Le décaissement, par le Gouvernement, de 41 milliards de Francs congolais en vue de la paie des enseignants concernés par la gratuité de l'enseignement de base ne suffit pas. D'après les confidences d'un responsable du Syndicat national des enseignants catholiques (Synecat), il reste désormais à l'Exécutif national de convoquer la réunion de la commission paritaire en vue de régler définitivement la question du barème de salaires des professionnels de la craie.
Interrogé, un cadre du Synecat qui a requis l'anonymat explique que la réunion de la commission paritaire est le seul cadre idéal pour dissiper tout mal entendu sur le salaire des enseignants. "Beaucoup d'entre nous murmurent parce qu'ils craignent ne plus toucher les salaires auxquels ils étaient habitués grâce à la prise en charge des parents (certains touchant 300, 400 voire 500 dollars américains). Voilà pourquoi dans certains établissements catholiques on fait semblant d'être pour la gratuité. Mais en réalité, ils n'acceptent pas le salaire de l'Etat qui, selon toute vraisemblance, devrait être revu à la baisse. On parle de 245 dollars américains".
Faisant allusion particulièrement aux établissements de la commune de la Gombe, ce responsable du Synecat n’y entend pas y aller avec le dos de la cuillère. "Le Gouvernement doit prendre des sanctions à l'encontre de toutes les écoles qui s'opposent à la gratuité de l'enseignement», dit-il. Et d’ajouter : "les enseignants des écoles catholiques doivent oublier la prise en charge de l'éducation par les parents. Cela ne les honore pas et appauvrit davantage les parents dont la majorité n'arrivent pas à nouer les deux bouts du mois".
Ce qui le pousse à appeler ses collègues à la patience du fait qu' "en principe, la gratuité de l'enseignement devrait s'opérer par pallier". "Néanmoins, saluons la bonne volonté de nouvelles autorités du pays qui ont commencé par matérialiser la gratuité de l’enseignement de base, consacrée dans la Constitution de la République par l'enseignement de base", a-t-il fait savoir avant de souhaiter voir cette gratuité atteindre les Universités et autres instituts supérieurs.
" ATTEINDRE 30% DU BUDGET NATIONAL "
Au Synecat, on salue des deux mains l'augmentation du budget de l'éducation nationale qui passe de 8 à 20%. " Mais faudrait-il que l'ensemble du budget national soit encore revu à la hausse pour permettre à ce secteur d'être doté de moyens conséquents pour assurer l'avenir de la RDC". "7 milliards de dollars américains comme budget est vraiment dérisoire pour un pays comme la RDC", regrette-t-il. Ce membre du Synecat espère voir les nouvelles autorités lutter contre la fraude, le détournement des deniers publics pour que le budget national puisse encore être revu à la hausse de manière à permettre au secteur de l'éducation de disposer de 30% du budget national comme ce fut le cas lors de la période de feu le président Joseph Kasa-Vubu.
LES NOUVELLES UNITES AUSSI CONCERNEES
Jean-Louis Kayembe, directeur des opérations de la Banque centrale du Congo (BCC) et chargé du suivi de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat a précisé le week-end dernier que la paie complémentaire pour le mois de septembre liquidée et ordonnée concerne "tous les enseignants de l'enseignement de base, c'est-à-dire l'école primaire, toutes les nouvelles unités et certaines écoles, notamment pour les frais de fonctionnement. Toutes ces catégories qui entrent dans ce premier palier de la gratuité, sont donc concernées par cette paie complémentaire", a-t-il souligné. Plus de 41 milliards de francs congolais sont d'ores et déjà décaissés et crédités dans certaines banques pour assurer cette paie complémentaire du mois de septembre, a précisé le vice-ministre des finances, Junior Mata.
DISPARITE DE SALAIRES
Mais bien avant cette paie, certains enseignants dénoncent déjà la disparité de salaires. Tel est le cas de ceux de la ville de Boma, dans le Kongo-Central qui ont observé un mouvement de grève depuis hier lundi 7 octobre. Ils dénoncent "un écart sensible observé dans les salaires à la paie du mois de septembre". Le 2ème vice-président de l'intersyndical de l'Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), Jean Tsasa, affirme qu'ils resteront à la maison jusqu'à ce que le Gouvernement prenne en compte leurs revendications. "A Kinshasa, on ajoute 193.000 francs, à Matadi on ajoute 139.000 et l'enseignant de Boma, on le considère comme un broussard en lui proposant 39.000 francs congolais. C'est inadmissible", s'est-il plaint avant d'exiger l'uniformisation des salaires. Rachidi MABANDU
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