*La Majorité Présidentielle est-elle sur le point de bouffer ses propres enfants ? C’est la question que certains observateurs se posent depuis le rappel en consultation, à Kinshasa, du Gouverneur du Haut-Katanga, la province qui comprend la ville de Lubumbashi comme chef-lieu. Le rappel de Jean-Claude Kazembe, en temps normal, n’aurait posé aucun problème particulier dans la mesure où il n’évolue pas en électron libre. En ce moment de l’histoire politique agitée, la venue du Gouverneur Jean-Claude Kazembe à Kinshasa ressemble plus ou moins à une interpellation. On peut, en même temps, s’interroger sur les objectifs poursuivis par ceux qui tiennent, absolument, à en découdre avec le Gouverneur du Haut-Katanga, quitte à avoir sa peau ou à la vendre.

Dans l’entourage de Jean-Claude Kazembe, on ne s’interdit plus de parler d’une main noire qui agirait pour déstabiliser le Gouverneur. La MP a-t-elle vraiment besoin de se lancer dans une longue procédure qui pourrait aboutir à une éventuelle éviction de Jean-Claude Kazembe ? La question n’est pas de savoir si cela est possible. Mais, de penser aux conséquences qu’une telle démarche pourrait avoir sur la cohésion au sein de la famille politique du Chef de l’Etat. Les dégâts en termes d’image seront importants. Le hasard du calendrier a voulu que la guéguerre survienne pendant que le pouvoir est engagé dans des discussions directes devant déboucher sur une gestion consensuelle de l’Etat pendant la transition. D’autres analystes parleraient d’un effet contagion en pensant à ce qui se passe au Rassemblement où les Romains s’empoignent uniquement pour le pouvoir ou la succession d’Etienne Tshisekedi. Comme qui dirait que ça ne brûle pas que chez le voisin. Pour le cas du Haut-Katanga, un changement de Gouverneur, actuellement, n’est pas la solution. Il ne faudrait pas, par ailleurs, perdre de vue qu’il n’a pas été facile de remplacer Moïse Katumbi, passé à l’opposition, à la tête de cette province. Le départ, apparemment, recherché de Jean-Claude Kazembe signerait la fin des travaux d’infrastructures en cours à Lubumbashi et dans les autres villes du Haut- Katanga. A l’actif du Gouverneur, on met la construction, sur fonds propres, d’un immeuble du Gouvernement provincial. Le Chef de l’Etat y dispose d’un bureau. Les visiteurs comparent cet édifice à l’immeuble Intelligent, place Royal à Kinshasa. Au fait, de quoi accuse-t-on Jean-Claude Kazembe ? D’après l’un des ses proches, sa tête est mise à prix au motif non avoué qu’il gère seul la province et que d’autres ne se retrouvent pas. Pourtant, la gestion dans une province phare comme le Haut-Katanga doit être axée sur le résultat. Dans pareilles conditions, il faut passer en second plan, les intérêts, les privilèges et autres avantages indus. Si Jean-Claude Kazembe devrait se soumettre à ces pratiques, cela reviendrait à dire qu’il serait amené à abandonner la lutte acharnée qu’il mène contre les réseaux maffieux qui opèrent dans la province. D’ailleurs, une telle propension à servir les intérêts particuliers en lieu et place de la Province, alimenterait, d’une manière ou d’une autre, ces mêmes réseaux, pour favoriser le coulage des recettes. Au-delà de tout, de nouvelles dissensions au sein de la Majorité, s’il faut vraiment aller jusqu’au bout, feraient le choux gras de l’Opposition.
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