Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une nouvelle résolution portant sur le renouvellement du Mandat de la MONUSCO en RDC. Ce nouveau mandat de la mission onusienne ne satisfait pas les attentes de la population congolaise. L’ambassadeur congolais au siège des Nations Unies à New-York l’a signifié, donnant la position de la RDC devant cette institution. Ignace Gata Mavita a déclaré que la résolution adoptée contient deux handicaps majeurs qui risquent de compromettre l’accomplissement de ses missions, à savoir : la surcharge des tâches et l’ordre dans le choix des priorités. Selon lui, la première mission qui incombe à la MONUSCO, dans le cadre de la stabilisation, est celle de lutter contre les groupes armés pour protéger les civils et restaurer la paix et la sécurité dans la partie Est de notre pays qui en a grandement besoin. " Lui confier des nouvelles missions est, de l’avis de ma délégation, l’éloigner davantage de ses missions essentielles ", a-t-il fait savoir. Concernant le choix des priorités, la lutte contre les groupes armés et la protection des civils est la première pour plus des résultats. Pour nous, compte tenu du temps pris par la MONUSCO dans le règlement de cette question, la résolution aurait pu indiquer un chronogramme déterminant le calendrier de leur éradication. Aussi, compte tenu du lien étroit existant entre l’activisme des groupes armés et le trafic illicite des minerais, la résolution devrait accorder une place de choix à la lutte contre le commerce illicite des ressources naturelles en RDC, a-t-il fait remarquer. Ce serait une illusion de croire qu’on peut protéger les civils sans combattre les groupes armés tout comme on ne pourrait pas non plus éradiquer les groupes armés sans s’attaquer à leurs sources de financement et aux canaux d’approvisionnement, a mentionné le diplomate congolais à New-York. Une autre priorité serait, d’après lui, la stabilisation et la mise en œuvre du programme DDRR. Ce programme revêt une grande importance dans la réinsertion des ex-combattants dans leurs milieux pour éviter leur récupération par les groupes armés, a-t-il évoqué. La réforme du secteur de sécurité et l’appui au processus électoral pouvaient compléter la liste de priorités de la nouvelle résolution qui ira jusqu’au 31 mars 2019. Par ailleurs, le représentant du Président Joseph Kabila à New-York a évoqué la non prise en compte par le Conseil de la position du Gouvernement de la RDC exprimée, depuis deux ans à travers le dialogue stratégique avec la MONUSCO, et réitérée le 07 mars dernier par le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères, à savoir une réduction conséquente des contingents de la MONUSCO devant précéder son retrait définitif de notre pays. " Nous pensons que l’organisation des élections évoquées comme raison pour ne pas répondre favorablement à cette requête ne peut justifier votre prise de position ", a-t-il martelé. Devant le conseil de sécurité, l’ambassadeur Gata a exprimé les sentiments mitigés des Congolais qui, devant les résultats non satisfaisants dans la lutte contre les groupes armés, aimeraient voir enfin la MONUSCO remplir comme il se doit la mission pour laquelle elle a été mandatée en RDC. Paraphrasant le VPM en charge des Affaires étrangères : " Nous pensons que les Nations Unies auront réussi en RDC quand il ne sera plus question d’engager de nouvelles discussions sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO parce qu’elles auront atteint l’objectif pour lequel cette force se trouve en RDC." Ainsi, il est d’avis que la présente reconduction du mandat de la mission onusienne en RDC devra être considérée comme étant l’avant-dernière. Il est donc important qu’il soit capitalisé sous le leadership des FARDC pour que toutes les forces négatives soient définitivement neutralisées et que la paix dont rêvent les Congolais de la partie Est devienne une réalité palpable dans cette partie de la république, a-t-il mentionné. Toutefois, la délégation congolaise se réjouit de constater que la résolution reconnait l’importance de la Brigade spéciale d’Intervention et prévoit de renforcer son efficacité opérationnelle. Pour mon Gouvernement, a-t-il fait savoir, la Brigade spéciale d’intervention qui a été jusque-là la seule force offensive, ayant fait face aux groupes armés, devra travailler en étroite collaboration avec les FARDC. Pour lui permettre de retrouver son efficacité d’antan, elle devra être dotée d’un équipement approprié, a soutenu Ignace Gata. Ignace Gata a insisté sur le fait que le nouveau mandat de la MONUSCO devrait prendre en compte les attentes du peuple congolais dont le souhait le plus ardent est de voir les forces négatives et les différents groupes armés qui écument la partie orientale de notre pays être totalement éradiqués. En d’autres termes, le nouveau mandat de la MONUSCO devrait être exécuté de manière à lui permettre d’atteindre effectivement les objectifs de la mission que le Conseil lui a assignées pour que les populations vivant dans la partie orientale du pays retrouvent la paix, a conclu le diplomate congolais à New-York.
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