Amis de longue date, Olivier Kamitatu et Sindika Dokolo s’unissent à nouveau, mais cette fois-ci, dans une entreprise criminelle visant, soit le lancement d’une rébellion aux frontières entre la RDC et l’Angola où vit ce dernier, soit une action insurrectionnelle en plein Kinshasa pour renverser le pouvoir. La cabale aurait des ramifications jusqu’à Bruxelles et Londres dans certains milieux peu orthodoxes, tandis qu’à Kinshasa, des hordes de jeunes sont déjà mobilisés pour passer à l’action d’ici le 15 mars en cours.
A Bruxelles où il vient séjourner régulièrement, Olivier Kamitatu nous a habitués à des fréquentations bien connues dans les milieux politiques et la presse. Ses activités rejaillissent, d’ailleurs, dans la presse traditionnelle et les réseaux sociaux, surtout sur tweeter. Mais son récent séjour, d’il y a seulement quelques jours, a intrigué plus d’un observateur. Kamitatu s’est voulu plus discret que d’habitude, fréquentant des personnes et des milieux qui lui sont peu habituels avant de se rendre à Londres où, selon nos contacts, il a affiché la même attitude mystérieuse.
Enquête faite, il s’avère que Kamitatu caresserait de nouveau l’envie d’user à nouveau des armes pour conquérir le pouvoir. L’homme a fait jonction avec Sindika Dokolo, son vieil ami, pour mener à bien cette nouvelle rébellion, sinon une opération insurrectionnelle qui, selon ses espoirs, déboucherait sur le renversement du pouvoir en place à Kinshasa. Des contacts surs m’assurent qu’à Londres, Kamitatu et Sindika ont pris langue avec certains milieux pour mener à bien cette nouvelle opération, mais l’option finale ne semble pas avoir encore été arrêtée. Les études oscilleraient entre le lancement d’une nouvelle rébellion à partir de la frontière entre la RDC et l’Angola et le lancement d’une insurrection populaire à Kinshasa. Dans cette opération, Sindika Dokolo, qui a bâti une fortune en Angola avec son épouse qui se trouve être la fille du président Dos Santos, assurerait la gestion financière et mobiliserait également d’autres milieux avec son carnet d’adresses.
D’ailleurs, avant son départ de la capitale congolaise, indiquent encore des sources sures, Olivier Kamitatu a constitué, par l’intermédiaire de certains de ses proches, 18 groupes de jeunes pour les préparer à cette fin. Une somme de 7.000 dollars a été remise à chaque groupe pour lui permettre de s’apprêter afin de lancer les actions entre les 15 et 17 mars courants. En tous cas, confie-t-on, l’homme est d’autant plus sûr de lui-même et de son montage qu’il affirme avoir des soutiens jusque dans les rangs de l’ANR et d’autres services spécialisés. C’est grâce à ces relations qu’il aurait passé l’immigration à l’aéroport international de Ndjili sans être inquiété.
Pour aussi rocambolesque que paraîtrait ce nouveau plan, rien n’est, cependant, moins vraisemblable lorsqu’on connaît, d’une part, le passé d’Olivier Kamitatu qui a été membre du mouvement rebelle MLC aux côtés de Jean-Pierre Bemba, et, d’autre part, les velléités insurrectionnelles du Rassemblement dont il fait partie depuis la création de ce regroupement politique et bien avant même, avec la virée très controversée de l’île de Gorée au Sénégal.
Léon Kroegell
(Correspondance particulière de Bruxelles)