Visage fermé, visiblement très en colère, Franck Diongo s’est présenté hier, mardi 6 octobre 2015, devant la presse avec un sentiment de regret et de désolation. En cause, la déclaration dite de Kingakati qu’il qualifie de ‘‘mensonge d’Etat qui cache les non-dits’’. Partant, il appelle l’opinion congolaise à rejeter cette déclaration car, soutient-il, c’est de la pure distraction. Pour lui, le Président de la République était sous pression.

Déclaration de Kingakati, dialogue, processus électoral, respect de la constitution, et calendrier électoral, tels sont les points abordés par le Président du Front Anti Dialogue lors de son face-à-face avec les professionnels des médias tenu le mardi 6 octobre 2015.

De la déclaration de Kingakati, Franck Diongo demande à l’opinion congolaise de la rejeter, considérant qu’elle n’est pas rassurante. ‘’Le Président de la République a gardé un silence complice et coupable. La déclaration de Kingakati ne rassure rien. Elle est à la fois superficielle, et il y a des termes aux contours flous, ça porte beaucoup d’ambiguïté’’, a-t-il déclaré.

Dans ses propos, il s’interroge sur les propos du Chef de l’Etat qui dit que «nous travaillons pour la paix, mais il faut préparer la guerre». Le Président Kabila, déclare Franck Diongo, doit expliquer au peuple congolais contre qui prépare-t-il la guerre?

S’agissant du respect de la Constitution, cet opposant radical souligne que la demande nationale, l’urgence nationale, le sentiment national, c’est que tout le monde aille à la présidentielle 2016. Cela doit être une priorité. Mais, nous, dit-il, au niveau du Front Anti-dialogue et du MLP, nous réitérons notre position de vouloir obtenir les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, le même jour en 2016, après avoir procédé à un renouvellement du fichier électoral.

Adulé par une frange importante de la population à cause de sa franchise, l’Honorable Diongo affirme avoir levé l’option de faire la politique de transparence et de vérité. A l’en croire, la transparence et la vérité s’inscrivent dans la modernisation des mœurs politiques au Congo. La vérité de conscience, la vérité dans la transparence, c’est cela le devoir qui commande sa lutte et qui le pousse à dire la vérité au peuple.

Pour ce qui est de la CENI, l’élu de la Lukunga s’est exprimé en ces termes : ‘’vous avez tous remarqué que dans la position du FAD et du MLP, nous avons toujours dit qu’il est hors de question que nous puissions négocier avec la CENI parce qu’elle est l’appendice de la majorité. Aujourd’hui, à 19 jours des élections des députés provinciaux, la CENI ne nous dit pas si les élections sont reportées. Elle nous dit seulement le report de la campagne électorale. Dans sa déclaration de Kingakati, la majorité est restée évasive et silencieuse quant à ce sujet crucial. Que devient le processus électoral en RDC ? Pendant qu’il n’y a aucun calendrier clair, pendant que les candidatures sont déposées avec des cautions, comment la CENI ne peut même pas nous donner la vraie information ?’’.

Pour lui, la vérité est qu’il n’y aura aucune élection d’ici décembre 2015. Les doutes de Franck Diongo sont motivés par plusieurs raisons. Il a rappelé, par ailleurs, que la majorité a multiplié des initiatives pour arriver à changer la constitution, mais, argument-il, le peuple s’est pris en charge. ‘’Quand les hauts cadres mijotent des plans pour réviser la constitution, faire des déclarations propagandistes, militer pour un troisième mandat, pourquoi le Président Kabila est-il resté silencieux ? Qui ne dit mot consent. Nous disons que c’est un silence coupable et complice’’, a-t-il expliqué à la presse. Mais, poursuit-il, la CENI n’a rien fait et n’est capable de rien. Dans l’entretemps, le Gouvernement a bloqué le calendrier de l’élection des Gouverneur. ‘’Pire encore, pendant que les assemblées provinciales ont déjà obtenu le quitus de la Cour Constitutionnelle, bien que leur règlement intérieur soit validé par la haute Cour, le Gouvernement les a interdits de se réunir. Bref, nous sommes dans une démocratie octroyée, une démocratie orientée, et à résidence surveillée. Le devoir de vérité et de transparence, la conscience nationale nous commande de vous entretenir parce que nous sommes en face de deux feux, où vous choisissez de défendre la nation en optant sur la politique de la vérité et de transparence, ou vous optez pour les positionnements personnels pour répondre à votre propre situation. Nous devons ouvrir nos cœurs pour combattre en faveur de notre pays, car le temps est mauvais’’, a-t-il insisté. Il a rappelé qu’il est un combattant de la liberté et de la démocratie et donc, en cette qualité, il ne va nullement trahir le peuple congolais. ‘’Nous ne voulons pas du dialogue, pas de glissement, et moins encore du troisième mandat. Ce que nous voulons c’est l’alternance en 2016, et surtout l’organisation de toutes les élections dans les délais constitutionnels. Nous sommes un Etat de droit et nous devons respecter les textes’’, a-t-il conclu.

Kevin Inana





LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top