Le pire était à craindre, il est en train de se réaliser :  alors que la désignation du président de la Commission nationale indépendante  (CENI) est toujours bloquée à cause des dissensions  entre les confessions religieuses, les tensions ethniques ont monté d‘un cran entre les ressortissants du Kasaï et les autres groupes et atteint les lieux de culte.






C’est ainsi que Mgr Bernard Emmanuel Kasanda,  évêque du diocèse de Mbuj Mayi, capitale du Kasaï,  a publié  un message angoissé dans lequel il  dénonce « une profanation progressive et systématique qui  porte sur nos paroisses, grottes et sanctuaires et autres lieux de culte » Le prélat explique que « des individus malintentionnés volent les ornements liturgiques, les objets de culte,  les statues de Jésus et de la Vierge Marie, désacralisent les tabernacles   en emportant le Saint Sacrement » et il appelle les fidèles à observer le 13 août prochain une journée de prière et de jeunes.


D’autres informations en provenance du Kasaï oriental relatent que l’église cathédrale  de Mbuji Mayi a été saccagée par la population qui reproche  aux  prélats catholiques de refuser de signer le procès vernal de l’élection de  Denis Kadima à la tête de la CENI. 


Rappelons que le blocage est total entre les églises catholique et protestante d’un côté et six autres confessions religieuses de l’autre, les premières refusant d’avaliser la candidature de Denis Kadima à la tête de la CENI. En dépit de son expérience des processus électoraux, le candidat d’origine kasaïenne, est perçu comme trop proche du président Félix Tshisekedi.


De nombreux dirigeants de l’UDPS tiennent pour acquise la réélection  du chef de l’Etat en 2023 et ils souhaitent que Félix Tshisekedi obtienne un nouveau mandat, afin de  réaliser les promesses du premier exercice.  Rappelons que, depuis sa fondation en 1980,   l’UDPS  n’a jamais  exercé le pouvoir, entre autres à cause de l’intransigeance d Etienne Tshisekedi (père du président actuel). Ce dernier, qualifié d’ « éternel opposant » avait refusé d’être le premier ministre de Mobutu, et il avait  refusé aussi  de participer au scrutin de 2006,  le premier après les deux guerres qui avaient failli faire éclater le pays.  


A plusieurs reprises, les propos menaçants du secrétaire général de l’UDPS Célestin Kabuya ont permis de redouter un passage en force d’ici deux ans, ce qui serait rendu possible avec  une présidence  de la CENI acquise au parti…


Des  accusations de tribalisme fusent désormais à l’encontre des Kasaïens appartenant à l’ethnie des Balubas,  qui sont très nombreux à  Kinshasa et de plus en plus actifs dans les autres provinces dont le Katanga  d’où ils avaient déjà été expulsés au début des années 90.  Dans d’autres régions, comme le   Maniéma circulent à présent des tracts hostiles aux Kasaïens,  accusés de vouloir truster tout le pouvoir et d’occuper entre autres la  présidence de la Cour Constitutionnelle et la Cour de Cassation, « boulonnant » ainsi le système judiciaire.


Le projet de loi sur la « congolité », déposé par le banquier Noël Tshiani, proche du président actuel, et visant à écarter Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga avait déjà  échauffé les esprits,  entre autres dans la province du cuivre.  Le blocage de l’élection à la présidence de la CENI  représente un élément de danger supplémentaire  dans un pays dont l’équilibre repose sur un délicat dosage entre les régions et les groupes ethniques. Le parti Lamuka, présidé par Martin Fayulu,  candidat malheureux aux dernières élections et présenté  comme le vainqueur réel par les observateurs de l’église catholique, appelle à de grandes manifestations. Depuis Paris, le lanceur d’alerte Jean- Jacques Lumumba (neveu de Patrice…), qui appelle à des élections réellement démocratiques,  a été victime de  cambriolage et autres menaces, ce qu’il considère comme des manœuvres d’intimidation.

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