Arrivés à Goma, ce mardi 28 janvier 2020, le ministre congolais en charge des Mines ainsi que le ministre d’État chargé de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, sont venus s’imprégner des questions liées à la redevance minière au Nord-Kivu, conformément aux principes de la décentralisation et de la libre administration des provinces.

L’arrivée au Chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à Goma, Willy Kitobo Samsoni et d’Azarias Ruberwa a constitué une opportunité pour les creuseurs artisanaux d’exposer leurs problèmes auprès du ministre de tutelle en cette période où la province du Nord-Kivu fait face à des vives tensions nées des conflits entre creuseurs artisanaux et la société Alphamin Bisie Mining, installée dans le territoire de Walikale.

Dans un échange avec les autorités politico-militaires et les services judiciaires du Nord-Kivu, ainsi que les représentants des sociétés minières et ceux des coopératives des creuseurs artisanaux, le ministre des mines a rappelé l’importance d’une réorganisation du secteur artisanal des mines et un renforcement à la réglementation minière, conformément au Code minier en vigueur en République démocratique du Congo (RDC) pour, avance-t-il, éviter la récurrence de ces conflits et la fraude minière qui en découle.

Mises en garde

S’adressant aux différentes autorités du Nord-Kivu, le ministre des mines a recommandé aux uns et autres de travailler d’une manière correcte pour l’intérêt de la population congolaise afin que le secteur minier -qui représente 30% du budget national- soit réellement un secteur au bénéfice de la population et non des individus.

« Il a été démontré que la fraude minière en province du Nord-Kivu est à la base de la perte de beaucoup d’argent qui devrait être déversé dans le trésor public, pouvant contribuer aux projets de développement. Les conflits miniers dans cette province est souvent source des multiples guerres. C’est pourquoi je préconise le dialogue pour harmoniser les vues entre les creuseurs artisanaux et les industriels, en l’occurrence, AlphaMin Bisie mining, a précisé Willy Kitobo qui relève que le conflit est souvent né par manque d’indemnisation des creuseurs artisanaux au moment où ils doivent céder des terres pour une exploitation industrielle, alors qu’ils sont pour la plupart des cas, ceux qui découvrent en premiers les zones d’exploitation.

À lui d’annoncer aussi qu’une investigation sera faite pour savoir comment est géré l’argent issu des redevances minières par la société Alphamin Bisie Mining au Nord-Kivu.

« 50% de ces royalties partent au pouvoir central, 25% en province, 15% aux entités territoriales décentralisées et 10 % pour les générations futures. Mais, c’est toujours paradoxal de voir comment les entités territoriales décentralisées où sont exploitées les minerais ne sont pas développées. C’est le cas de Walikale. Des problèmes d’eau, d’électricité, d’habitat et des routes devraient être résolus« , a-t-il déploré.

Face aux arrestations récentes de 14 creuseurs artisanaux de Walikale suite à ces conflits actuels qui opposent AlphaMin Bisie Mining de Walikale aux artisanaux ainsi que les morts occasionnés suite aux conflits entre la Société Minière de Bisunzu qui est dans le territoire de masisi avec la Cooperamma, le numéro 1 congolais des mines préconise le « dialogue » et le « respect » des textes légaux, conformément au code Minier en vigueur, tout en martelant sur une bonne promotion de l’exploitation artisanale. Certes cette exploitation minière crée de l’emploi aux congolais, mais il est important de respecter aussi les zones d’exploitation, a exhorté Willy Kitobo.

« Je rappelle également le respect des droits de l’homme dans cette exploitation artisanale. La RDC a aujourd’hui 2.500.000 creuseurs artisanaux à travers tout le pays et j’interpelle les services qui encadrent ces creuseurs de ne pas utiliser les enfants et les femmes enceintes dans l’exploitation des minerais et de prévenir les accidents dans des sites miniers. », a-t-il recommandé.

Pour Maitre Azarias Ruberwa, ministre d’État en charge de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, la transparence, l’équité et l’efficacité devraient animer le processus d’exploitation minière au Nord-Kivu, dans l’esprit de la décentralisation qui promeut le développement économique des provinces.

« Les droits miniers sont liés aux droits fonciers« , conclut-il, en appelant l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu à un « contrôle efficace » et un suivi dans la gestion des ressources issues des redevances minières pour l’intérêt du Nord-Kivu.

Melis BOASI, Correspondant à Goma
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