Face à la colère des habitants de Kintambo, notamment des jeunes sportifs, le gouvernement a décidé de suspendre les travaux de construction d’une station-service par la société pétrolière Engen sur le terrain du stade Vélodrome, en commune de Kintambo. Cette mesure a été prise à l’issue d’une visite sur le site ce mercredi par la ministre des Affaires foncières, Acacia Bandubola, et le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Crispin Mbadu.
Une construction jugée illégale
Les ministres ont déclaré que Engen ne possède aucun titre de propriété sur ce terrain, considéré comme une emprise publique. Cette décision intervient après une vérification des documents, qui a révélé l’absence d’autorisation légale pour le projet.
Acacia Bandubola : "Nul n’est au-dessus de la loi"
Elle a rappelé que le gouvernement est engagé dans une lutte contre les constructions anarchiques et les violations des normes urbanistiques :
« Nous mettons en garde toutes les personnes qui agissent illégalement, sans respecter les procédures. »
Crispin Mbadu : Un partenariat non conforme
Il a précisé que le projet résultait d’un partenariat entre l’Église catholique (Frères des Écoles chrétiennes) et Engen, mais sans respect des démarches administratives :
« Il n’y a pas eu d’autorisation préalable. Les documents seront vérifiés et des mesures seront prises en conséquence. »
Réactions des habitants et des autorités locales
La suspension des travaux a été saluée par les habitants, en particulier les jeunes sportifs qui utilisent ce terrain. Ces derniers avaient dénoncé la perte d’un espace communautaire essentiel.
Le bourgmestre de Kintambo a invité les responsables de l’Église à clarifier la propriété du terrain et à coopérer avec les autorités pour résoudre ce litige.
Contexte
En début de semaine, des images montrant l’avancement des travaux ont circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation. Le terrain Vélodrome, utilisé comme espace de sport et de loisirs, est considéré par les habitants comme un patrimoine collectif.
Cette affaire met en lumière les défis récurrents de la gestion foncière à Kinshasa, où les constructions sur des zones non aedificandi (non constructibles) se multiplient, souvent au détriment des espaces publics.