L’une de principales artères de la commune de Kalamu, Bongolo qui part de l’avenue Kasa-Vubu au croisement de l’avenue de l’Université n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les magasins qui avaient fait sa fierté d’antan, ont pour la plupart mis la clé sous le paillasson à cause du délabrement avancé de la chaussée. Les véhicules qui exploitent ce tronçon routier ont fini par changer de destination. Seuls les taxis-motos osent prendre le risque.

Trois ans après, aucune initiative dans le sens d’une remise en état de l’avenue Bongolo qui avait, pourtant, été complètement réhabilitée dans le cadre du programme des Cinq chantiers.
Les habitants des quartiers avoisinant cette chaussée, ne savent plus à quel saint se vouer. Le répit observé en ce temps de saison sèche n’est qu’illusoire. En réalité à la saison de pluie cette route est complètement inondée. Ça suinte de partout. Seul le pont Bongolo résiste.
Mais seulement, de part et d’autre du pont, la rivière est à peine visible. Tout est couvert par des bouteilles en plastique, des cadavres de chiens et autres déchets charriés par la rivière Kalamu.

LE PONT BONGOLO PLUS QU’UNE POUBELLE
Le pont Bongolo a fini par se transformer en véritable poubelle du fait de la stagnation des eaux. L’eau de la rivière ne coule plus. Elle est à peine visible sous les immondices de tous genres. Les quartiers environnants en l’occurrence, Matonge, Kauka, Yolo-Nord, Kimbangu… en ont fait leur dépotoir.
Cependant, il s’avère que c’est sur ces entrefaites que se sont développées les « affaires ». Les pompes funèbres se rivalisent d’ardeur avec quelques boutiques. Les corbillards le long de la chaussée sont loin d’effacer l’image des affaires qui avait caractérisé cette partie de la commune de Kalamu à savoir tout ce qui touche aux funérailles.
Par ailleurs, vers le quartier Yolo-Nord, les restaurants de fortune communément appelés "Malewa" fleurissent à un rythme qui contraste avec l’environnement. Les clients se recrutent essentiellement parmi les croque-morts avant de citer les briquetiers qui longent la rivière Kalamu en amont et en aval. Mais là aussi, les clients ont fini par se désintéresser. Beaucoup de ces " Malewa" ont fait faillitte. Mais tour discret, le soir, donne une image lugubre de cet endroit. Les cuisses de poulet grillés ou encore le chinchard communément appelés "Thomson" sous les lampes à pétrole, font bien l’affaire.
Les conditions d’hygiène sont loin d’être le souci des tenancières de ces restaurants de fortune. L’essentiel pour elles, c’est le bénéfice. Comme une complicité entre les tenancières et les clients, on accepte les mets servis dans ces conditions sans broncher. Les mouches et autres bestioles vecteur de maladies des mains sales, participent au principal décor des plats servis.
Un tour fortuit dans les Centres de santé situés sur l’avenue Bongolo nous renseigne que la malaria mais surtout, la fièvre typhoïde sont les symptômes de maladies les plus fréquents. Tout pour comprendre le sens des affaires dans cette partie de la commune de Kalamu.

LA POPULATION SE DIT ABANDONNEE
La population de cette partie de la commune de Kalamu se dit abandonnée à elle-même. "Nous avons introduit des demandes d’obtention de matériels de salubrité auprès du bourgmestre pour tenter de curer le lit de ladite rivière, mais sans aucune réponse", s’est lamenté Mathieu M habitant du quartier.
Et d’ajouter que "faute de mieux, les mamans du quartier s’investissent dans le petit commerce". " Nous n’avons pas de choix ", avouent-elles. Avant de poursuivre : " Ce pont est bouché et personne ne s’en occupe. Or, c’est ici que nous obtenons notre gagne-pain en vendant les "malewa". Il est vrai que c’est trop sale ici, mais bon, on n’a pas d’autres choix. On essaie de faire ce que l’on peut afin de limiter les risque de maladie en protégeant au mieux ce que nous vendons".

DES APPELS A L’ENDROIT DES AUTORITES
Les chauffeurs de taxis bus et autre automobilistes dans le désarroi ne sachant pas exploiter l’axe routier de Bongolo, laissent entendre que ce tronçon est important en ce qu’il permet de décongestionner le trafic sur certaines artères en l’occurrence les avenues Victoire et Université ainsi que la chaussé de Kimwenza.
Ainsi, craignant pour leurs véhicules et redoutant de s’embourber dans ces nids de poule qui se sont, au fil du temps, transformés en "lacs artificiels", de nombreux de conducteurs de véhicules de transport en commun ont abdiqué. Ils ont changé de route. Conséquence : des embouteillages sans précédent à certaines heures sur Victoire, Université et Kimwenza.
"Je suis étudiante à l’université Kimbanguiste et j’habite Limete. J’avais l’habitude de prendre un bus sur le tronçon Bongolo-Gambela pour descendre devant l’université. Mais depuis que cette route est devenue impraticable, je suis obligée de contourner par victoire ou prendre un taxi-moto au coin de Yolo-médical qui va me déposer directement devant la porte de l’université. En empruntant la route sablonneuse", explique une étudiante de l’université Simon Kimbangu.
Et un chauffeur de taxi-bus desservant la ligne tronçon Masina-Bongolo Gambela de souffler : " Rouler sur le tronçon Bongolo-Gambela était beaucoup plus facile pour nous quand l’avenue Bongolo était en bon état. C’était une route secondaire qui nous permettait d’échapper aux différents embouteillages sur le rond point victoire de même pour le rond point Kimuenza. Par ailleurs ça nous faisait gagner du temps. Aujourd’hui,nous sommes obligés de contourner par la chaussée Kimwenza pour se rendre à Kingasani ou Masina ".

RECOURS AUX TAXIS-MOTOS
Nombreux des habitants sur cette avenue Bongolo préfèrent recourir à des taxis-motos pour leurs déplacements. Quant à ceux qui viennent d’ailleurs la moto demeure le seul moyen de transport qui leur permet de circuler sur ladite artère. "Sachant que l’avenue Bongolo au niveau de Kauka est en état de délabrement, je préfère une fois que je me pointe à l’arrêt, négocier un taxi-moto qui me conduira à ma destination en empruntant la route sablonneuse. Car si j’ose prendre un taxi, celui-ci me déposera bien avant l’arrêt à cause du mauvais état du macadam" confie Noëlla Buyanki, une passagère rencontrée sur l’arrêt Bongolo-Gambela.
Aux dires de nombre de transporteurs, les autorités locales devront profiter de la saison sèche pour réparer au plus vite cette route. "Nous demandons aux autorités de la ville de profiter de la saison sèche et, de nous réparer cette route pour que les courses soient rapides et faciles. Une fois cette chaussée réparée ça nous éviterait de long trajet pour atteindre Bongolo". Se plaint un chauffeur taxi en guise de conclusion.
Tania Mubuadi et Christelle Gibemba sous la coordination de Emma Muntu
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