Les stratèges de Cach devraient se montrer ingénieux face aux stratèges des “partenaires-adversaires” ou “adversaires-partenaires” dans un contexte ne permettant pas de distinguer les vrais partenaires des vrais adversaires...
Mgr Ambongo semble avoir été financé par les ennemis de la RDC pour torpiller le séjour américain de Félix-Antoine Tshisekedi.



Fait du hasard ou non, l’interview de l’archevêque de Kinshasa au journal français «La Croix» a été publiée le 26 mars 2019, le jour même où le Département d’Etat américain annonçait l’invitation adressée au Chef de l’Etat congolais pour un séjour à Washington en avril prochain. Selon le ministère américain des Affaires étrangères, le Président Tshisekedi «sera reçu par le secrétaire d’Etat Pompeo et d’autres membres du gouvernement et hauts responsables» des États-Unis. Le lendemain, précisément le 27 mars, l’ambassade des Usa à Kinshasa a publié un communiqué de deux paragraphes fort révélateurs en citant même à sept reprises le nom du Chef de l’Etat congolais. En voici le contenu intégral…


«Les Etats-Unis se félicitent du président Félix Tshisekedià Washington la semaine prochaine. Ce sera le premier voyage du président Tshisekedien dehors de l’Afrique depuis son investiture. Sa décision de faire de Washington sa première étape reflète notre engagement commun envers un Congo plus paisible et plus prospère. La visite du président Tshisekedioffrira l’occasion d’évaluer plus en détail notre intérêt commun à lutter contre la corruption, à respecter les droits de l’homme, à améliorer les services de la santé et d’éducation pour le peuple congolais, à améliorer la sécurité et à créer plus d’emplois pour les Congolais en attirant plus d’investisseurs américains.
«La première passation de pouvoir pacifique en RDC a offert l’occasion historique de tracer une nouvelle voie. Nous sommes impressionnés par les nombreuses mesures que le président Tshisekedia déjà prises pour répondre au désir clair de changement du peuple congolais en luttant contre la corruption, en ouvrant l’espace démocratique et en améliorant le respect des droits de l’homme. Il est clair que le président Tshisekedimet le peuple à l’avant-plan, comme la foule le lui demandait lors de son investiture. Les Etats-Unis sont tout à fait résolus à soutenir la vision d’avenir du président Tshisekediet ses efforts visant à améliorer la vie des Congolais. Sa visite à Washington renforcera notre partenariat basé sur des valeurs et des intérêts partagés. Les Etats-Unis se réjouissent de travailler avec le président Tshisekedipour réaliser le vrai potentiel de la RDC et de produire des résultats pour le peuple congolais».
Les «TDR» sont circonscrits : corruption, droits de l’homme, santé, éducation, ouverture de l’espace politique et investissements.



Le courant passe effectivement entre Kinshasa et Washington

Même si rien d’officiel n’est prévu jusque-là s’agissant d’une rencontre avec le Président Donald Trump, on peut au moins retenir que depuis l’investiture du Président Félix Tshisekedi en janvier dernier, les délégations américaines reçues jusque-là en audience à la Cité de l’Union africaine ne tarissent pas d’éloges à l’égard du vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018.
Du porte-parole adjoint au département d’Etat Robert Palladinoau secrétaire d’Etat-adjoint chargé des Affaires africaines Tibor Nagyen passant notamment par Peter Pham, envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs ainsi que l’ambassadeur Tim Hammer, tout baigne dans l’huile.
«Nous nous sommes engagés à travailler avec le nouveau gouvernement de la RDC. Nous encourageons le gouvernement à mettre en place une large représentation des acteurs politiques congolais...», a déclaré R. Palladino dans un communiqué officiel publié le 23 janvier 2019, la veille de l’investiture.
«J’ai félicité le Président Tshisekedi pour son investiture, il y a exactement un mois et j’ai insisté que les Etats-Unis s’engagent à le soutenir, ainsi que ses efforts à satisfaire le désir clair de changement exprime par le peuple congolais. Nous sommes encouragés par le nombre de mesures importantes que le Président Tshisekedi a déjà prises, au cours de son premier mois de mandat pour lutter contre la corruption, accroitre la transparence, promouvoir le principe d’obligation de rendre compte et améliorer le respect des droits de l'Homme», a relevé Peter Pham à l’issue de son séjour en RDC du 21 au 25 février 2019.
Quant à Tibor Nagy interviewé par Rfi le 4 mars 2019, répondant à la question de savoir quelle sera la politique américaine en RDC et si Washington va aider «aider Félix Tshisekedi à gagner en indépendance vis-à-vis du camp de Joseph Kabila ?» (sic), il dit : « Nous ne croyons pas au soutien des individus, mais au soutien aux processus. Le Congo a l’opportunité de changer de direction pour la première fois. Nous allons suivre les actions du gouvernement : les nominations, les lois, les processus… La Constitution congolaise dit des choses très intéressantes sur la manière de former le gouvernement. Des nouvelles coalitions vont se former. Peut-être même de nouveaux partis. Qu’adviendra-t-il des dirigeants en exil ? Tout ceci est très complexe et en évolution. Mais nous avons hâte de travailler avec le président Tshisekedi».
On soutenir à ce stade que le courant passe effectivement entre Kinshasa et Washington.

