Si la candidature de l'ancien Premier ministre de la RD Congo pourrait faciliter l’acceptation du prochain scrutin à l'international, Matata Ponyo Mapon reste peu apprécié d'une grande partie des caciques du régime.

Il ne peut s’empêcher de le penser : son départ de la primature, en décembre 2016, a laissé un grand vide à Kinshasa. Depuis son départ, le franc congolais a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar, avec des conséquences dramatiques pour le pouvoir d’achat. Lorsqu’il était en poste, ses détracteurs lui reprochaient ses obsessions budgétaires, lui répétant que « le cadre macroéconomique ne se mange pas ».

En juillet dernier, il leur a répondu, triomphal, dans un tweet : « Aujourd’hui, les gens comprennent comme le cadre macroéconomique se mangent [sic]. » Et les extravagances du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala – qui a nommé au moins 300 personnes à son cabinet, dont des membres de sa famille –, ont achevé de le faire apparaître, par contraste, comme un gestionnaire rigoureux.

Bien vu des Occidentaux
Il jouit d’ailleurs toujours d’une image assez bonne auprès des Occidentaux. L’investir comme candidat à la prochaine élection pourrait donc contribuer à faciliter l’acceptation du scrutin à venir sur la scène internationale, ce qui est loin d’être gagné à ce stade.

Mais le recordman de la longévité sans discontinuer à la primature depuis l’indépendance (quatre ans et demi consécutifs) évite de se positionner comme candidat à la succession. Se mettre en avant peut coûter cher : il l’a appris à ses dépens en février, en soutenant une thèse d’économie à l’Université protestante au Congo (UPC).

Détesté par certains caciques du régime
Le professeur Mabi Mulumba, directeur de l’école doctorale – et par ailleurs sénateur du parti au pouvoir –, a démissionné avec fracas pour protester contre l’attribution de son diplôme, entaché selon lui par de « graves irrégularités ». Une sortie que l’entourage de Matata attribue aux ambitieux qui voient en lui un concurrent.

La détestation que lui vouent une grande partie des caciques du régime est d’ailleurs l’une de ses faiblesses. Elle pourrait faire courir un risque à la cohésion de la majorité s’il était désigné. Enfin, s’il n’est pas katangais, il est originaire de l’est du pays – la province du Maniema plus précisément. Son accession à la présidence représenterait donc une alternance géographique très relative.

jeuneafrique
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