*Le Dialogue national, tel qu’initié par le Chef de l’Etat, depuis quelques jours, ne passera pas au sein du Mouvement pour le Renouveau (MR). Ce parti politique de l’Opposition congolaise privilégie, plutôt, un dialogue constructif, qui n’est possible que si et seulement si l’inclusivité est respectée. Pour cela, Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua pense qu’il y a trois préalables fondamentaux qui nécessitent des réponses en amont.

 La question du respect du délai constitutionnel, le choix du Facilitateur international ainsi que le problème de l’ordre du jour devaient, en principe, constituer des pré-requis sans lesquels, la réussite de ce dialogue ne saurait être qu’un pur leurre. C’est ce qui ressort de la communication de Clément Kanku, Président National du MR, s’exprimant devant sa base, ce samedi 5 décembre, à Kinshasa, a lancé un appel pathétique à l’Unisson de toute l’Opposition, pour préparer, l’alternance démocratique en 2016.
Pour cet élu de la circonscription de Dibaya, qui a longtemps œuvré pour le front commun de l’Opposition, il ne faut pas se décourager. Car, quand on parle d’une œuvre humaine, très souvent, personne ne peut s’imaginer d’avance, la réaction qui s’en suivra. C’est ainsi qu’il lance un appel pathétique à ses paires, estimant qu’au cas contraire, l’Opposition se dirige tout droit vers un mur. La crainte, ici, est de se retrouver dans l’impasse. « L’Opposition en ordre dispersée au dialogue va faire, certainement, le lit de la MP, afin qu’elle mette en place son projet consistant à organiser ou favoriser le glissement du Chef de l’Etat actuel», a-t-il déclaré. D’autant plus que s’il n’y a pas d’actions à l’unisson dans l’Opposition, aller au dialogue, serait ni plus, ni moins, qu’une vraie aventure sans lendemain.
Pour cette raison, Kanku, lui, continue à prôner l’harmonie et la cohésion de l’opposition en vue d’atteindre cette alternance que le peuple souhaite en 2016. Selon lui, l’unité n’est pas une option facultative, mais une nécessité sur laquelle il faut absolument travailler.
Menace du PGR
Par rapport au Procureur Général de la République (PGR) qui a tempêté, la semaine dernière, au sujet de l’article 64, Clément Kanku estime que le régime en place ne règne pas par la force. Mais toujours est-il que lorsqu’on veut imposer des options qui sortent de l’ordre constitutionnel, telles que la nomination des Commissaires Spéciaux et qu’un nouveau régime veut être imposé, cela constitue une méthode qui s’éloigne, astucieusement, de la Constitution.
A l’en croire, chaque congolais a le droit de s’exprimer. Cependant, s’il faut se projeter dans l’avenir, les leaders de l’Opposition seront obligés de s’engager dans la campagne d’éveil des consciences. Sans se livrer aux actes de vandalisme, ni d’incivisme, les congolais, eux, ont droit de manifester, conformément à la Constitution et aux lois du pays.
Ainsi, lance-t-il un appel patriotique à tous ceux qui veulent que la Constitution soit respectée, de se lever, dès maintenant, pour dire non à toute intimidation, toute velléité de restriction des libertés individuelles et collectives. Après tout, la réponse ne se trouve que dans la Constitution qu’il est scrupuleusement nécessaire de respecter. « Nous demandons au peuple, dans le respect de la Constitution et de toutes les lois, de se prendre en charge si le pouvoir actuel s’obstine à faire triompher son plan de glissement», a-t-il indiqué.
Dialogue constructif
Le MR n’est pas contre le dialogue, mais privilégie des pourparlers inclusifs et constructifs. Aujourd’hui, explique Clément Kanku, l’affaire prend une autre tournure, puisque nombreux sont ceux qui estiment qu’il s’agit-là, d’une occasion offerte à la MP, d’organiser le glissement du mandat du Chef de l’Etat. Pourtant, lors des consultations nationales, en juin dernier, il avait demandé à Joseph Kabila, d’annoncer clairement ses intentions sur la question du troisième mandat pour son avenir politique. Il en est de même de son appel à la MP pour qu’elle prenne ses dispositions, afin d’éviter que la question de prolongation du mandat de Joseph Kabila ne figure pas dans l’ordre du jour de cette grand-messe.
«Nous sommes pour un dialogue constructif et inclusif. Nous pensons qu’un dialogue qui est créé comme une nébuleuse où les gens ne savent pas où ils vont, ne portera pas de fruit. Nous sommes pour un dialogue franc, sincère, et un dialogue qui va apporter des solutions, plutôt, que celui qui va compliquer les choses », a-t-il martelé. En prenant en compte les aspirations des uns et des autres, la question de la convocation du dialogue divise. L’UDPS pense, par exemple, que le Dialogue devait être convoqué par un médiateur international et non, par le Président Kabila, comme s’il était question d’un Congrès de la Majorité. En tout cas, il faut que cette question de la facilitation internationale soit clairement réglée, avant toute chose. Pour ce faire, il faut d’abord se mettre d’accord sur les fondamentaux, c'est-à-dire, la médiation internationale, l’ordre du jour, l’affaire du respect du délai constitutionnel. A cela s’ajoute, la question du calendrier consensuel, l’enrôlement de nouveaux majeurs, le financement, la sécurisation, la libération de certains opposants, même si le Chef de l’Etat en a fait un clin d’œil, ainsi que l’organisation de la CENI. « Non à un dialogue considéré comme piège », a-t-il conclu.
La Pros.

