Quel match, haut en rebondissements, pour, à la sortie, envoyer la RD Congo en demi-finale après les prolongations. Il fallait un vainqueur. Pourtant les deux équipes avaient fait jeu égal, les Congolais dominant la première période, les Rwandais imposant leur jeu ensuite. Après tout il était mieux que le vainqueur soit désigné sur un but que sur les tirs au but.

Le stade Amahoro affichait complet ce samedi en début d’après-midi à Kigali. Mais la foule était partagée entre les supporters des Amavubi (guêpe en kinyarwanda) et des Congolais, très nombreux, résidents ou frontaliers. Une ambiance bon enfant. Un public qui, depuis le début du tournoi, encourage son équipe sans jamais siffler l’adversaire. Le public tel qu’on le souhaiterait partout.

Le soleil s’était mis de la partie, sans être accablant et tout le monde était parti pour quatre-vingt-dix minutes d’espérances. Les Léopards prirent d’entrée le match en main, maîtres de l’entre jeu, vifs, précis dans leurs passes. Au bout de dix minutes, le milieu de terrain Doxa Gikanji, au terme d’une attaque qui ne paraissait pas décisive, recevait une passe en retrait à vingt-cinq mètres de la ligne de but rwandaise. Sans hésitation il arma un tir un peu flottant qui laissa de marbre le gardien Eric Ndayishimiye. 1-0 en faveur des hommes de Florent Ibenge.

Dix minutes plus tard, confirmant leur pression constante, les Congolais manquent de peu leur second but sur une reprise du plat du pied de Jonathan Bolingi, servi sur un plateau par un défenseur rwandais. Sa balle frappe la base du montant droit de la cage Amavubi. Le scénario ne change pas, la RD Congo impose son homogénéité, son équilibre. A l’inverse les locaux paraissent atteints d’apathie. Faute à la pression sans doute. A la 36e minute, un événement va modifier du tout au tout la physionomie de la rencontre. Innocent Habyarimana en position favorable tente sa chance, la plus belle, la seule depuis le début du quart de finale. Le ballon est détourné en corner.

A compter de ce moment l’action, pourtant improductive, a opéré comme une piqûre, non pas de rappel, mais d’appel. C’est comme si chacun des joueurs rwandais avait entendu le message « Debout les gars réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup ».

Les dominateurs devinrent dominés et vice-versa. Un revirement spectaculaire. Les Congolais se mirent à déjouer, les Rwandais à jouer. Mais, à la pause, les Léopards étaient toujours devant au tableau d’affichage.

Peu avant l’heure de jeu, les coéquipiers de Jacques Tuyisenge trouvèrent la juste récompense de leurs efforts grâce à un mouvement parti du rond central. Amran Nshimiyimana donne devant lui à Jean-Claude Iranzi qui prolonge pour l’avant-centre Ernest Sugira qui égalise. Tempo parfait pour une égalisation parfaitement méritée. Le jeu se durcit, les actions deviennent plus confuses et les gardiens sont sollicités chacun leur tour, plus souvent Ley Matampi. A la fin du temps réglementaire, impossible de séparer les deux équipes. Tout indique que l’on ira aux tirs au but. Et bien non, car à sept minutes de la fin de la deuxième prolongation, profitant d’un bon centre de Zacharie Mombo, le défenseur central Padou Bompunga place une tête victorieuse. Au passage on se demande s’il était bien, à ce moment-là, à sa place au cœur de la surface rwandaise !

Clameur dans le stade. Les supporters congolais se rappelaient au bon souvenir de leurs amis. Les Rwandais en étaient réduits aux regrets. Ils auraient sans doute tout autant mérité d’entrer dans le carré d’as.

Un carré d’as que les Léopards vont retrouver comme en 2009. En 2011 et en 20144, ils s’étaient arrêtés en quart de finale.
Ils rencontreront le vainqueur de Zambie – Guinée mercredi 3 février toujours dans la capitale au stade Amahoro.



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