L’Organisation Internationale du Travail (OIT) est déterminée à réduire sensiblement le taux d’enfants qui travaillent dans les sites miniers. Un effectif chiffré à un million d’enfants, selon des statistiques diffusées en 2015. C’est dans cette optique qu’avec le concours du Gouvernement congolais, l’OIT a organisé, le 22 septembre à Kinshasa, un atelier de renforcement des capacités à l’intention des membres du Comité sectoriel de lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales en RDC. Occasion de dresser l’état des lieux de la situation et d’envisager une approche multisectorielle pour des solutions plus efficaces.

"Il est établi clairement que la législation sociale en vigueur en République démocratique du Congo interdit drastiquement le travail des enfants, sauf en cas de dérogation juridique. Ainsi, la responsabilité qui nous incombe, à nous ministère du Travail, Emploi et Prévoyance sociale, est celle de vulgariser, de prévenir et surtout de faire appliquer la loi dans toute sa vigueur, afin que les droits de l’enfant en matière du travail ne soient pas violés, sous quelque prétexte que ce soit". C’est par ces mots que Lambert Matuku, le Ministre d’Etat en charge de l’Emploi, du Travail et Prévoyance sociale a lancé les travaux de cet atelier, initié par le Bureau Afrique centrale de l’OIT.
Face à une cinquantaine d’experts et membres du Comité sectoriel de lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales en RDC, le représentant du Gouvernement a tenu à décrier ’’les pires formes de travail des enfants’’, définies selon la Convention 182 de l’OIT, comme ’’des travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant’’.
"C’est la réalité indubitable qui correspond exactement à l’environnement de travail dans les mines pour les enfants… Nous confirmons, sans ambages, que ce type de travail n’est ni plus ni moins qu’une de pires formes de travail des enfants",a déclaré M. Lambert Matuku.

"ERADIQUER CE TRAVAIL NOCIF"
Au nom de l’Exécutif congolais, le Vice-Premier ministre en charge du Travail, Emploi et Prévoyance sociale, a fait part de la volonté des autorités congolaises de mener des efforts considérables pour soustraire les enfants du travail dans les mines.
"En notre qualité de membres de l’Organisation internationale du Travail et ayant ratifié la Convention 182 portant sur l’élimination de l’existence des pires formes de travail des enfants, le Gouvernement de la République a la ferme volonté d’éradiquer ce travail nocif. C’est ici l’occasion de rappeler qu’en 2011, un Comité national y relatif avait été mis en place dont les plans d’action s’étalent de 2012 à 2020",a-t-il souligné.

PRES D’UN MILLION D’ENFANTS DANS LES MINES !
Aux dires du représentant du Gouvernement congolais, des efforts sont plus perceptibles dans les entreprises minières, et moins chez les artisanaux. "A ce jour, nous saluons à juste titre les sociétés minières industrielles qui se sont investies à éradiquer les pires formes de travail des enfants dans leurs milieux. Notre plus grand combat se focalise dans les secteurs et sites miniers artisanaux", a fait remarquer le n°1 du ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale.
Chiffre à l’appui, Lambert Matuku a dressé le tableau des enfants qui œuvrent encore dans le secteur minier : "Les statistiques établies à ce sujet sont révélatrices. Déjà en 2007, une étude du ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale dénombrait 20.000 enfants dans l’ex-province du Katanga et environ 12.000 en Ituri, dans l’ex-Province Orientale, et plus ou moins 11.800 au Kasaï Oriental. Soit près de 43.800 enfants qui œuvraient dans les mines artisanales. En 2015, l’OIT en a évalué près d’un million, dont l’âge varie entre 5 et 17 ans. Quel drame !".

LES CAUSES D’AFFLUENCE DES ENFANTS
"Cette situation est tributaire de plusieurs facteurs dont les deux principaux sont : la précarité de la vie de plusieurs familles, qui contraignent les enfants à travailler pour subvenir aux besoins vitaux de celles-ci, et le débauchage forcé par les groupes armés, en vue de leurs approvisionnements logistiques", a précisé le Vice-Premier Ministre.
"Face à cette réalité, les gouvernements successifs, depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, se déploient afin d’endiguer ce fléau. C’est dans ce cadre qu’en août 2017, il a été mis en place la Stratégie nationale sectorielle de lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales pour la période comprise entre 2017 et 2025. Et ce, pour appuyer le Plan d’action national de lutte contre le travail des enfants", a mentionné à ce propos Lambert Matuku.

RECOURIR A UNE APPROCHE MULTISECTORIELLE
Directrice pays du Bureau de l’OIT pour l’Afrique centrale, Mme Aminata Maiga a salué les efforts entrepris par le Gouvernement congolais qui a amorcé, depuis quelques années, des démarches pour lutter contre les pires formes de travail auxquelles sont soumis nombre d’enfants sur le territoire national. Elle a fait ainsi allusion à ces enfants qui sont employés aussi bien dans l’agriculture que dans le secteur minier.
S’inspirant de l’expérience d’autres pays, Mme Aminata Maiga a prôné une approche multisectorielle et une démarche transversale pour arriver à trouver des solutions plus efficaces. Elle a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’une coordination pour que cette lutte soit menée de façon cohérente et efficace. "A ce propos, l’OIT est disposée à accompagner le Gouvernement congolais dans la lutte contre la pire forme de travail des enfants", a-t-elle rassuré.
"Certes, le défi est grand, mais nous sommes tous appelés, chacun selon ses responsabilités, et le pouvoir dont il jouit à pouvoir nous impliquer pour trouver des solutions appropriées, en vue d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030", a conclu à cet effet le Ministre d’Etat en charge de l’Emploi, travail et Prévoyance sociale. Yves KALIKAT
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