Réunion interinstitutionnelle : "Joseph Kabila" brandit la carte de... l’austérité
"Joseph Kabila" a présidé, mercredi 16 mars, la réunion interinstitutionnelle qui regroupe les animateurs des principales institutions du pays. Selon une dépêche de l’ACP, la "situation économique du moment" et "les actions entreprises par la CENI pour le bon déroulement des élections" étaient au centre des discussions.
Les participants à cette rencontre ont écouté l’exposé fait par le vice-président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), Norbert Basengezi Kantitima, sur les actions entreprises par la CENI afin que "les élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles".
Dans le compte-rendu lu par le ministre de l’Intérieur Evariste Boshab, on apprend que le Premier ministre Augustin MatataPonyo a rappelé aux participants que la situation économique du pays "n’est pas épargnée" par "l’onde de choc de l’économie mondiale". C’est ainsi que les animateurs des institutions ont été instruits de la nécessité de "réduire le train de vie" de leurs institutions. Question : "Joseph Kabila" va-t-il renoncer aux fameuses "dépenses de souveraineté" qui saignent à blanc le trésor public?
Selon un opposant, qui a requis l’anonymat, joint au téléphone mercredi soir, "cette réunion étale une fois de plus la mauvaise foi qui caractérise le président Joseph Kabila et les membres de sa mouvance. L’objectif est clair : retarder la tenue de l’élection présidentielle et les législatives prévues 90 jours avant la date d’expiration (19 décembre 2016) du second et dernier mandat du chef d’Etat en exercice".
L’opinion congolaise n’est pas dupe. Elle a encore frais en mémoire le "calendrier électoral global" publié le 12 février 2015 par la CENI. Celle-ci avait assorti ce chronogramme de "23 contraintes" dont 16 incombaient à la responsabilité du gouvernement, autrement dit au duo "Kabila"-Matata. Un duo qui n’avait pas mis les moyens nécessaires à la disposition de cette Commission.
L’opinion congolaise a également frais en mémoire le rapport 2014 de la Cour des comptes. Un rapport qui fait état de 190 projets, non prévus dans le budget de cet exercice, financés pour un montant estimé à un milliard USD.
Que dire de la prodigalité dont a fait preuve "Joseph Kabila" dès le mois de février de l’année en cours alors qu’il prétendait quelques jours auparavant, soit le 26 janvier, de mettre en route "28 mesures urgentes pour la stabilisation et la relance économique du Congo-Kinshasa suite à la chute des cours des matières premières".
Le 8 février, le même "Joseph Kabila" est allé visiter "le premier lot de véhicules flambant neufs destinés aux chefs des forces, aux généraux en fonctions et retraités ainsi qu’aux aumôniers militaires des églises catholique, protestante et kimbanguiste. Les joueurs de l’équipe nationale ont reçu le même cadeau. Le moins qu’on puisse est que l’argent toujours disponible chaque fois que les intérêts du raïs sont en jeu.
Un confrère kinois de conclure : "La carte de l’austérité brandit par Joseph Kabila ne trompe personne. Il ne s’agit que d’une entourloupette de plus. Le président et son gouvernement savaient parfaitement que les Congolais iront aux urnes en 2016. Ils ont failli et doivent être sanctionnés. Le dialogue politique initié par le raïs prend le relief d’une prime à la mauvaise foi...".
B.A.W
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