Que du négatif ces deux dernières années
"Les deux dernières années de monsieur Kabila, il n'y a eu que du négatif. C'est un homme. Il a une famille. Il a des enfants. C'est un bon mari. C'est un jeune homme. Il a une bonne barbe mais il n'a pas été un bon Président pour le Congo 2017-2019. Il avait été mon ami. Mais je suis en train de me dresser contre un système. Un bilan de deux dernières années", affirme Sindika Dokolo.
Il explique que "le Président Kabila était sûrement arrivé à une situation où il craignait pour son avenir et pour les siens. Il s'est beaucoup sacrifié. Il a pris beaucoup de risques et il se disait sûrement qu'est-ce qui va se passer après le pouvoir. Et il utilisait tous les outils à sa disposition pour se maintenir en évitant les élections et l'alternance".
Pour l'initiateur du mouvement citoyen Les Congolais Débout, "si c'était pas la société civile [une grande nouveauté sur l'échiquier politique congolais], on serait toujours sous l'ère Kabila, un glissement sans fin et une marre de sang".
"Joseph Kabila était à mon mariage. On n'est jamais amis avec un Président de la République, mais c'est quelqu'un avec qui on a eu une relation de courtoisie. Parfois, on parlait des choses du pays quand je venais à Kinshasa. Je ne suis qu'un citoyen. Je ne peux pas être un copain du Président de la République", a-t-il laisse entendre.
FCC-CACH, Coalition difficile à comprendre
"Quand on regarde la coalition FCC-CACH, c'est difficile à comprendre. Dans beaucoup de pays, elle ne tiendrait pas la route. C'est vraiment deux opposés. En tant qu'observateur, je ne pense pas que ce soit possible que cette coalition tienne très longtemps", pense Sindika Dokolo.
"Il est évident qu'il y en a au gouvernement qui ont un intérêt objectif que le bilan du Président Félix Tshisekedi ne soit pas trop positif parce que cela remettrait évidemment en cause les chances de victoire du FCC aux élections suivantes. Il y a une contradiction interne", constate-t-il.
Dans ce contexte, "il va falloir que nous, citoyens, [puissions jouer] un rôle. La société civile doit continuer à mettre la pression sur le pouvoir politique pour dire que quels que soient les accords politiques, rien ne justifie le fait qu'on n'entreprenne pas les réformes de justice et stabiliser la situation notamment à l'Est".
Il relève tout de même que "le grand acquis de cette coalition est qu'elle a permis une transition pacifique".
Mais, souligne l'homme d'affaires, "il ne faut pas cette coalition remette en cause l'agenda principal de ce mandat qui est le changement. Quand on dit le peuple d'abord, même si on ne veut pas aller fouiner dans le passé, il faut faire mieux".
Retour évident de Joseph Kabila
"Quand j'entends le FCC évoquer le retour de Kabila, je me dis que nous avons un problème au niveau de notre société civile parce que dans un pays normal, il y aurait 100 000 personnes qui seraient descendues dans les rues de manière pacifique. Le vrai travail à faire, c'est la conscientisation des citoyens", dit-il.
"Ça ne fait aucun doute que Joseph Kabila va révenir aux affaires et qu'il s'y prépare. Il ne faut pas être naïf. Lors que Monsieur Mwilanya évoque son éligibilité aux prochaines élections, c'est pas innocent. Lors qu'on prépare Me Nkulu et compagnie à la Cour constitutionnelle, c'est pas innocent".
Voilà pourquoi, il faut rester engagé parce que "ce sont de bons leaders qui font de bons citoyens, ce sont de bons citoyens qui font un bon leadership", pense l'initiateur des Congolais Débout.
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