*C’est dans sa résidence huppée du quartier Mont Fleuri à Kinshasa que le romantique chanteur congolais a reçu le journaliste de La Prospérité, pour fixer l’opinion sur tout ce qui se dit autour de «13ème Apôtre», 20ème et dernier album de sa carrière musicale. Koffi Olomidé dit Mopao Mokonzi a, également, parlé de l’avenir de son groupe, Quartier Latin, qui, désormais, va évoluer sous le label «Koffi Central». Une interview exclusive que nous vous prions de découvrir dans les lignes qui suivent.

La Prospérité : Sur l’affiche de l’album «13ème Apôtre», vous avez écrit exceptionnellement votre nom Koffi avec trois lettres «F». Quel message voulez-vous véhiculer en ajoutant le troisième F ?

Koffi Olomidé : Je crois que c’est très simple que ça. Les trois lettres «F» signifient simplement Fally-Ferré-Fabregas. Ce sont les trois jeunes musiciens qui ont beaucoup marqué ma carrière musicale. C’est pour moi une façon d’exprimer ma gratitude à leur talent artistique et surtout mon affection à leur personne.

LP. : En termes de valeurs artistiques, peut-on savoir la différence qu’il y a entre «13ème Apôtre» et vos disques antérieurs ?

K.O : Le disque est constitué de 39 chansons inédites enregistrées avec la participation de grands chanteurs tels que Evoloko Lay Lay, Ferré Gola, Fabregas, Claudia Bakisa... Il y a aussi et surtout Cindy-le cœur. « 13ème Apôtre » n’est pas de mick-mack. Grâce à cet album, aujourd’hui, pour la première fois ou jamais, il y a un congolais qui est le numéro Un sur I-tune dans la catégorie musique du monde. Vous pouvez vous rendre compte juste après 5 jours de vue, cet album place la RDC 11 ème au classement mondial. L’unanimité est totale. Selfie est à peu près plus de 300 mille vues. Donc, cet album vous en avez encore pour six ans.

LP : D’où est venue l’idée de s’autoproclamer Apôtre de Jésus ?

K.O : Ce n’est pas une idée. Je suis vraiment un apôtre de Jésus, même si je suis noir. Il n’y a pas que moi. Mandela, Martin Luther King, Léopold Cedar Senghor, Desmond Toutou, Bob Marley… auraient pu être tous sûrement des apôtres de Jésus. Malheureusement, on ne nous a pas dénombrés parce qu’on est noir. Il y a 20 ans, je devais sortir le «13ème apôtre » pour montrer au monde que tout ce que je suis et ce que j’ai en moi, c’est grâce à Jésus. Puisque je suis un homme très particulier avec de talents innombrables, cette grâce ne peut être donnée qu’à un apôtre.

LP : Chacun des apôtres avait une particularité, selon la Bible. Alors quelle est la vôtre ?

K.O : Je crois que j’ai Jésus en moi. Je suis tellement croyant. Donc, ça ne peut être autre chose que je sois un des apôtres de Jésus. Puis, je ne comprendrais pas qu’il n’y ait jamais eu d’apôtres noirs comme aujourd’hui il n’y a pas toujours de Papes noirs. Ce sont des choses qui ne m’arrangent pas beaucoup. Et moi, qu’on me démontre que je n’en suis pas. D’ailleurs, de toutes les façons, on n’a jamais eu la preuve que les douze là étaient réellement des apôtres. Parce que Jésus n’avait pas accordé une interview à quelqu’un. On ne l’avait jamais entendu parler ou enregistré comme moi je fais avec vous. On n’avait pas fait des photos, mais on a vu les images faites par des humains peut être à dessein.

LP : A vous entendre parler, «13ème Apôtre» est bel et bien le dernier disque de l’artiste. Pourquoi avoir décidé aussi tôt de mettre fin à votre carrière musicale ?

K.O : Je n’ai jamais dit fin de ma carrière musicale. Par contre, c’est mon dernier album de chansons inédites. C’est-à-dire, je peux faire un single. Pourquoi ne pas participer dans un album de quelqu’un d’autre. Je peux aussi composer et arranger tout un album de chansons pour quelqu’un d’autres. Par exemple : Cindy-le-cœur.

LP : «13ème Apôtre» est produit par le label « Koffi- Central » qui est votre propre label. Combien vous a coûtée la réalisation de cet album en termes de finances ?

K.O : Cet album m’a coûté à peu près 250 à 300 mille euros, y compris la fabrication et la promotion.