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 005/MR/2015
Le Mouvement Pour le Renouveau prend acte de l’Ordonnance signée par le Chef de l’Etat en date du 28 novembre 2015, convoquant la tenue du Dialogue Politique National.
Nous avons noté, lors de son discours adressé à la nation, qu’il a annoncé des mesures de grâce individuelles en faveur de certains prisonniers pour décrisper l’atmosphère, tel que nous l’avons suggéré, lors des consultations politiques, au Palais de la nation, à travers notre cahier des charges qui comprenait les points, ci-dessous :
- Le calendrier global consensuel ;
- L’enrôlement de nouveaux majeurs ;
- Le gel de la mise en place de nouvelles provinces ;
- L’accès aux médias publics ;
- L’ouverture des médias fermés ;
- La décrispation de l’espace politique par la libération de quelques personnalités de l’Opposition politique ;
Bien que le Mouvement Pour le Renouveau soit convaincu de la vertu du Dialogue à résoudre la crise actuelle, nous regrettons que l’annonce de sa tenue soit une cause de grande division dans notre société.
En effet, il se dessine deux tendances. D’un côté, ceux qui estiment que le dialogue est indispensable pour sortir de l’impasse dans laquelle on se retrouve aujourd’hui. Et, de l’autre, ceux qui s’opposent à ce dialogue, en prétextant que c’est une occasion pour permettre le glissement du mandat du Chef de l’Etat.
Tout cela est la conséquence d’un mutisme entretenu par le Chef de l’Etat sur son avenir politique après le délai constitutionnel. Le Mouvement pour le renouveau regrette que le Chef l’Etat ait, une fois de plus, manqué l’occasion de fixer l’opinion là-dessus pour lever toute équivoque, lors de son dernier discours, tel que nous avons suggéré.
Toutefois, le Mouvement pour le Renouveau s’oppose à toute velléité de changement de la Constitution et, particulièrement, le système électoral, tel que noté dans le discours du chef de l’Etat.
Par ailleurs, le Mouvement pour le Renouveau, s’insurge contre toute intimidation à l’ endroit des citoyens congolais sur le recours de l’article 64 de la Constitution.
C’est pourquoi, nous lançons un appel patriotique à toutes les forces du changement, partis politiques, société civile, épris de la défense des libertés individuelles, de se joindre à nous pour des actions citoyennes à venir.
 Le Mouvement Pour le Renouveau exhorte toutes les parties à tenir compte des préoccupations pertinentes des uns et des autres sur la modalité de la convocation du Dialogue Politique National et sur le rôle que doit jouer le Facilitateur International ;
 en outre, le Mouvement Pour le Renouveau s’insurge contre toute intimidation à l’endroit des citoyens congolais sur le recours à l’article 64 de la Constitution dans les conditions prescrites par la Constitution ;
 d’autre part, le Mouvement pour le Renouveau salue la position de la CENCO reprise dans le communiqué du 24 novembre 2015 dernier.
Enfin, Le Mouvement Pour le Renouveau continue à croire que ce dialogue ne pourra être constructif que s’il est réellement inclusif et, le rôle du médiateur international clairement défini. Nous en profitons pour lancer un appel à l’unité de l’opposition afin de faire face aux enjeux du moment.
Fait à Kinshasa, le 05/12/2015
Président National
Honorable Clément Kanku

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top