La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo (RDC), a procédé hier mercredi le 13 avril, au lancement de l’Opération du Fichier électoral. Ce, au travers d’un atelier de formation de cinq jours, ouvert à Kinshasa à l’intention de tous les secrétaires de la Ceni venus de toutes les 26 provinces du pays. Préalable indispensable à l’organisation proprement dite de prochaines élections, la révision du Fichier électoral en RDC permet ainsi à environ 8,5millions de nouveaux majeurs de prendre part à tous les scrutins constitutionnellement prévus avant la fin de cette année 2016.
En attendant que des aménagements nécessaires soient opérés pour disposer d’un registre d’Etat civil convenable, conformément à la loi, l’organisation de cet atelier modulaire bridge sur l’inscription des électeurs et l’utilisation de Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), constitue une étape importante franchie en rapport avec le processus électoral en cours en RD Congo. Plus qu’une simple formation, cet atelier constitue un signal fort que la Ceni lance à tous ceux qui sont restés sceptiques quant à l’organisation effective des élections en RD Congo.
Faut-il rappeler ici que l’organisation effective des élections en RD Congo est conditionnée par des préalables, en l’occurrence l’actualisation du Fichier électoral. Celui des élections de 2011 étant qualifié d’obsolète et de corrompu. L’avantage, c’est que cette opération de révision du Fichier électoral permettra à la Ceni de mettre un terme aux 450.000 cas de doublons constatés sur l’ancien Fichier électoral et aussi, d’empêcher de nombreux expatriés vivant en RD Congo et détenteurs d’une carte d’électeur, de prendre part aux différents scrutins. C’est également l’occasion de supprimer, sur ce Fichier très controversé, tous les Congolais ayant trouvé la mort pendant la période intermédiaire. C’est-à-dire entre 2011 et 2016.
UN SIGNAL FORT AUX PARTENAIRES…
Pour quiconque suit l’actualité politique en RD Congo, la révision du Fichier électoral est l’un des sujets de débats politiques, via les médias, sur lequel reviennent constamment des acteurs politiques de l’Oppositions et quelques sociétaires des Associations et regroupements de la Société civile dans toute sa diversité. Du point de vue de la politique extérieure, des partenaires bis et multilatéraux de la RD Congo n’ont jamais usé de la réserve pour exiger l’actualisation du Fichier électoral avant la tenue même des élections. En témoignent les différentes réactions de la Communauté internationale.
Partant, les cinq jours de travaux de cet atelier de formation qui vont jusqu’au 17 avril, constitue un signal fort que la RD Congo, via sa centrale électorale, lance aussi bien aux sceptiques qu’à tous ses partenaires. Ouverts par le Vice-président de la CENI, Norbert Basengezi, les travaux dudit atelier sont une manière, pour la Ceni, de rendre beaucoup plus professionnels ses secrétaires provinciaux, en matière de révision du Fichier électoral ainsi que d’autres opérations préélectorales.
Le numéro 2 de la CENI a expliqué que personne n’ignore l’audit du fichier électoral congolais, même pas l’OIF qui l’a jugé obsolète. Ces faiblesses constatées nécessitent des rectifications et la réactualisation avant d’envisager l’organisation prochaine des scrutins à tous les niveaux, a-t-il indiqué. Selon lui, la révision du fichier électoral est indispensable à la bonne tenue des élections. Car, dit-il, " il permettra aux 8,5 millions de jeunes majeurs de s’enrôler. De même, les mobilisés de l’Armée et de la Police. Ce sera aussi l’occasion d’extirper environ 1.600.000 personnes décédées, de mettre un terme aux 450.000 doublons, et de remettre en cause l’enrôlement des milliers d’étrangers détenant illégalement des cartes d’électeurs congolaises. "
"Il est vrai qu’avant même les conclusions de l’OIF, la CENI avait produit un travail ayant visé la stabilisation du fichier électoral et la maîtrise de la cartographie opérationnelle. Il est aussi vrai que des contestations sur différents aspects y ont été enregistrées", a renchéri Norbert Basengezi.
C’est pourquoi notre bureau, par ma voie, recommande que la révision du fichier électoral s’accompagne de beaucoup de prudence. Puisque, ce travail nous permettra de faire la collecte des données pour établir les limites appropriées d’une circonscription électorale, d’entreprendre une action de sensibilisation à l’éducation civique des électeurs, de prévenir les votes frauduleux et d’améliorer la transparence du processus électoral", a-t-il souligné.
Le souhait du Vice-président de la CENI est que ces travaux atteignent pleinement ses objectifs. Il doit faire une promotion d’une expertise de qualité pour les représentants de la CENI en provinces.
Les participants ont reçu, avant les travaux, le dépliant sur la pertinence de la révision du fichier électoral, le document sur le cadre juridique de collaboration avec les partenaires techniques et financiers pour l’éducation civique et électorale, un fascicule sur les 12 défis à relever et celui sur les défis électoraux soustrait frauduleusement.
L.K & Simard Simon TSOUMBOU