*La Province du Nord-Kivu est une fois de plus endeuillée, suite aux massacres perpétrés dans le village de Miriki le jeudi, 8 janvier 2016. Ainsi, le Député national Lusenge Bonane Jérôme, élu de Lubero, s’est dit très affecté et demande instamment au Chef de l’Etat, au Président de l’Assemblée nationale, au Ministre de la Défense, de prendre en urgence des mesures conséquentes pour faire cesser cette pratique de terreur qui angoisse la population de ce coin de la République. Cet appel est lancé aussi à tous les élus du Nord Kivu à s’unir pour peser de tous leurs poids.
A Kinshasa, où il se trouve présentement, l’Honorable Lusenge Bonane Jérôme est très affligé et inquiet de voir des actes de terreur être perpétrés dans le village Miriki, dans la province du Nord Kivu.
Comme annoncé dans la presse le vendredi matin, la population de ce coin s’est réveillée en pleurs, parce qu’une dizaine de personnes, hommes, femmes et enfants ont été égorgés par des FDLR dans leurs maisons d’habitation.
Au cours d’une interview qu’il a réalisée le samedi, 9 janvier 2016, au Palais du peuple, l’élu de Lubero demande au Chef de l’Etat de s’impliquer personnellement pour sécuriser ces villages qui donnent l’impression d’être abandonnés.
Dans un langage direct, l’honorable Lusenge fustige le fait que dans la Province du Nord Kivu, certaines agglomérations semblent être oubliées.
L’absence de l’autorité de l’Etat pour appliquer les mesures de sécurité fait que cette situation profite aux inciviques qui, à tout moment, peuvent faire n’importe quoi sans en être inquiétés. Dans leur mode opératoire, a-t-il rappelé, les FDLR cherchent à inculquer la peur dans la population pour que cette dernière puisse abandonner ses habitations pour qu’ils (les Fdlr) y habitent.
Il a adressé le même message au Président de l’Assemblé nationale, Aubin Minaku, à qui il demande de peser de tout son poids de Premier élu de toute la République, pour rassembler les élus de cette province qui, jusque là, n’ont pas encore parlé le même langage, pour sécuriser leur coin. L’occasion faisant le larron, le Député Lusenge félicite le côté humanitaire du Président Minaku qui, autrefois, avait pensé à cette population avec une assistance financière conséquente. «On ne sent pas l’implication de tous les Députés du caucus du Nord Kivu, pourtant l’affaire nous concerne tous comme faisant partir de la Région», a-t-il expliqué, en soutenant que certains pensent que du faite d’être rwandophone, parler du sujet des FDLR, ils se sentent lésés ou impliqués directement. D’où, ils ne sont pas très chauds pour dénoncer ce qui se passe, a-t-il indiqué. Par ailleurs, l’Honorable Lusenge condamne avec la dernière énergie cette pratique d’égorger les gens, car jamais dans la culture de ce peuple, il n’y a eu cette pratique. ‘‘C’est une pratique très fréquente dans le pays voisin, c’est vraiment très nouveau chez-nous’’, a-t-il soutenu.
Parlant de l’intervention de la Monusco, il a fait savoir que la brigade des Nations Unies existe, mais il ne lui est pas permis de s’impliquer dans les conflits de FDLR.
Quant aux autorités locales, il ne comprend pas comment le Gouverneur ne parle que de Goma et d’autres agglomérations proches, pourtant, il y a d’autres villages qui sont abandonnés à leur triste sort.
«Pour ceux qui disent qu’il s’agit d’un conflit communautaire, je ne suis pas d’accord, d’où l’importance de l’autorité de l’Etat pour enquêter et voir d’où vient ces déviations barbares», a-t-il soutenu.
Et de dire que «ma prière est de voir tous les députes de la province se mettre ensemble. Mettons fin aux accusations et contre- accusations pour lutter contre ce mal qui attriste nos électeurs ».
L’Etat congolais doit cesser d’entretenir une zone d’ombre sur ce dossier, a-t-il renchéri.
Signalons que l’inhumation de toutes ces personnes égorgées le jeudi, 7 janvier 2016, est intervenue le vendredi, 8 janvier, sous le regard impuissant de la population. Quant à la situation sur le lieu, la population vit encore dans une psychose terrible.
Philomène Mwaluke