Les États généraux de la justice, clôturés ce samedi au Palais du Peuple à Kinshasa, ont proposé une réforme majeure : la révision de l’article 10 de la Constitution afin d’autoriser la double nationalité en République démocratique du Congo (RDC). Cette mesure vise à répondre aux aspirations de la diaspora congolaise, tout en prévoyant des mécanismes stricts pour protéger la souveraineté nationale. 

  Un compromis entre ouverture et sécurité 

 Actuellement, la Constitution congolaise impose une nationalité unique et exclusive : toute personne acquérant une autre nationalité perd automatiquement sa citoyenneté congolaise. Ce principe, établi pour préserver une identité nationale cohérente, est de plus en plus contesté, notamment par la diaspora, qui représente un atout économique et culturel pour le pays. 

 « L’adoption de la double nationalité vise à refléter les réalités sociopolitiques de notre pays, tout en encadrant strictement son application », a expliqué Aimé Kilolo Musamba, rapporteur général des États généraux. Il a souligné que des sanctions rigoureuses, dont la déchéance de la nationalité pour haute trahison ou atteinte grave à l’État, accompagneraient cette réforme. 

  Une réforme attendue, mais délicate 

 Si cette proposition est adoptée, elle marquerait une rupture importante avec le système actuel. Toutefois, une telle réforme nécessite une révision constitutionnelle, un processus politiquement sensible qui pourrait générer des débats intenses. La crainte d’une dilution de l’identité congolaise demeure chez certains, malgré les garanties proposées. 

 Les États généraux ont également recommandé de renforcer les mécanismes pour encadrer cette double nationalité, en évitant toute exploitation abusive susceptible de nuire aux intérêts de l’État. 

  Un tournant pour la diaspora et la justice congolaise

La reconnaissance de la double nationalité permettrait à la RDC de mieux intégrer sa diaspora, estimée à plusieurs millions de personnes à travers le monde, et d’encourager sa participation au développement national. Cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large de réformes ambitieuses visant à restaurer la crédibilité de la justice congolaise, conformément à l’appel lancé par le président Félix Tshisekedi lors de l’ouverture des assises le 6 novembre. 

Avec plus de 3 500 participants et 359 recommandations formulées, les États généraux de la justice ont mis en lumière des réformes nécessaires pour moderniser le système judiciaire congolais. La révision de l’article 10 de la Constitution pour introduire la double nationalité sera un test déterminant pour la volonté de changement du gouvernement.
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