Equivoque, ambiguïté, flou. Rien n’est très clair sur la position d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba malgré son communiqué de mi-septembre dans lequel il réaffirmait qu’il ne pouvait rien concéder à Joseph Kabila qui réduise à néant tous les sacrifices consentis dans sa longue lutte pro-démocratie.
Il y a eu même un deuxième, début octobre, assez éloquent quant à sa volonté d’aller au dialogue mais dans le respect du délai constitutionnel. Tout cela n’a pas suffi ou a été noyé par la propagande du régime et les menées du couple Marthe-Félix toujours aussi actif dans ses contacts avec le régime. Un début d’éclairage a jailli lorsque les deux Bruno –Mavungu et Tshibala- ont fait le déplacement de Bruxelles, la semaine dernière, pour un tête à tête avec le président national de l’UDPS. Qu’est-ce que les deux officiels les plus hauts placés de l’UDPS se sont dits avec leur hôte? Ou qu’est-ce que Tshisekedi leur dit sur l’avenir de son parti et sa perception sur la fin du mandat de Joseph Kabila?
L’énigme sera percée ce vendredi 23 octobre lors d’une conférence de presse que le secrétaire général de l’UDPS et son second animeront à Bruxelles. «Etienne Tshisekedi a renouvelé sa position, oui au dialogue mais non au glissement. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas vider la teneur de la conférence de presse annoncée», a confié à «C-NEWS» un proche parent très au fait de tout ce qui se passe dans la cour tshisekediste à Bruxelles.
De la même source, on a appris que Félix Tshisekedi alors en tournée, au Canada de sensibilisation sur le dialogue version Kabila a tout interrompu pour rejoindre Bruxelles. Vraisemblablement, il a senti le vent tourné. Alors autant tenter le tout pour le tout. A la limite, se montrer aux côtés de Mavungu au moment de l’annonce pour ne pas se mettre à contre courant de l’histoire. Bien malin ce Félix, auteur d’un hold up manqué concocté de connivence avec le régime. S’il n’est pas Britus, il a voulu, en tout cas, couvrir d’opprobre son père en profitant de la disponibilité de ce dernier en faveur d’un dialogue pour négocier carrément une transition où il se voyait si pas Premier ministre, au moins Vice-Premier ministre.
Avec la bénédiction de sa mère bien sûr. Sa mère dont les accointances avec le régime avaient été dénoncées en son temps quand elle s’était rendue, en catimini, chez Eugénie Tshika, la propre sœur de Tshisekedi élue de Kabeya-Kamwanga- pour un entretien avec Théodore Mugalu sous les froufrous de billets de banque. Marthe aura beaucoup contribué à isoler son mari d’historique opposant depuis que celui-ci a été évacué à Bruxelles pour des raisons de santé.
Valentin Mubake Numbi en a fait l’amère expérience. A Bruxelles pour une audience sollicitée avec Tshisekedi, il y a plusieurs mois, c’est sur Marthe Kasalu Jibikila qu’il est tombé au téléphone pour se voir orienter vers un conseiller. Il s’entendra dire du conseiller qu’il avait à lui présenter d’abord son pardon, quitte à le rapporter à Tshisekedi pour avoir contesté des décisions de nomination des cadres de l’UDPS signées de la main du président national. Une façon bien polie d’éconduire un homme partie prenante du cercle des intimes à la 10ème rue Limete.
Il faudra se demander si Tshisekedi était même au courant de la présence de son collaborateur dans la capitale belge. D’autres encore ont buté au même barrage jusqu’à ce que Louis Michel et Raphaël Soriano Katebe Katoto, le frère aîné de Moise Katumbi Chapwe pénètrent dans la cour pour remettre Tshisekedi en phase avec le monde extérieur.
Ce jour là, Tshisekedi apprend combien il est désormais dans les milieux des «combattants», ceux-là même qui l’ont adulé pour lui réserver des accueils délirants dans toutes les capitales occidentales en 2011. Il s’en était pas encore qu’un autre visiteur de marque, envoyé des Etats-Unis pour ne pas dire de Barack Obama, est venu lui exhiber l’image de la manifestation de Bruxelles qui le montrer dans un cercueil aux côtés de Joseph Kabila.
Il n’en fallait pas plus pour que le vieux comprenne c’était l’œuvre de toute sa vie qui était en jeu.