
Dans son Rapport sur le monitoring des manifestations publiques pacifiques qu’elle a publié hier lundi 19 novembre, au Centre Interdiocésain de Kinshasa, la Commission Justice et Paix Congo de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (JPC/CENCO) a fustigé de graves violations des droits de l’homme perpétrés du 1er avril au 27 octobre 2018 dans quelques villes de la République Démocratique du Congo par des agents des services de sécurité de l’Etat.
Selon cette structure de l’Église catholique, ces violations des droits de l’homme ont été marquées par l’assassinat des 5 manifestants, dont 4 par balles réelles ; au moins 91 cas de blessés, dont 17 par balles ; et 362 interpellations et tant d’autres irrégularités.
A quelques jours du démarrage de la campagne électorale, JPC/CENCO a encouragé les institutions de la République ainsi que toutes les autorités compétentes à garantir et à faire valoir la liberté de manifester et la liberté de mouvement de tous les candidats, de tous les témoins des partis politiques, de tous les observateurs électoraux, de tous les agents électoraux, de tous les journalistes…
La proposition de loi sur les manifestations publiques
JPC/CENCO a appelé le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et le Parlement de la République à veiller à ce que la proposition de loi fixant les mesures d’application de la liberté des manifestations publiques soit réexaminée pendant cette session parlementaire, promulguée et publiée au Journal Officiel, aux fins de sa mise en application effective.
Au Gouvernement de la République, aux maires des villes et autres autorités compétentes, JPC/CENCO a recommandé de faire valoir la liberté de manifester pacifiquement et la liberté de mouvement ; d’observer le régime d’information relatif à la liberté des manifestations publiques consacré par la Constitution de la RD Congo ; de prendre les mesures d’encadrement chaque fois qu’une manifestation est programmée et de se réserver d’entreprendre tout acte contraire ; de mettre en application le Décret portant plan opérationnel de sécurisation du processus électoral.
Les étudiants » victimes de la barbarie policière «
A la police et autres services de sécurité, JPC/CENCO a recommandé de veiller au respect des droits de l’homme avant, pendant et après les manifestations publiques, en évitant l’usage disproportionnel de la force. Elle a exhorté les partis, les organisations de la société civile et les mouvements citoyens, organisateurs des manifestations et réunions publiques pacifiques, à veiller au respect des règles relatives à la procédure et au déroulement des manifestations publiques ; à sensibiliser les manifestants en vue d’éviter les actes de vandalisme.
Enfin, JPC/CENCO a encouragé les instances judiciaires à se saisir de tous les dérapages et à ouvrir des enquêtes sur les cas de violations des droits de l’homme ou de trouble de l’ordre public lors de manifestations ou réunions publiques.
En marge de la présentation dudit Rapport, le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, a invité les personnalités présentes à observer une minute de silence en mémoire des étudiants de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) abattus la semaine dernière lors d’une manifestation publique. Il a qualifiés ces étudiants de » victimes de la barbarie de la police ».
Par Marcel Tshishiku