Un outil stratégique contre les crimes économiques
Ce parquet financier, conçu comme un organe central, aurait pour mission d’enquêter et de poursuivre les auteurs de détournements de fonds publics et d’actes de corruption. Les participants aux États généraux ont également proposé la création de chambres spécialisées pour juger ces infractions complexes, afin de combler les failles du système judiciaire actuel.
« La mise en place de ce parquet est indispensable pour restaurer la confiance du peuple congolais en la justice », a déclaré Aimé Kilolo Musamba, rapporteur général des États généraux. Il a également insisté sur la nécessité de publier systématiquement dans le Journal Officiel les sanctions disciplinaires infligées aux magistrats corrompus, une mesure visant à renforcer la transparence.
Une stratégie nationale en attente d’exécution
Les débats ont également mis en lumière l’urgence d’accélérer l’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, déjà validée par le Conseil des ministres. Cette stratégie coordonnerait les efforts des différentes institutions et garantirait une application rigoureuse des lois anticorruption.
Jules Alingete Key, Inspecteur Général des Finances, a soutenu cette initiative en rappelant en février dernier l’importance d’un parquet financier pour traiter efficacement les dossiers de corruption. « Nous avons besoin de magistrats spécialisés pour traiter ces affaires complexes », a-t-il affirmé, tout en appelant à l’opérationnalisation rapide de ce projet.
Garantir l’indépendance judiciaire
Toutefois, certaines voix ont exprimé des préoccupations concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire. Les propositions incluent des garanties pour protéger le parquet financier des interférences politiques, afin qu’il puisse agir avec impartialité et efficacité.
La création de ce parquet financier, si elle est mise en œuvre, pourrait représenter un pas décisif dans la lutte contre la corruption et l’impunité en RDC. Elle répondrait à une attente forte de la population congolaise et contribuerait à rétablir la crédibilité du système judiciaire, essentielle pour le développement et la stabilité du pays.