
Plus facile à dire qu’à faire. En fait d’unité, quelques heures après que Donatien Nshole se fut adressé à nos confrères de l’AFP, un groupe d’opposants conduits par le Prof. Tshibangu Kalala et Roger Lumbala lisait une déclaration de soutien à Joseph Olenghankoy, nommé à la tête du comité des sages du RasOp en début de week-end. En signe de protestation et de contestation de la nomination jugée cavalière, 24 heures plus tôt, du G7/MSR Pierre Lumbi Okongo aux mêmes fonctions par une autre frange du même RasOp, fermement pilotée par Moïse Katumbi, celle-là.
En réalité, ça tire et ça s’étire dans tous les sens dans les rangs de l’opposition où plusieurs plateformes voient d’un très mauvais œil la nomination de l’ancien flic en chef de Joseph Kabila à la présidence d’un comité de sage auquel revient également celle du Comité National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA), une importante institution d’appui à la démocratie chargée notamment de veiller à l’application de l’accord dit de la Saint Sylvestre. Les Lisanga Bonganga, Martin Fayulu, Joseph Olenghankoy, et beaucoup d’autres en avaient piqué une sainte colère, avant de revenir à des sentiments plus nuancés, et de présenter de timides excuses. Parce que dans cette affaire de propulsion d’un katumbiste pur et dur à la tête du CNSA, le G7 avait joué au stratège en désintéressant préalablement Félix Tshilombo Tshisekedi. Le fils d’Etienne Tshisekedi, dont les ambitions pour les fonctions de 1er ministre du gouvernement d’union nationale à former ont traversé les frontières, s’est vu confier la direction du RasOp avant même que la succession de son défunt père ne fut formellement réglée au niveau de l’UDPS, son parti politique.
Pour tout couronner dans cette véritable foire d’empoignes qu’est devenu le RasOp, dimanche dernier, un groupe d’autres signataires de l’accord de Genval (Bruxelles) qui a donné naissance à la méga-plateforme de l’opposition jusque-là silencieux, s’est désigné son propre président du conseil des sages et un porte-parole. Des « genvalistes » qui, signataires de l’accord politique du 18 octobre dernier, ont jeté leur dévolu sur Patrick Mayombe, un député de l’ex. province de l’Equateur actuellement ministre de l’agriculture du gouvernement Badibanga. Il est secondé par Clément Kanku wa Tshibwabwa, un élu de Dibaya Lubwe au Kasai Central et ministre de la Coopération au Développement, à qui on dénierait difficilement la qualité d’opposant.
Au finish donc, il semble bien que les résultats de la médiation cléricale s’avèrent bien plus chaotiques que ceux de la médiation de l’Union africaine, menée par le diplomate et ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, que les catholiques avaient bruyamment déserté pour, soutenaient-ils « défaut d’inclusivité ».
Au moment où Le Maximum mettait sous presse, lundi 6 mars, des forces politiques de l’opposition qui faisaient défaut pour que le dialogue de la cité de l’UA soit inclusif, il ne reste que de groupuscules quasiment impossibles à fédérer. Pire, le contenu de l’accord dit de la Saint Sylvestre lui-même, trop accaparé par la gestion des ambitions politiques individuelles des membres du Rassemblement, a tendance à occulter l’essentiel : la préparation d’élections transparentes, fiables et apaisées qui assurent les rd congolais d’une alternance pacifique au sommet de l’Etat dans le strict respect de la Constitution dont bien peu de gens se souviennent désormais dans le landerneau politique congolais.
J.N.