*C’est aujourd’hui, en principe, que le Conseil de Sécurité de l’Onu pourrait requalifier le mandat de la Monusco et, en même temps, réserver une suite au rapport de Ban Ki-moon dont les recommandations lui avaient été soumises, depuis décembre 2015. L’affaire aurait dû être simple s’il n’y avait pas de contradiction entre Kinshasa et l’Onu sur la manière de gérer les affaires notamment, sur les questions de sécurité, des élections et des droits de l’homme. A ce que l’on sache, à la demande de Kinshasa, maintes fois exprimée du haut de la tribune du Conseil de sécurité et, tout dernièrement encore, M. Raymond Tshibanda, le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, est revenu sur la nécessité d’une réduction sensible des effectifs de la Monusco en vue de tenir compte de la montée en puissance des Fardc sur le théâtre des opérations, l’Onu pourrait, semble-t-il, décider autrement. Plusieurs sources croisées affirment, en effet, qu’il pourrait s’agir, plutôt, d’une résolution coupe-gorge, ramant presqu’à contre-courant des préoccupations légitimes des autorités congolaises. Ainsi, avance-t-on, que le mandat de la Monusco serait sur le point d’être renforcé sur deux volets : la protection des civils et la création des conditions favorables à la tenue des élections apaisées. Allusion faite, ici, à une sorte d’extension de la mission initiale de la Monusco vers des dimensions qui frôleraient l’idée de la mise sous haute surveillance de tous les actes allant dans le sens susceptibles de résulter de la restriction des libertés individuelles et de la répression des manifestations pacifiques. Chose que Kinshasa n’avalera pas, quelle que soit la gentillesse des mots qui seront utilisés dans cette imminente résolution de l’Onu sur la situation globale qui prévaut actuellement en RDC. D’où, les analystes, tapis dans l’ombre, subodorent l’escalade d’un langage des sourds à l’effet d’empoisonner le climat des relations entre l’Onu et la RDC.

Tout se joue aujourd’hui au Conseil de sécurité, à New York. Les avis de toutes les parties ayant été compulsés sous forme d’un dossier complet, il va de soi que cette instance de décision de l’Onu puisse, enfin, lever les ultimes options qui, décidément, influeront, dans un sens tout comme dans un autre, sur la marche des affaires en RD. Congo. L’une des matières essentielles sur lesquelles, les yeux des acteurs politiques sont tournés, c’est, justement, l’approche de l’Onu sur cette épineuse question des élections apaisées en RD. Congo. Là-dessus, si les uns disent que c’est une question de souveraineté que les congolais, seuls, doivent traiter en fonction de leurs moyens, peu importe, évidemment, les difficultés techniques en vertu desquelles, la CENI serait tentée de se pourvoir à la défense devant la Cour Constitutionnelle, les autres estiment, par contre, que tout respectant sa souveraineté, la RDC ne doit pas être plongée dans une impasse politique aussi superflue que risquée.

Déjà, Ban Ki-moon est le premier des ceux qui, avant même que le Conseil de sécurité ne se soit prononcé, s’est montré, particulièrement, très préoccupé.

En décembre 2015, dans un rapport officiellement transmis au Conseil de sécurité, il avançait quelques détails sur son entendement des choses. Au fait, lisant et recoupant les prises de position des uns et des autres sur l’agora politique du pays, le Secrétaire Général de l’Onu, résumait, dans ce même rapport, une somme de préoccupations à prendre au sérieux, s’il faut, en tout cas, remettre le processus électoral sur les rails. Il y préconisait aussi, la tenue des discussions franches ou, à tout le moins, l’organisation d’un forum national inclusif en vue de dégager un consensus nécessaire à la tenue des élections apaisées dans les délais constitutionnels. Mais, ce rapport ne prenait nullement en compte, les derniers arguments de Nangaa sur l’extension de délai, ni sur la saisine, éventuelle, de la Cour Constitutionnelle.

A tout prendre, les positions de Kinshasa étaient clairement exprimées devant le Conseil de sécurité. Tshibanda Raymond, lors de son récent plaidoyer à New York, a démontré, noir sur blanc, les avancées engrangées par les Fardc sur le théâtre des opérations contre les groupes armés. Il a abordé, en outre, toutes les questions liées notamment, aux élections, aux réformes engagées dans le respect des accords de paix conclus à Addis-Abeba et des résolutions antérieures de l’Onu, comme pour dire que la RD. Congo est, désormais, prête à se prendre en mains, pour se gérer, elle-même. Le plaidoyer a tout l’air d’un combat des fauves. En vérité, la résolution attendue aujourd’hui du Conseil de sécurité tranchera et dévoilera, tout de même, les arrière-plans de tout ce qui trame sur l’avenir de la RD. Congo.

LPM


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