Hécatombe dans la nuit de mardi à mercredi derniers à Beni-Territoire, dans trois localités voisines de Mbau, le chef-lieu, situé à 36 Km de Beni-ville où les islamistes ougandais des ADF ont massacré en découpant à la machette 40 personnes et 15 blessés graves dont la majorité des femmes. Celles-ci ont été violées par les assaillants dont certaines avaient des bâtons introduits dans leurs organes sexuels. On est au comble de l'horreur. Trente-six humains découpés exactement comme à l'abattoir dans un même périmètre.
Chose nouvelle dans le modus operandi des islamistes ougandais des ADF, le viol des femmes avec des bâtons pour provoquer le plus possible de terreur. L'information est livrée depuis hier par l'Administrateur De Territoire de Beni-Territoire et la Coordination de la Société civile basée à Mbau même. Hier toujours, mais à Beni, le Coordonnateur de CEPADHO "Centre d'étude pour la paix et les droits de l'homme" Me Omar Kavota a tenu une conférence de presse où il a indiqué dans sa comptabilité macabre qu'avec les 40 tués mardi dernier, on a atteint le chiffre de 282 personnes massacrées par les ADF depuis le déclenchement de l'opération de traque des FARDC.
Il faut aussi noter que c'est la première attaque réussie avec mort d'hommes des islamistes ougandais des ADF depuis que les FARDC ont détruit leur QG opérationnel de Madina et neutralisé cinq de leurs six hauts commandants. Ce qui est un acte à louer bien qu'il y a encore un deuxième QG opérationnel dénommé "New-Madina" que les FARDC n'ont aps encore conquis. Malgré tout, les ADF ont à nouveau impitoyablement frappé avec un bilan lourd 40 morts avec des femmes atrocement violées.
Les islamistes ougandais ont réussi à passer à travers les mailles du filet. Tout à fait normal. D'autant qu'il s'agit bel et bien des terroristes djihadistes et non un groupe armé classique comme le M-23 qui fait la guerre conventionnelle. Dans ce cas, même sans leurs deux QG opérationnels en raisonnant par l'absurde que celui de "New Madina" aient été détruits, pour continuer leur guerre asymétrique, les islamistes n'ont pas besoin comme les armées conventionnelles des plans de guerre élaborés dans leurs QG opérationnels comme les armées conventionnelles.
Ils vont continuer avec la même hargne tant que leur chaine de commandement n'est pas complétement détruite. Or cette chaine de commandement des islamistes ADF n'est pas logée dans le QG opérationnel mais bien dans la fret dense de Mayangos où ils évoluent depuis 1988 qu'ils sont arrivés dans la région de la manière que l'on sait.
Puisque le commandement est caché dans la forêt dense, on ne doit pas s'étonner des attaques comme celle de mardi dernier en dépit du fait que le QG de "Madina" était conquis par les FARDC. Il y a en aura encore d'autres de la même ampleur dès lors qu'aucune armée nationale du monde encore moins les FARDC n'est en mesure de placer un soldat devant chaque habitation des localités des zone en guerre. C'est depuis 2014 que les ADF, un groupe islamiste qui prône un islam rigoriste, pur et dur, a débuté sa campagne de terreur contre les populations de la région de Beni qu'ils massacrent épisodiquement en les découpant soit à la hache soit à la machette.
La Société civile de Beni est déjà dans ses statistiques à quelque chose comme 1400 personnes tuées dans ces conditions. Pour quelles motivations ? C'est là tout le mystère. Mais nombreux sont à ce jour les Congolais qui sont convaincus que ces massacres cycliques ont un fond de balkanisation dont la première phase est de chasser par la terreur les populations autochtones de leurs terres et dans un deuxième temps les remplacer par des étrangers transplantés. En plus, ce ne sont que les membres de la communauté-Nande qui sont ciblés par les islamistes ADF. Ce qui laisse pensif. KANDOLO M.