LP : Pour le Chef de l’Etat, chaque congolais doit contribuer, dans son secteur, pour le développement du pays. Quelle est la part de l’artiste Koffi ?

K.O : Déjà, je suis fière que le 13 octobre dernier, j’ai offert au Chef de l’Etat, à sa demande, un exemplaire de « 13ème Apôtre ». J’ai offert et signé pour le Président de mon pays. Je l’ai remis à Jean-Marie Kassamba, patron de Télé 5O pour mon Chef. Je n’ai pas demandé un franc et Kassamba ne m’a pas donné un franc. Je suis vraiment très fière de ça. Je tiens à ce que ce geste soit précisé ! Concernant, 13ème apôtre, on verra ce qu’ii va nous amener.

LP : Après l’AMC, appelée communément Maisha Park, quelques musiciens congolais se sont mis ensemble pour créer une nouvelle structure baptisée «BOMOKO». Est-ce que Koffi fait-il aussi partie de cette association ?

K.0 : Je ne sais comment on peut définir cette association. Je ne sais pas quel est son statut, son siège social, son objet ? Pis encore, ni les objectifs, ni les principes, ni le fondement, ni les bases, ni les ambitions et ni le règlement d’ordre intérieur. Sincèrement, je n’en sais rien. D’autant plus que personne ne m’a contacté, personne ne m’en a parlé. Et je n’ai pas le temps à consacrer à ça. C’est quelque chose qui m’est étrangère. Vraiment, je n’ai rien à dire à ce sujet.

LP : Certains observateurs avertis soutiennent que la musique congolaise serait en perte de vitesse par rapport à celle des Ouest africains. Partagez vous également ce point de vue ?

K.O : Désormais, «13ème Apôtre » est là. Selfie est là. Hier, on disait tout ce qu’on pouvait dire sur notre musique, mais aujourd’hui je vous dis «13ème Apôtre» est là. Voyons voir comment ça va se passer.

LP : En Europe, les combattants campent sur leur position, interdisant toute production musicale de musiciens congolais. Selon vous, quel remède pour mettre fin à cette situation ?

K.O : Cette histoire de combattants prendra fin le jour où moi je vais donner un concert à Paris ou à Bruxelles. Je sais que cela vous paraît absurde, mais crois moi.

LP : Depuis un certain temps, Koffi s’intéresse de la vie politique de son pays. Etes-vous membre d’un parti politique en RDC ?

K.O : Non ! Je le dis haut et fort. Je ne suis militant ou membre d’aucun parti politique en RDC. Je ne soutiens aucune plate-forme politique, non plus.

LP : Quelle lecture faites-vous des démissions en cascade au sein de la majorité présidentielle et à la CENI ?

K.O : Chacun est libre. Chacun a sa conscience. En démocratie, il faut respecter les différences, et surtout les points de vue de chacun.

LP : N’avez-vous pas des ambitions de diriger un jour le Congo comme Président de la République ?

K.O : Je veux me poser la question et au moment venu vous n’allez pas manquer de savoir ma vision.

L.P : On constate qu’après la mort d’un leader ou patron d’un groupe musical, il y a toujours un conflit d’héritage dans sa famille. Avez-vous déjà pris des dispositions pour que vos enfants ne soient pas victime de cette situation ?

K.O : Je profite de cette occasion pour rappeler encore aux membres de ma famille, à mes frères et sœurs que tous les biens que je possède (maisons, voitures, complexe commercial…) appartiennent à mes enfants. Même si je meurs aujourd’hui, qu’il y est un testament ou pas, les Héritiers d’abord.

LP : Vous êtes désormais producteur avec votre label «Koffi central» mais quel est l’avenir du groupe Quartier Latin ?

Koffi Olomidé : Le prochain album qui vient après sera du groupe Quartier Latin. D’ailleurs, j’invite tous ceux qui sont dans l’esprit Quartier Latin, ceux qui se sentent dans cette grande famille de 28 ans ; ceux qui ont des chansons, même ceux qui sont en dehors du Quartier Latin, à venir participer à cet album de famille. Il y a déjà le chanteur Fabregas qui s’est prononcé pour le projet, parce qu’il a un pied dans Quartier Latin. Je crois que ce sera au minimum un double album ou un triple CD. Popolipo, Do Akongo, …s’ils veulent jouer à la guitare, peuvent venir. Vraiment, toutes les personnes qui ont des belles chansons, sont les bienvenues. Le critère est que la personne qu’on veut chanter doit être en mesure d’offrir une voiture au musicien. Je veux que tous les musiciens soient véhiculés et disposent de belles voitures.

Propos recueillis par Jordache Diala

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