Le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa s'engage dans une réforme approfondie du secteur des jeux de hasard en République démocratique du Congo (RDC) pour augmenter ses recettes fiscales et lutter contre les activités illicites. Lors de la 21e réunion du conseil des ministres, tenue le 8 novembre 2024, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a présenté l’état d’avancement de cette réforme qui vise à moderniser un secteur jugé archaïque et peu régulé.
Un diagnostic mené en 2022 avait révélé des failles dans l’architecture légale actuelle, exposant le secteur des jeux de hasard à des risques élevés, notamment des opérations de blanchiment d’argent. En réponse, le gouvernement a mis en place une unité de gestion de la réforme, regroupant le ministère du Portefeuille et la Société nationale de loterie pour développer une approche inclusive.
« Ce dispositif renforcé vise également à lutter plus efficacement contre le blanchiment des capitaux, » a déclaré Doudou Fwamba.
Une Conférence Internationale pour Une Régulation Renforcée
Dans les semaines à venir, une conférence internationale sera organisée pour échanger sur les meilleures pratiques de régulation avec des pays comme la France, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Belgique, dont les structures réglementaires présentent des similitudes avec celles de la RDC. Cette rencontre ambitionne d’établir des standards internationaux pour encadrer le secteur en RDC.
Un Potentiel Économique Largement Inexploité
Malgré un chiffre d’affaires annuel estimé à plus d’un milliard de dollars, le secteur des jeux ne rapporte actuellement qu’un million de dollars à l’État. Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances, avait dénoncé cette disproportion, due selon lui à la prolifération d'opérateurs illégaux et au manque de contrôle. En 2023, il avait signalé 139 opérateurs irréguliers, soulignant l’absence de données fiables sur leurs revenus.
Un Pas Vers un Secteur plus Transparent et Contributif
Cette réforme, en plus d’encadrer les jeux de hasard et les pratiques assimilées, vise à maximiser les recettes fiscales pour le trésor public, tout en protégeant le secteur financier contre les pratiques illégales.