Les prévenus passés devant la barre, à ce stade de l’instruction, dans l’affaire opposant le ministère public aux présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu/branche Kinshasa ont unanimement nié les préventions à leur charge. Ils vont parfois jusqu’à rejeter les faits de nature à renforcer leurs moyens de défense. Pour barrer la route à la sempiternelle "stratégie de négation", l’OMP a, à l’audience d’hier jeudi 26 avril, promis de produire, le moment indiqué, les vidéos d’audition enregistrées dans la phase prejuridictionelle de l’instruction. L’audience d’hier à la prison militaire de Ndolo s’est ouverte avec la comparution du prévenu Bakajika Mulenda Jackson. Il est poursuivi pour huit préventions, dont le terrorisme, meurtre et association de malfaiteurs. Le prévenu à la barre a vertement nié ses aveux et déclarations contenus dans les procès-verbaux de l’OPJ et du ministère public. Il est présenté par l’organe de la loi comme l’un des recruteurs du mouvement insurrectionnel Kamwina Nsapu à Dibaya. Il a été rappelé à Kinshasa, via Kikwit, par ses deux frères Mputu Nkongolo Ali et Ferdinand Tujibikile dans l’objectif de renforcer le mouvement Kamwina Nsapu au niveau de la capitale congolaise, a soutenu l’OMP. RAPPELE POUR RENFORCER LA BANDE " Le prévenu Bakajika avait reçu mandat, de la part de ses deux frères, considérés par ailleurs comme les deux grands féticheurs du mouvement Kamwina Nsapu, de recruter quatre jeunes pour le compte dudit mouvement à Dibaya et de les emmener avec lui à Kinshasa, afin de renforcer l’équipe. Ces instructions lui ont été données au moment où les services de sécurité s’activaient à mettre la main sur certains assaillants", a déclaré l’OMP. Confrontés à Kudiakwila Roger, les deux prévenus ont semblé s’ignorer. Ils affirment ne pas se connaître avant leurs arrestations. Des propos qui ont considérablement étonné le tribunal. Car, explique le juge président, les deux prévenus sont venus à Kinshasa au même moment et ont été logés dans la même maison, par un certain Honoré Ntumba, pendant leur séjour à Kinshasa. "Selon les déclarations dans les PV, le prévenu Bakajika est arrivé à Kinshasa le 25 juin, alors que Kudiakwila a atterri dans la capitale le 1er juillet. Ils etaient logés dans la même maison à N’sele et se sont enrôlés le même jour dans un centre d’enrôlement à Kisenso", a indiqué le juge président. Interrogé par le tribunal, le prévenu Kudiakwila Roger dit avoir été arrêté le 20 août 2017 à Kenge. Selon l’intéressé, les éléments des forces de l’ordre qui l’ont arrêté, l’avaient avant tout reproché le fait de détenir un duplicata de la carte d’électeur. Ils lui auraient ensuite accusé de viol. "Je suis étonné d’entendre par la suite que je suis poursuivi pour participation à un mouvement terroriste que je ne connais même pas", a-t-il avancé. LA PARTIE CIVILE RDC POUR LA COMPARUTION D’AUTRES RENSEIGNANTS Les avocats de la partie civile RDC ont, dans leur intervention, sollicité du tribunal, la comparution d’un certain Honoré Ntumba, l’homme qui aurait logé les deux prévenus à Kinshasa. Ils demandent également que les responsables des agences de voyage par lesquelles les deux prévenus ont atteint Kinshasa viennent présenter au tribunal la liste des voyageurs de juin et juillet 2017. Motivant leur requête, les avocats de la République estiment qu’il est extrêmement important que Honoré Ntumba vienne dire devant le tribunal dans quelles conditions les deux prévenus sont venus habiter chez lui. "Les responsables des agences de voyage www.com et Biosha doivent venir présenter la liste des passagers de juin et juillet 2017 du tronçon Kinshasa-Kikwit. Car, les deux prévenus nient avoir voyagé à bord du même bus" ; ont-ils soutenu. Apres avoir recueilli les avis des uns et des autres, le tribunal promet de s’activer afin de faire comparaître à l’audience prochaine ces renseignants. Une approbation qui n’a visiblement pas plu aux avocats de la défense, estimant que la requête de la partie civile a été peu motivée. "Ce que nous venons de vivre à l’audience de ce jour est la preuve que la stratégie de négation pour laquelle ont quasiment opté tous les prévenus ne tiendra pas. Comment voulez-vous que deux personnes qui ont habité la même maison et au même moment ne puissent pas se connaître ? Dans leurs PV, entendus séparément, ils ont reconnu avoir habité chez Honoré Ntumba. Nous pensons que la comparution de ces renseignants va éclairer davantage la religion du tribunal, a indiqué Me Clément Tshitembo.
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