Prince Willy Mishiki, vice-ministre de l’énergie et ressources hydrauliques s’est confié ce jeudi à ACTUALITE.CD pour commenter l’échec lundi 27 mars dernier des négociations sur l’arrangement particulier sous la médiation des évêques de la CENCO. Le président de l’Union nationale des Nationalistes (UNANA) remet notamment en cause la médiation des prélats catholiques qui constitue selon lui une des raisons du blocage.

Comment réagissez-vous après l’échec des discussions sur l’arrangement particulier sous la CENCO ?

Je dois d’abord dire que cet échec était prévisible. Chaque fois que j’interviens, on m’a toujours appelé prophète mais c’est par expérience politique. On ne peut jamais se mettre d’accord lorsque la médiation elle-même est partie en conflit. Rappelez-vous que la CENCO a participé activement au dialogue de l’Union Africaine. Et la même CENCO s’est rétractée à la dernière minute. C’est l’Abbé Nshole en particulier qui nous demandait au Conseil des sages du Rassemblement, de ne pas faire un pas vers la cité de l’UA, qu’au finish ça allait échouer, ils allaient nous rejoindre sur notre chemin. Je vois mal que cette ASBL là (CENCO) puisse arriver à concilier les deux parties d’autant plus qu’elle est déjà aujourd’hui affichée de la tendance que nous connaissons. L’objectif principal de notre conclave de Genval était de militer pour respecter scrupuleusement la Constitution. Rappelez-vous que la CENCO s’est permise d’entrer même dans le fonctionnement de la justice.

L’église catholique a échoué ?

Elle a échoué. Moi j’avais déjà demandé depuis un mois et demi que la CENCO prenne son courage en main et fasse un PV de constat d’échec. Ils ont attendu 45 jours pour y arriver. J’ai toujours dit qu’il n’y aura rien. Je mets ma tête à couper. La CENCO accouchera toujours de souris à moins qu’on change des stratégies. Tous les acteurs ne sont pas pris en compte. Si vous regardez, 98% des discussions à la CENCO se battent autour des postes alors que le peuple congolais veut aller aux élections. On n’en a jamais discuté à ma connaissance.

La mort de Tshisekedi ne serait pas à l’origine du blocage ?

La mort de Tshisekedi n’a rien avec ça. Je l’avais dit lorsque les gens m’ont mal interprété, que Tshisekedi ne reviendrait jamais. Moi je l’ai dit de son vivant au moins. Ce n’est pas comme des gens qui sont en train de boutiquer des lettres de recommandation dans certaines officines à Limete et ailleurs pour dire que Tshisekedi aurait désigné un dauphin ou éventuellement un candidat premier ministre. Moi je l’ai dit de son vivant que Tshisekedi ne reviendrait jamais au pays occuper le poste du président du CNSA parce que Tshisekedi savait que les acteurs des pourparlers de la CENCO n’étaient animés que par une seule volonté d’accéder au pouvoir. Les évêques eux-mêmes s’arrogeaient le poste de vice-présidence du CNSA (…)

L’UDPS et le Rassemblement appellent à des manifestations et journées villes mortes, qu’en dites-vous ?

Mais ce n’est pas pour la première fois. Même du vivant de Tshisekedi, le 19 et le 20 novembre ont échoué, le 19 et 20 décembre ont échoué. Ce que les congolais ne comprennent pas est que depuis le 31 octobre 2016, lorsqu’un groupe de membres influents du Rassemblement est allé signé l’Accord du 18 octobre, nous avons dit d’ailleurs à travers ma modeste personne qu’il y a une ère nouvelle qui vient de commencer et que plus jamais on ne parlera des journées villes mortes encore moins des manifestations violentes. Nous l’avons dit et aujourd’hui on nous donne raison. Je suis en contact avec la base de l’UDPS, elle veut le pouvoir, elle veut la paix, elle veut avoir sa primature. Tout le reste ce sont des calculs des politiciens.

Que faut-il faire aujourd’hui pour sortir la RDC de la crise ?

Je crois qu’il n’y a pas deux solutions. La première, il faut un troisième dialogue. Il faut chercher une médiation qui est neutre. Il faut éloigner comme une peste l’église catholique dans cette affaire parce qu’elle a suffisamment prouvé ses insuffisances. Deuxième solution, il faudrait prendre en compte les acteurs en présence. On doit être réaliste, en ce qui concerne la primature, le poste n’est pas vacant. Ce premier ministre a été investi lui et son gouvernement par l’assemblée nationale qui est d’ailleurs reconnu dans l’accord du 31 décembre. L’actuelle primature a été investie pour seize mois. Troisième chose, personne n’a le monopole de la force, de la violence et que chacun comprenne que ce pays appartient à tout le monde. Le poste du CNSA était attribué au président Tshisekedi en tant que “intuito personae” grâce à son honneur. Quel est ce personnage aujourd’hui dans le Rassemblement, la société civile, l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre qui puisse rassurer que c’est ça le vrai débat ? On peut avoir même quelqu’un de la majorité aujourd’hui qui a la trappe de Tshisekedi, là il faut la neutralité et on lui confierait ce poste-là.

Interview réalisée par Patrick Maki
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