La tension a commencé à monter d’un cran dans l’après-midi du mardi 28 février 2017, aussitôt après la conférence de presse animée à Bruxelles par Mgr Gérard Mulumba, jeune frère d’Etienne Tshisekedi, et sa veuve, Marthe Kasalu, et au terme de laquelle ils ont fait savoir, dans un communiqué signé conjointement, que la famille du défunt souscrivait à la proposition du Gouverneur de la ville de Kinshasa,


André Kimbuta, de réserver un espace de plus de 500 m2 pour son inhumation « provisoire » au cimetière de la Gombe.


Des mécontents venus des quatre coins de la ville ont afflué vers la permanence du parti, au niveau de la 11me Rue Limete (petit boulevard), dans la commune de Limete, pour partager leur indignation.


Certains sont rentrés d’où ils étaient venus mais d’autres sont restés pour participer à la veillée mortuaire qui s’y tenait, comme c’est le
cas depuis l’annonce de la disparition inopinée du président de
l’UDPS, le mercredi 1er février 2017.
Et, hier mercredi 1er mars, le groupe des contestataires s’est mis à
grossir dès les premières heures de la matinée. Barricades, pneus
brûlés, livre des condoléances fermé, slogans hostiles au pouvoir :
tel était le décor tout au long de la journée. Un petit groupe a tenté
même d’envahir la résidence d’Etienne Tshisekedi, où était signalée la
présence de son fils, Félix Tshisekedi, mais il a été repoussé par la
garde du précité, sur fond d’échauffourées rapidement étouffées par
des « sapeurs-pompiers » internes.


A la permanence, la tension était à son comble. Combattants comme
sympathisants de l’UDPS exigeaient la présence du Secrétaire général
Jean-Marc Kabund et de Félix Tshisekedi pour une séance de
clarification de l’accord passé avec le gouverneur Kimbuta.
Pendant tout ce temps, les éléments de la police postés au niveau de
deux tentes érigées depuis plusieurs semaines devant le siège de
l’UDPS, observaient les manifestants, sans intervenir.
Selon des sources qui se sont exprimées sous le sceau de l’anonymat,
les combattants ne veulent pas entendre parler des obsèques d’Etienne
Tshisekedi avant que ne soient vidées les divergences relatives au
choix du Premier ministre du futur gouvernement de transition et de
son successeur à la tête du Conseil des Sages du Rassemblement,
virtuel patron du Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre
2017.


 Dans leur entendement, accepter d’enterrer Tshisekedi sans avoir
réglé le contentieux du Dialogue du Centre Interdiocésain, c’est
ouvrir à la Majorité Présidentielle l’autoroute du « glissement »,
synonyme du maintien du statu quoi ante au niveau des institutions de
la République et de leurs animateurs. Certains vont même jusqu’à
préconiser l’inhumation provisoire de Tshisekedi à Bruxelles et non
pas à Kinshasa, en attendant de connaître la suite à réserver à
l’Accord de la Saint Sylvestre et à son appendice, « l’Arrangement
particulier ».


Par ailleurs, le refus de l’Hôtel de Ville de Kinshasa d’accorder au
père de la démocratie congolaise le repos éternel dans un site
hautement symbolique à Kinshasa a du mal à être digéré au niveau de la
« base ». Celle-ci aurait aimé voir le mausolée de Tshisekedi avoir
pour cadre l’espace situé en face du Palais de Justice en mémoire du
premier Docteur en droit congolais, ou la place du Pont Kasa-Vubu en
souvenir du premier meeting manqué de l’UDPS en 1982 sous la dictature
de Mobutu ou encore le périmètre du Palais du Peuple pour pérenniser
son élection comme Premier ministre par la Conférence Nationale
Souveraine le 15 août 1992. Comme pour ajouter à leur colère, l’Hôtel
de Ville a également réservé une fin de non recevoir au projet
d’érection du mausolée de Tshisekedi à la permanence du parti ou ses
environs. 


Il est difficile d’effacer, en un coup de vent, un précédent
aussi fâcheux que celui lié à l’incertitude de l’érection du mausolée
de feu le Président de l’UDPS et du Rassemblement des Forces
Politiques et Sociales Acquises au Changement dans un site de la ville
de Kinshasa qui réponde aux attentes des millions de Congolaises et
Congolaises.

Interpellé, F. Tshisekedi a promis de respecter la volonté de la base

Attendus durant tout l’après-midi d’hier à la permanence du parti,
Jean-Marc Kabund-a-Kabund, Secrétaire général de l’UDPS, et Félix
Tshisekedi, Secrétaire national aux Relations extérieures, s’y sont
finalement rendus en début de soirée. Ici, l’essentiel des questions
des combattants était destiné au fils de l’illustré disparu. Dans ses
explications, ce dernier a commencé par prendre acte de l’indignation
de la « base » avant de promettre de respecter sa volonté.


Par conséquent, a-t-il promis, les obsèques d’Etienne Tshisekedi ne
pourraient avoir lieu, même de manière provisoire au cimetière de la
Gombe, tant que ne serait pas précisé le lieu de l’érection de son
mausolée et de son inhumation, ni adopté l’Arrangement particulier
entre la Majorité et le Rassemblement, notamment en ses points
concernant la nomination, par le Chef de l’Etat, du Premier ministre
du futur gouvernement de transition, tel que lui proposé dans la
lettre/testament d’Etienne Tshisekedi, et celui de la désignation du
futur président du Rassemblement.


Bref, l’accord de principe donné au gouverneur Kimbuta pour
l’inhumation au cimetière de la Gombe peut être considéré comme nul et
de nul effet, à en croire le message livré par Félix Tshisekedi à la
base, sous le contrôle du Secrétaire général Jean-Marc Kabund. Affaire
à suivre.
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