Comprenez mon émotion’’. Ce bout de phrase a tout dit. Il a marqué certes, la fin de 32 ans de règne sans partage. Les griffes d’un léopard impétueux ne pouvait plus faire du mal à qui que ce soit. C’était la triste fin d’une gloire que la mouvance présidentielle croyait éternelle. En effet, le 24 avril 1990, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendo Waza Banga, prononça un discours événementiel devant les forces vives et corps constitués de la République. Celui-ci changea le cours de l’histoire du pays (le Zaïre). Pour la toute première fois, après plus de trois décennies, le Marechal Mobutu conduit le pays vers le multipartisme, le pluralisme syndical et la liberté de presse et d’expression. Ce n’était pas un fait du hasard mais, résultant d’une forte pression à l’interne, exercée par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), fille aînée de l’opposition radicale, mais surtout par le vent de la perestroïka.

Tout d’un coup, le pays compte désormais deux partis politiques: le MPR fait privé pour lequel, Mobutu venait de prendre congé et l’UDPS. Ensuite, ils passent à trois. Et enfin, c’est le multipartisme intégral avec 450 partis politiques et plusieurs syndicats qui rivalisaient d’ardeur avec l’UNTZA, le syndicat au pouvoir. Laurent- Désiré Kabila, arrive au pouvoir, le 17 mai 1997, sous escorte de troupes de l’AFDL. Il suspend ce qu’il qualifiait de ‘’folklore’’, faisant allusion aux partis politiques de ventre. Il va les rouvrir quelques mois plus tard.

Dès lors, la cacophonie et zizanie ont élu domicile sur l’agora politique. Ces partis créés, n’étaient pour la plupart, que des partis de mallettes qui regroupaient à peine, son fondateur, son épouse et ses enfants.

Etat des lieux

27 ans de démocratisation du pays, quel est l’état des lieux au jour d’aujourd’hui? S’interrogent la majorité des Congolais. Que représente le processus? Où en sommes-nous?

De toutes ces lancinantes questions, les réponses ne peuvent être que négatives, a déploré un analyste politique.

En 27 ans de démocratie, le pays a organisé à peine deux (2) élections législatives et présidentielle. La classe politique n’a pas atteint la maturation. Elle souffre d’un manque de conviction. Abdoulaye Wade l’ex. Président sénégalais et Moustapha Niasse, Premier ministre honoraire, n’avaient pas tous deux tort, de déclarer haut et fort, qu’il y a pas une classe politique digne, en République Démocratique du Congo. Ceci, à cause de l’esprit versatile de la plupart des politiciens congolais. Un politicien peut être de l’opposition le matin, et fait un revirement le soir pour devenir de la Majorité présidentielle et vice-versa. Les restrictions de libertés de presse et d’expression ainsi que la fermeture de certains médias proches de l’opposition demeurent encore une tare. La décrispation politique annoncée dans l’Accord de la Saint Sylvestre tarde à se matérialiser. Mais, comment s’y adapter? D’aucuns disent que la crise est irréelle. Lorsque les politiciens s’attendent sur l’essentiel en évitant des solutions accessoires ou éphémères, il y a moyen de retrouver l’équilibre et de faire une marche en avant. Tout cela n’est possible que grâce à la conversion de mentalité et de valeur sans laquelle, la crise protéiforme qu’on a cru conjuguer au passé, demeurera encore longtemps devant les Congolais.
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