Le prélat a suggéré les «TDR» du séjour du Président Tshisekedi

Or, le successeur du cardinal Laurent Monsengwo semble avoir un avis contraire. Il continue son plaidoyer en faveur de quelques leaders de Lamuka qui, eux, n’épargnent pourtant pas le Président Félix Tshisekedi dans leurs propos, à l’exception de Moïse Katumbi et de Freddy Matungulu.
Tenez ! Le 3 février 2019, Martin Fayulu tient son premier meeting post-investiture de Tshisekedi. On se souviendra que dans son discours de circonstance, le Chef de l’Etat lui a tendu sa main. Réaction disproportionnée de l’intéressé : «La main tendue, on la prend quand c’est propre. Quand ce n’est pas propre, on la prend pas» !
Dans une interview à Jeune Afrique publiée le 31 janvier 2019 sous le titre «RDC-Adolphe Muzito : Félix Tshisekedi à la présidence, ‘c’est pire que Joseph Kabila’», à la question «Lamuka, la coalition dont vous faites partie, n’a-t-elle pas intérêt à aider Félix Tshisekedi à gagner en autonomie ?», Adolphe Muzito répond : «Nous n’allons pas l’aider à s’émanciper. Ce serait trahir le peuple qui a rejeté son programme et celui de Kabila. De toute façon, comment pourrions-nous l’aider, dans la mesure où les résultats proclamés nous mettent dans une position de faiblesse au Parlement ? Même le parti de Tshisekedi y est d’ailleurs très faible».
Le 4 mars 2019, Martin Fayulu revient à la charge. «La RDC est gouvernée par un pantin», publie-t-il sur son compte twitter qu’il tentera d’effacer, mais trop tard. La circulation virale de son exploit l’a desservi dans certains milieux politiques, diplomatiques et sociaux.
Si on ajoute l’interview du cardinal Monsengwo à «La Libre Belgique» parue le 26 février 2019, on réalise le degré de mépris à l’égard du Chef de l’Etat. Cette prestation est du même cru que celle de l’archevêque Fridolin Ambongo au journal «La Croix» parue le 26 mars dernier.
Heureusement que les communicateurs de Cach semblent avoir reçu consigne de ne pas réagir au déferlement des propos incendiaires de Bemba, Muzito, Fayulu, Monsengwo et maintenant Ambongo.
Aussi, entendre aujourd’hui ce dernier exhorter Tshisekedi à ne pas se séparer «de ceux avec qui il a toujoursmilité : Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et, bien sur, Martin Fayulu» parce qu’il estime que les intéressés «sont des opposants historiques et des personnages clé de la vie politique au Congo», mais surtout l’entendre dire au Chef de l’Etat que «S’il se trouve les mécanismes pour les associer à son exercice du pouvoir, il gagnera en crédibilité», il y a de quoi se demander pourquoi tronquer l’histoire tout de même récente de ce pays.
En effet, depuis quand Katumbi et Bemba, par exemple, ont toujoursmilité aux côtés de l’Udps ? L’histoire rappelle que c’est à peine en septembre 2015 que Katumbi a rejoint l’Udps et qu’en 2011, Bemba n’avait pas donné consigne à sa base pour voter pour Etienne Tshisekedi à la présidentielle. Ceci de un.
De deux, à l’exception peut-être de Martin Fayulu, on ne peut pas dire de Bemba et de Katumbi qu’ils soient des opposants historiques. Personnages clé de la vie politique au Congo, si !
Sur les mécanismes d’associer Fayulu, Katumbi et Bemba (il a oublié Muzito et Matungulu) à l’exercice du pouvoir, Mgr Fridolin Ambongo devrait plutôt aider Félix Tshisekedi à lui dire comment s’y prendre puisque réunis à Bruxelles avant son interview au journal «La Croix», les leaders de Lamuka ont envisagé la transformation de leur coalition en Opposition parlementaire.
L’intérêt de cette interview est cependant dans le passage selon lequel «le jeu est risqué», en ce que si le Président de la République se «penche trop du côté du peuple, Kabila risque de ne pas se laisser faire», suggestionne le prélat comme s’il «prophétisait» d’une coalition ou d’une cohabitation difficile.
Aussi, la solution, il l’exprime en ces termes : «C’est le sens de mon appel à la communauté internationale, et en particulier aux États-Unis et à la France. Il faut aider Félix Tshisekedi en affaiblissant Kabila mais aussi en offrant une protection au nouveau président». Là, c’est carrément à une crise institutionnelle qu’il en appelle.
Mais, il y a surtout dans ses propos cet aveu clair et net : “... nous sommes convaincus que l’on ne peut fonder l’avenir d’une nation sur le mensonge. C’est d’ailleurs le message que je viens de passer au Département d’Etat, à Washington, et que je vais répéter au Quai d’Orsay, où je vais être reçu cette semaine”. Ce qui veut dire que le prélat a donné aux Américains les «TDR» du séjour du Président Tshisekedi aux Usa.
L’évidence est que l’archevêché de Kinshasa ne lâche pas le morceau. D’un côté, il caresse le Chef de l’Etat en plaidant pour certains acteurs de Lamuka dont ceux qui ne cessent de le tourner en dérision et, de l’autre, elle continue de torpiller son mandat en l’incitant à violer la Constitution pour laquelle, pourtant, les victimes des manifestations Clc ont été consacrées martyrs !
Heureusement que Washington sait s’organiser pour s’informer par d’autres voies.

Omer Nsongo die Lema
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