph Kapika pose à Franck Diongo la question lancinante de lui dire qui a convoqué le soi-disant pré-dialogue d’Italie. On pourra le dire autant de fois, qu’un dialogue, signifie les fils et filles de ce pays qui se retrouvent sous l’arbre à palabre pour se parler et dégager un consensus sur les grandes questions qui divisent la nation à ce jour, n’est en rien une trahison. Ce serait une trahison à l’égard de qui ?
DIALOGUE, SEULE PLANCHE DE SALUT
Le glissement dont on parle tant, n’est-ce pas autour d’une même table devant Joseph Kabila qu’on peut le conjurer ? Que se passera-il si chacun des acteurs politiques évolue dans son coin replié sur sa seule vision ? Que se passerait-il alors à la date du 20 décembre 2016, date de la fin de l’actuelle mandature ? Est-on sûr qu’à cette date fatidique, on serait en fin d’un processus électoral qui se serait déroulé de manière apaisée ? Pas si sûr.
Ce n’est qu’autour d’une même table qu’on peut anticiper le chaos et l’éviter pour le bien du peuple congolais. Ce qui laisse dire que même si un tel pré-dialogue avait lieu, il faudrait le saluer des deux mains et non le condamner les yeux fermés comme le fait Franck Diongo. Car il offrirait aux deux parties une tribune pour éponger les divergences des vues avant la tenue du dialogue proprement dit.
Cela, c’est pour avancer sur la voie de la paix. La paix n’a pas de prix. Dans le cas de la crise politique actuelle en RDC, il n’y a qu’un dialogue inclusif pour la résorber. Seul ce cadre dégagerait un consensus sur tout le processus électoral. A ce jour, le chronogramme de la CENI est en contradiction avec les réalités sur le terrain.
Il n’y a que par le dialogue que la Centrale électorale aura des repères pour le réaménagement d’un calendrier électoral consensuel. Prenons seulement une opération que tout le monde réclame à hue et à dia, MP tout comme Opposition, à savoir l’enrôlement des nouveaux majeurs, même les sages du Sénat en ont fait leur cheval de bataille dans l’exigence qu’ils posent dans la loi sur la répartition des sièges aux locales.
Mais il ne s’agit pas d’une petite opération de routine qui prendrait quelques semaines. Ce qu’il faut savoir, c’est que cette opération pré-électorale remet toutes étapes du processus électoral entre parenthèses. Car il faudra inscrire au bas mot 5 millions de nouveaux électeurs. Ce ne serait pas en un tournemain. Alors question : y a-t-il vraiment une alternative à un dialogue inclusif ? A l’honorable Franck Diongo de répondre.
KANDOLO M.
Le direct